Omicron plane plus que jamais au-dessus des fêtes de Noël. La vitesse de propagation de ce très contagieux variant du coronavirus pousse les Etats à durcir les mesures sanitaires. L'Espagne, qui a enregistré mardi un record de 49.823 nouveaux cas en 24 heures dont près de la moitié due à Omicron, a rétabli mercredi le masque en extérieur, alors que le Royaume-Uni signalait plus de 106.000 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, là aussi un record. L'Europe est la région du monde qui enregistre actuellement le plus de contaminations, avec 2.870.947 cas ces sept derniers jours (60 % du total mondial), suivie de la zone USA/Canada (1.108.580 cas, 23 %). Face à cette flambée, l'Ecosse a pour sa part annoncé mardi l'annulation de ses festivités du Nouvel An. Le Pays de Galles va lui aussi serrer la vis : à partir de dimanche, les groupes seront limités à six personnes dans les cinémas, pubs et restaurants, avec service à table obligatoire, événements limités à 50 personnes en extérieur ou 30 en intérieur. Omicron se répand également « à très vive allure » en France et pourrait y devenir majoritaire entre Noël et le Nouvel An, selon le gouvernement, qui a appelé à « accélérer » le recours au télétravail. Le nombre de contaminations pourrait dépasser les 100.000 par jour fin décembre, a prévenu le ministre de la Santé, Olivier Véran. La France, qui parie sur une accélération de la vaccination plutôt que sur les restrictions, a lancé mercredi sa campagne pour les enfants. La Finlande s'apprête à faire de même, après plusieurs autres pays européens, dont la Belgique, le Danemark, l'Autriche, la Grèce, l'Espagne et le Portugal. La Belgique a en outre annoncé mercredi soir la fermeture de ses cinémas et salles de spectacles. Cafés et restaurants peuvent par contre rester ouverts mais jusqu'à 23h00. « Omicron devient, ou est déjà devenu, dominant dans plusieurs pays y compris au Danemark, au Portugal et au Royaume-Uni, où les chiffres sont multipliés par deux tous les un jour et demi à trois jours, entraînant des taux inédits de transmission », a déclaré le Dr Hans Kluge, directeur de l'OMS pour l'Europe. Le patron de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a quant à lui mis en garde contre l'illusion selon laquelle il suffirait d'administrer des doses de rappel pour se sortir de la pandémie. Un taux de transmission élevé contre un taux d'hospitalisation faible Toutefois, deux études menées en Grande-Bretagne et publiées mercredi montrent que les infections au variant Omicron du Covid-19 sont moins susceptibles de provoquer des hospitalisations par comparaison avec le variant Delta, confirmant une tendance d'abord observée en Afrique du Sud. Ces études préliminaires - l'une venant d'Ecosse, l'autre d'Angleterre - ont été saluées par les experts, qui se sont toutefois montrés prudents et ont souligné que le taux de transmission élevé du variant pourrait malgré tout résulter en davantage de cas graves. "Ce que nous disons, c'est que c'est une bonne nouvelle, avec des nuances parce que ce sont des observations précoces, qu'elles sont statistiquement significatives et que nous montrons un risque réduit d'hospitalisations", a dit un co-auteur de l'étude écossaise, Jim McMenamin, à des journalistes lors d'un appel téléphonique. Les recherches écossaises ont examiné les cas enregistrés en novembre et décembre, et les ont rassemblés en deux groupes: Delta d'un côté, Omicron de l'autre. Selon cette étude, "Omicron est associé à une réduction de deux tiers du risque d'hospitalisation pour Covid-19 par rapport à Delta". Elle a aussi montré qu'une dose de rappel offrait une protection supplémentaire conséquente contre l'infection symptomatique. Il s'agit d'une petite étude qui n'a examiné aucune personne hospitalisée et âgée de moins de 60 ans, mais les auteurs ont dit avoir ajusté ces limites en utilisant des méthodes statistiques. La deuxième étude, issue d'Angleterre, a constaté une réduction de 20 à 25% dans tout type d'hospitalisation pour Omicron par comparaison avec Delta, et une réduction de 40 à 45% dans les hospitalisations pour une nuit ou plus (les "admissions"). L'étude écossaise a, elle, seulement examiné les admissions. "Si la réduction du risque d'hospitalisation avec le variant Omicron est rassurante, le risque d'infection reste extrêmement élevé", a averti Azra Ghani de l'Imperial College de Londres, qui a co-écrit l'étude anglaise. "En ajoutant la dose de rappel, les vaccins continuent d'offrir la meilleure protection contre l'infection et l'hospitalisation".
Les USA autorisent des pilules Pfizer anti-Covid-19 La Food and Drug Administration (FDA) américaine a autorisé, mercredi, l'utilisation en urgence des comprimés anti-Covid-19 des Laboratoires Pfizer, pour les patients à haut risque âgés de 12 ans et plus, dans une étape importante dans la lutte contre l'épidémie qui pourrait permettre à des millions de personnes infectées d'obtenir un traitement. Ce traitement, commercialisé par Pfizer sous le nom de Baxlovid, consiste en deux comprimés pris deux fois par jour pendant cinq jours à compter de la date du diagnostic de la maladie, et pendant cinq jours après l'apparition des symptômes, selon la « FDA ». Ces pilules contribuent à réduire de près de quatre-vingt-dix pour cent les hospitalisations et les décès chez les personnes à risque si elles sont prises dans les premiers jours suivant l'apparition des symptômes, selon des essais cliniques auxquels plus de 2200 personnes ont participé. "Cette approbation fournit un nouvel outil pour lutter contre le Covid-19 à un stade critique de l'épidémie avec l'émergence de nouvelles mutations", a déclaré Patricia Cavazoni, responsable de la FDA, dans un communiqué.