La Russie a revendiqué la destruction d'un "important" envoi d'armes occidentales à l'Ukraine, alors que le président américain Joe Biden a signé une loi portant une aide de 40 milliards à Kiev. Après avoir échoué à prendre le contrôle de Kiev et sa région, les troupes russes concentrent désormais leurs efforts dans une offensive contre l'Est de l'Ukraine où les combats sont intenses. Un important envoi d'armes, fournies par l'Occident aux forces ukrainiennes dans la région orientale du Donbass, ont été détruites dans le nord-ouest de l'Ukraine, a affirmé ce samedi le ministère russe de la Défense. "Des missiles Kalibr à longue portée de haute précision, lancés depuis la mer, ont détruit un important envoi d'armes et d'équipements militaires fournis par les Etats-Unis et des pays européens, près de la gare de Malin, dans la région de Jytomyr", a indiqué le ministère. Les forces russes ont touché un centre culturel ukrainien vendredi à Lozova, dans la région de Kharkiv, faisant au moins huit blessés, dont un enfant. Les images impressionnantes de la frappe, tournées par une caméra de vidéosurveillance, ont été publiées ce samedi par Volodymyr Zelensky sur Telegram.
40 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine Comme attendu, le président des Etats-Unis Joe Biden a officiellement signé la loi apportant 40 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine pour soutenir son effort de guerre contre la Russie, a annoncé ce samedi la Maison-Blanche. Il l'a signé pendant son voyage officiel en Corée du Sud après son adoption jeudi par le Congrès. La loi comprend 6 milliards de dollars pour permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense anti-aérienne. Vendredi, les pays du G7 réunis en Allemagne ont également promis de mobiliser 19,8 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros) afin d'aider l'Ukraine à "combler son déficit financier". Par ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé, samedi, avoir interdit l'accès au territoire russe à 963 citoyens américains, et à leur tête, le président des Etats-Unis, Joe Biden et son secrétaire d'Etat, Antony Blinken, rapportent des médias locaux. En réponse aux sanctions que les Etats-Unis imposent constamment à la Russie, le ministère russe des Affaires étrangères publie une liste comprenant les noms de 963 citoyens américains dont l'entrée en Fédération de Russie est définitivement interdite. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public par la diplomatie russe et repris par la chaîne Russia Today. "Nous affirmons que les mesures hostiles prises par les Etats-Unis se retournent toujours contre eux et ils auront toujours une réponse appropriée", a ajouté la diplomatie russe. Selon Russia Today, le président des Etats-Unis, Joe Biden et son secrétaire d'Etat, Antony Blinken, figurent sur la liste des personnes interdites d'entrée sur le territoire russe. Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que les sanctions sont de nature contraignante et visent à forcer le régime américain au pouvoir, qui tente d'imposer au reste du monde un ordre mondial construit sur des règles néocoloniales, à changer de comportement et à reconnaître les nouvelles réalités géopolitiques. Plus de gaz russe pour la Finlande Alors que le président russe Vladimir Poutine tente de contourner les sanctions financières des alliés occidentaux, en exigeant notamment qu'ils paient leur gaz en roubles, la Finlande, qui a refusé ces conditions, s'est vue interrompre ce samedi son approvisionnement en gaz naturel par le fournisseur russe Gazprom. "Les livraisons de gaz naturel à la Finlande dans le cadre du contrat d'approvisionnement de Gasum ont été interrompues", a déclaré cette compagnie énergétique publique finlandaise en assurant pouvoir obtenir du gaz d'autres fournisseurs et poursuivre "normalement" ses activités. Le fournisseur Gazprom a confirmé la suspension. Le pays nordique a suscité la colère de Moscou en décidant de demander son adhésion à l'Otan, et a rejoint ainsi la Pologne et la Bulgarie parmi les pays auxquels Gazprom a coupé le gaz parce qu'ils refusaient de payer en roubles. La Finlande est déjà privée depuis mi-mai des exportations russes d'électricité.
Zelensky : une « alternative » à la candidature à l'UE est un compromis avec Moscou "Nous n'avons pas besoin d'alternatives à la candidature de l'Ukraine à l'Union européenne (UE), nous n'avons pas besoin de tels compromis", a déclaré M. Zelensky au cours d'une conférence de presse à Kiev avec le Premier ministre portugais Antonio Costa. "Parce que, croyez-nous, ce ne seront pas des compromis avec l'Ukraine en Europe, ce sera un autre compromis entre l'Europe et la Russie. J'en suis absolument sûr. C'est l'influence et la pression politique et diplomatique des officiels et des lobbyistes russes sur la décision d'un pays européen de soutenir ou non l'Ukraine", a-t-il poursuivi. Le président français Emmanuel Macron avait présenté le projet de "la communauté politique européenne" le 9 mai devant le Parlement européen à Strasbourg, en plein débat sur le lancement du processus d'adhésion de l'Ukraine, en guerre contre la Russie depuis le 24 février. M. Macron avait alors expliqué qu'il faudrait "des décennies" à l'Ukraine pour rejoindre l'UE, et suggéré qu'elle fasse entretemps partie d'une "communauté politique européenne", pouvant inclure également la Grande-Bretagne, sortie de l'UE en 2020, ou la Moldavie. Ce projet, qui doit être débattu lors d'un sommet européen se tenant fin juin, a été critiqué par certains dirigeants, comme le président lituanien Gitanas Nauseda, pour qui il reflèterait un manque de volonté d'intégrer rapidement l'Ukraine dans l'UE.