Après la Zone Sud, la mise en place de la Zone Est représente la seconde zone militaire pour les FAR. Une réorganisation qui renseigne sur l'intention accordée par le Haut commandement à la sécurisation de la frontière Est du Royaume. Les Forces Armées Royales viennent d'annoncer la création d'une nouvelle zone militaire : la Zone Est. Une première dans l'organisation stratégique des FAR qui, jusqu'à ce jour, ne comptaient qu'une seule zone militaire, la Zone Sud qui englobait les provinces sahariennes. C'est sur instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef d'Etat-major général des FAR, que le général de corps d'armée, Belkhir El Farouk, inspecteur général et commandant de la Zone Sud, a procédé à la nomination du général de division Mohamed Miqdad, en tant que commandant de la Zone Est. Une cérémonie s'est tenue le 5 janvier à Errachidia, localité qui devrait abriter le centre de commandement de la nouvelle zone, et a été rendue publique dans un article paru dans le dernier numéro de la revue officielle des FAR. Cette nouvelle réorganisation renseigne sur l'importance accordée par le Haut commandement des FAR sur l'évolution de la situation sur la frontière Est du Royaume et sa volonté de sanctuariser les quelque 2.000 km de frontières qui séparent le Maroc de l'Algérie. Commandement à deux échelons L'organisation de la chaîne de commandement militaire des FAR repose sur deux échelons : stratégique et opératif. Le niveau stratégique est assuré par l'Etat-major général des FAR à Rabat qui se charge de l'inspection générale des armées et de la coordination de l'action des différentes inspections d'armes et de services qui la composent (Forces Royales Air, Marine Royale, Infanterie, Artillerie, Blindée...) ou encore de l'emploi des forces et de l'expression des besoins en matière de ressources humaines et matérielles. Le niveau opératif est, pour sa part, assuré par l'Etat-major d'une zone militaire qui se limitait à la Zone Sud jusqu'à aujourd'hui. Ce dernier est chargé de traduire sur le terrain les orientations stratégiques de l'Etat-major général en opérations tactiques. En clair, le Commandant de Zone dispose d'une autonomie en moyens et en logistique (ce qui inclut l'aérien et le maritime) qui lui permet de planifier et conduire les opérations dans sa zone d'action avec une grande marge d'initiative. « La mission du commandant de la Zone Est s'inscrira certainement dans cette logique : planifier et mettre en œuvre les moyens humains et matériels afin d'assurer la défense de la frontière Est du Royaume. Les unités déjà installées dans cette zone seront naturellement mises sous son commandement et un Etat-Major de zone sera mis sur pied et rattaché au Général Commandant de Zone », précise Nizar Derdabi, ex-officier de la Gendarmerie Royale et analyste en défense et sécurité. Montée en force prévue pour la nouvelle Zone Pour ce dernier, la mise en place de cette nouvelle Zone devrait s'accompagner d'un redéploiement des forces qui verra la Zone Est se renforcer en personnel et en matériel militaire. « Les défis à relever par le nouveau Commandant de zone seront d'abord d'ordre logistique afin de pouvoir assurer la fluidité de la chaîne logistique qui est un facteur déterminent en cas de guerre. La priorité sera également donnée à la coordination des différentes unités installées dans cette zone. En effet, l'avantage opérationnel sur le terrain en cas de conflit est lié à la coordination des actions des différentes unités : les unités de première ligne sur le front et les unités d'appui et de soutien en deuxième échelon », explique Derdabi. Le choix d'Errachidia pour abriter l'Etat-Major de la nouvelle zone n'est pas anodin. Bien desservie par voie terrestre et disposant d'un aéroport, la localité offre par ailleurs une capacité de projection sur l'ensemble de la frontière Est, depuis Oujda jusqu'à Figuig. Cette réorganisation représente également une nouvelle étape dans la volonté affichée du Royaume de sanctuariser son territoire et protéger sa population et ses infrastructures vitales dans une région de plus en plus instable. A. A