Dans son rapport intitulé « Financement des TPME au Maroc : Où en est le programme INTELAKA ? », Oxfam Maroc relève une méconnaissance de l'existence même du programme chez les jeunes. Constituant une opportunité pour accélérer la dynamique entrepreneuriale, le programme de financement INTELAKA rencontre quelques barrières qui limitent son déploiement. Pour y pallier, Oxfam Maroc dresse une liste de recommandations pour l'amélioration du programme et qui sont adressées à l'ensemble de l'écosystème : porteurs de projets, structures d'accompagnement, mais aussi aux pouvoirs publics et aux gestionnaires des programmes de financement. Oxfam Maroc recommande ainsi une meilleure coordination et convergence sur tous les niveaux entre tous les programmes pour en assurer l'efficacité et l'efficience et un meilleur impact. Elle dénombre dans son rapport plusieurs motifs de rejet mentionnés par les entrepreneurs, dont certains sont pénalisants et parfois irréalistes : Les antécédents d'impayés, l'incohérence du couple Profil/Projet, l'absence d'une bonne étude de projet, une fausse documentation, ou encore la nature de l'investissement demandé. Abdeljalil Laroussi, responsable Plaidoyer et Campagnes au sein de l'organisation explique qu'Oxfam Maroc « déplore l'existence d'un marché informel qui a été confirmé par l'enquête, créé après le lancement « INTELAKA » et qui échappe à tout contrôle, fournissant de faux contrats de bail ou encore de faux devis». «La banque demande des devis sauf que pour certaines coopératives, c'est difficile d'en avoir vu qu'elles travaillent dans des secteurs où l'informel existe beaucoup, par exemple, pour un projet d'élevage nécessitant l'achat de veaux, il est difficile d'obtenir des devis et s'ils sont obtenus l'achat sera plus coûteux», témoigne un jeune porteur de projet dans l'agriculture, cité par l'ONG. En amont du lancement du projet, un entrepreneur a besoin d'un vrai accompagnement pour le développement de ses compétences entrepreneuriales et managériales et des outils afin de bien monter son dossier de financement, d'où la nécessité de conjuguer le financement à l'accompagnement entrepreneurial, fait observer Oxfam Maroc, avant d'ajouter qu'«il est nécessaire également de démocratiser l'accès aux plateformes d'accompagnement entrepreneurial et de mettre à l'échelle ces dernières dans des villes hors l'emplacement habituel au niveau de l'axe Casablanca-Rabat». Selon les chiffres communiqués par les acteurs, au cours de l'année 2021, la région de Casablanca-Settat aurait traité le plus de dossiers Intelaka avec une moyenne mensuelle de 224 dossiers dans 3 principaux secteurs : Commerce et distribution (26,6), Services (16,2%) et Agriculture (6%). S'agissant de la participation féminine, le pourcentage des femmes ayant reçu un crédit Intelaka ne représenterait que 16%, ce taux n'a connu aucun changement entre la période d'Avril à Novembre 2021, selon l'un des interviewés cités par la Confédération internationale, Oxfam, dans son rapport.