Benkirane peut enfin souffler. Le président du gouvernement chargé de former le gouvernement a pu obtenir l'accord du deuxième parti au sein de la Koutla, après un vote positif obtenu au sein du comité central du PPS durant le week-end. Du coup, les 4 partis qui ont déclaré faire partie du prochain Exécutif (PJD, Istiqlal, MP et PPS), disposent de 227 sièges, une majorité de 57 % qui permettra de donner quitus à la déclaration de politique générale. «Actuellement les 4 partis se penchent sur les détails de la politique sociale et économique qui seront mis en avant», commente un député du parti de la lampe. Et d'ajouter : «Tous les partis formant le prochain gouvernement auront des portefeuilles clés à gérer au sein des ministères ou des secrétariats d'Etat». L'adhésion du PPS au nouveau gouvernement donnera plus de connotation sociale aux chantiers prioritaires du gouvernement. Une commission mixte a été mise en place, à laquelle va se joindre le parti du livre, afin de mettre en place un programme commun qui assurera l'homogénéité nécessaire des diverses stratégies projetées. Ce qui est sûr, c'est que le programme économique et social de la Koutla sera très présent dans le document final qui sera adopté. Alors que le parti de Mohand Laenser aura à défendre les points de vue du G-8, alliance dont le MP fait toujours partie et qui avait présenté un programme commun. Aucun délai n'a été fixé par contre pour l'établissement de cette feuille de route. Si le programme économique de l'Istiqlal et celui du PJD se rejoignent dans plusieurs hypothèses, celui du MP n'est autre que celui du G-8 dans son ensemble. Cela complique encore davantage la mission de cette commission qui sera chargée non seulement de faire les arbitrages nécessaires, mais également de rapprocher les estimations des trois programmes, afin de pouvoir aboutir à une déclaration de politique générale qui reflète les programmes des quatre formations. La fin des concertations a poussé le parti de la lampe à ajourner la tenue de la session extraordinaire de son conseil national, prévue hier le 11 décembre. La décision prise par Saâd Eddine El Othmani, dictée par «l'attente de la fin des concertations, a aussi ajourné les réunions au sein des commissions internes du PJD», souligne un communiqué du parti qui ne donne toujours pas de détails sur les délais de formation du gouvernement. Il reste à savoir si le programme commun des quatre partis respectera les promesses émises lors de la campagne électorale. «La commission mixte a été dictée par le souci de rendre homogène la stratégie du futur gouvernement et de se mettre d'accord sur les priorités», assure-ton auprès du PJD.