Une délibération à l'unanimité donne le feu vert à Hamid Chabat pour négocier avec le PJD les conditions de sa rentrée au gouvernement ainsi que pour les alliances. Benkirane appelle au respect de la volonté des électeurs lors de la formation du nouvel Exécutif La fin de semaine dernière, dans la sphère politique, a été marquée par la tenue de deux sessions parallèles des Conseils nationaux du PJD et de l'Istiqlal. Des séances cruciales, soulignons-le, car elles étaient destinées à reccueillir l'avis des bases à propos des alliances qui seront conclues pour former le nouveau gouvernement. Si la question posée aux membres du Conseil national de l'Istiqlal était directe par rapport à la participation ou non au prochain gouvernement, la session du PJD était plutôt destinée à convenir de la procédure par lazquelle seront désignés les ministres du parti. La Commission des procédures au sein du parti de la lampe avait en effet balisé le terrain devant la session extraordinaire tenue le samedi 22 octobre à Salé en validant quelques amendements adoptées par les membres du Conseil national. En l'absence de candidatures spontanées, c'est une commission mixte regroupant des membres du secrétariat général et ceux du Conseil national, qui se chargera donc de la cooptation des futurs ministres du parti. Benkirane ne veut pas répéter l'expérience des régionales Intervenant devant les membres du petit parlement du parti, Abdelilah Benkirane a appelé les partis politiques à respecter la volonté des électeurs avant l'entame de la 2e manche décisive des pourparlers destinés à former le nouvel exécutif. Benkirane a indiqué que deux partis ont jusqu'à présent manifesté clairement leur intention de s'allier à la formation de la lampe, en l'occurrence l'Istiqlal et le PPS, alors que «d'autres attendent jusqu'au 29 octobre pour décider». Maintenant, pas question pour Benkirane de subir car le PJD «n'attendra pas indéfiniment», a tenu à souligner le leader des PJDiste. Evoquant le climat des concertations, le chef de gouvernement a laissé entendre que son parti compte former un gouvernement qui reflète fidèlement la nouvelle carte parlementaire. D'autres nuances apportées par Benkirane se sont rapportées à la relation avec le parti de la balance et essentiellement avec son SG, Hamid Chabat. «Le Parti de l'Istiqlal rectifie aujourd'hui sa position et même durant le temps de notre désaccord avec son leader, la place de l'Istiqlal est resté la même pour le PJD», a tenu à préciser Benkirane. L'Istiqlal unanime pour sa rentrée au gouvernement Du côté de l'Istiqlal, justement, le ciel des relations avec le PJD semble être dégagé. Un consensus total s'est dégagé du Conseil national de ce parti, au sujet de la participation au nouveau gouvernement. Les membres du Conseil ont voté en effet à l'unanimité ce choix du comité exécutif, qui sera chargé d'entrer à partir de cette semaine dans la 2e phase des négociations avec le PJD. Le parti aura ainsi son mot à dire à propos des partis qui sont encore indécis, notamment le MP et le RNI qui tiendront simultanément des congrès extraordinaires le 29 octobre. Après l'aval du Conseil national, Abdellah Bekkali, qui a été chargé de lire le communiqué final de cette session, a mis en avant le sentiment du devoir qui a animé la prise de cette décision, essentiellement «le contexte politique qui nécessite que le parti se mette aux côtés des forces nationales et démocratiques». À l'issue de la 1re manche des concertations, trois partis veulent former la majorité, mais n'ont pas encore atteint le quorum requis pour obtenir le vote de confiance des députés et devront attendre la décision du RNI et du MP. L'alliance parlementaire entre le RNI et l'UC reste l'option la plus plausible pour le gouvernement projeté par Benkirane, sans oublier que la position du MP reste étroitement surveillée par le parti de la lampe qui ne semble pas vouloir se délier du parti avec qui il a entamé les concertations en 2011. Taoufik Hjira, président du Conseil national de l'Istiqlal Une tendance générale se dégage, parmi les membres du Conseil national pour que le parti participe impérativement aux efforts qui seront déployés durant le mandat actuel. Pour la prochaine étape, c'est le comité exécutif du parti qui sera mandaté par le Conseil national pour négocier la participation au gouvernement, ainsi que pour le volet des alliances». Saâd Eddine El Othmani, président du Conseil national du PJD Avant cette session extraordinaire, une réunion de la Commission des procédures du parti a été tenue et a entériné la procédure de choix des ministres, avec quelques amendements. Cette session, qui a été annoncée 48 heures uniquement avant sa tenue, intervient dans un contexte de concertations pour la formation du gouvernement. Un rapport sur le contexte politique à l'issue des élections sera aussi à l'ordre du jour».