Vu son score honorable aux élections législatives, le Parti de l'Istiqlal est sollicité pour participer au prochain gouvernement. Une décision qui revient au Conseil national, qui s'apprête à tenir une session extraordinaire, de trancher en décidant du retour ou non de l'Istiqlal aux manettes. Eclairage. Après des années passées dans les rangs de l'opposition, le Parti de l'Istiqlal est sollicité pour prendre part au prochain gouvernement. Vu son expérience au pouvoir et son score honorable dans les élections législatives, le chef du gouvernement désigné par SM le Roi, Aziz Akhannouch, a fait appel au Parti de la Balance. Le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal Nizar Baraka a été le premier chef de parti reçu par le Patron du RNI, qui n'a pas tardé à lui soumettre une offre pour participer à la prochaine majorité parlementaire qui accouchera du prochain Exécutif. Au moment où les spéculations abondent sur le casting du nouveau gouvernement et les éventuelles alliances, les Istiqlaliens ont décidé de confier la décision d'y participer ou non au Conseil national, comme l'a précisé Nizar Baraka lors de son entrevue avec Aziz Akhannouch. 18 septembre, la décision cruciale Le Parlement du Parti, présidé par Chiba Maelaïnin, va tenir une session extraordinaire, ce samedi 18 septembre, pour se prononcer sur ce choix crucial, tout en faisant une évaluation des résultats des élections législatives et locales du 8 Septembre. Des élections qui ont repositionné les héritiers d'Allal El Fassi au podium de l'échiquier politique avec 81 sièges parlementaires. Une part qui permet à l'Istiqlal de négocier en position de force lors des concertations de formation de la coalition si les Istiqlaliens optent, samedi, d'entrer au gouvernement. Il est indéniable que la question que le Conseil est appelé à trancher n'est pas facile à trouver sa réponse du moment que celle-ci déterminera l'avenir du parti dans les années à venir. Bien que les détails de l'offre du RNI restent inconnus, plusieurs questions doivent être débattues avant la prise d'une décision finale qui tracera les contours des orientations de la politique du prochain gouvernement, sachant que le parti demeure consciencieusement attaché à une approche sociale, inspirée de son idéologie égalitariste. Cependant, les programmes du RNI et de l'Istiqlal n'en partagent pas moins certains points communs, comme l'a affirmé Abdeljebbar Rachidi, membre du Comité exécutif, dans une déclaration à 2M, en précisant qu'il est encore tôt de parler de l'éventualité d'une alliance on non. Le Conseil national ou le magistrat politique Plus haut organe décisionnel du parti en vertu de l'article 79 du Statut de ce dernier, le Conseil national est habilité à prendre officiellement les décisions qui déterminent les positions du parti sur les différentes questions relevant de la politique nationale. C'est en cette qualité juridique qu'il déterminera le positionnement du parti dans la majorité ou dans l'opposition à la lumière de la vision adoptée. Il appartient également au Conseil d'être saisi sur d'autres sujets liés à l'organisation interne tels que le programme d'action et l'élection du Secrétaire Général et les membres du Comité exécutif. Idem pour les élections, où la désignation du Comité des candidatures et la mise au point des règles de son fonctionnement sont du ressort exclusif du Conseil. Concernant le Règlement intérieur, c'est le Conseil qui le vote et l'entérine, à la majorité des voix, lors de la première session suivant l'élection du Comité exécutif. Il peut toutefois le modifier ou l'amender, à titre exceptionnel, sur proposition du Secrétaire Général, du Comité exécutif ou du quart de ses membres. Anass MACHLOUKH
Trois questions à Chiba Maelaïnin « Le Parti de l'Istiqlal a retrouvé sa position historique sur la scène politique »
Chiba Maelaïnin, président du Conseil national du Parti de l'Istiqlal, a répondu à nos questions sur la session extraordinaire du Conseil et les enjeux des alliances partisanes. - Le chef du gouvernement désigné a proposé une offre au Parti de l'Istiqlal, s'agit-il d'une invitation tacite de participer à la nouvelle coalition ? - En effet, je puis vous dire que les détails de l'offre qu'a proposée M. Aziz Akhannouch sont encore inconnus, et ne seront dévoilés que lors de la session du Conseil national, qui, seul, peut en discuter et prendre une décision quant à la participation ou non à l'Exécutif. Evidemment que cette session est d'une importance cruciale vu que nous devrons nous prononcer sur l'avenir du parti et son positionnement politique futur, à la lumière des enseignements des élections. C'est une décision qui nécessite des discussions profondes et une hauteur de vue. La conjoncture actuelle requiert un large débat au sein de notre plus haute instance décisionnelle. - La décision de la participation au gouvernement ou à l'opposition requiert l'unanimité ou une simple majorité? - En réalité, le Conseil national est une instance qui fonctionne selon les règles démocratiques, donc ce genre de décisions comme l'ensemble des positions ou résolutions sont prises à la majorité des voix des membres qui le composent. - Le Conseil va procéder à l'évaluation des résultats des élections, convenez-vous comme plusieurs observateurs politiques que le Parti de l'Istiqlal a retrouvé son poids historique après son score honorable ? - Oui, sans doute, le parti a pu s'imposer de façon très appréciable sur la scène politique nationale après avoir élargi son groupe parlementaire de 35 nouveaux sièges. C'est un résultat sans précédent. Ceci est dû au sursaut qu'a connu notre formation depuis le 17ème Congrès national, avec le changement de son discours et de son approche d'opposition constructive. En vérité, notre programme et notre discours social ont trouvé plus d'échos chez les électeurs des classes moyennes et populaires. Ceci dit, les résultats honorables du parti font de lui un acteur incontournable dans les tractations pour la formation de la majorité. Le parti dispose de plusieurs atouts tels que l'expérience historique dans la gestion des affaires publiques, son programme et sa force de proposition. S'ajoutent à cela la personnalité et la notoriété du Secrétaire Général dont la compétence et l'expérience ministérielle sont reconnues par tout le monde.