Mardi sur Al Oula, une tribune a été offerte au secrétaire général du PPS pour présenter, encore une fois, son parti, ses priorités et ses projets au grand public. Nabil Benabdellah a tenté de jouer au guide de la maison du Livre et au grand défenseur de la Koutla. Nabil Benabdellah est un habitué de l'émission Hiwar. Bien que l'homme politique n'a plus son aura d'antan, le passage du secrétaire général du PPS a donné de la couleur à ce programme de débat politique. L'invité s'est montré généreux en informations concernant l'agenda de son parti, la Koutla et même le gouvernement. Le tout était agrémenté par une profession de foi et une main tendue aux partisans du Mouvement du 20 février de rejoindre sa formation afin de « barrer la route aux prévaricateurs », a-t-il lancé. Durant environ deux heures, le SG du Livre n'a point dérogé à la ligne prônée par sa formation sous l'ère Ismaïl Alaoui en étant un fervent défenseur du bloc démocratique. Une ardeur qui n'est pas partagée par les deux autres composantes de cette alliance : Istiqlal et USFP. Une structure qui est remise au-devant de l'actualité politique avec, à la clé, un calendrier de rencontres entre ses dirigeants et ses commissions. C'est dans ce contexte qu'entre la réunion de ce jeudi de la commission mixte économique, annoncée par le même Nabil Benabdellah. Au menu, l'élaboration du programme économique du bloc démocratique. Il y a urgence, d'autant plus que l'Alliance pour la démocratie part, justement sur ce point, avec une longueur d'avance sur ce registre. Si le G8 compte présenter son programme lors de la campagne électorale, la Koutla fera-t-elle de même ? Durant environ deux heures, le SG du PPS s'est montré un fervent défenseur du bloc démocratique. Une ardeur qui n'est pas partagée par les deux autres composantes de cette alliance : Istiqlal et USFP. Cet agenda n'est pas sans rappeler celui ayant précédé les élections législatives du 7 septembre 2007. A l'époque, les trois formations avaient présenté, sur une demande royale adressée à tous les partis, un mémorandum sur l'autonomie du Sahara. Une initiative sans suite. La préparation d'un document sur les réformes de la Constitution, sur une proposition de l'USFP, s'était, elle, heurtée aux réticences des amis de Abbas El Fassi. A six semaines de l'échéance du 25 novembre, la question des alliances était au cœur des débats. Sur ce point, le parti du Livre est forcé de s'accrocher au navire de la Koutla. «Le PPS est fidèle à ses alliances. La Koutla a encore un rôle à jouer », soutient Nabil Benabdellah. Ses convictions sont-elles partagées par les USFPeistes et les Istiqlaliens ? Les divergences criantes entre, d'un côté, l'USFP et l'Istiqlal et, d'un autre, le PPS sur le seuil aux législatives sont le parfait exemple attestant que les deux grands partis font peu de cas des revendications des camarades de Nabil Benabdellah. Pour mémoire, alors que Abdelouahed Radi et Abbas El Fassi défendaient, lors des réunions avec le ministre de l'Intérieur, un seuil de 6%, le PPS, au même titre que les petites formations, revendiquait 3%. La suite des événements a donné raison aux partisans du Livre mais la cohésion au sein de la Koutla en a pris un sérieux revers. En dépit de ce sombre épisode, qui n'est nullement un cas isolé, le PPS, que ce soit avec Ismaïl Alaoui ou Nabil Benabdellah, est resté fidèle à la Koutla. Un engagement qui est perçu par certains membres de ce bloc comme un signe de faiblesse. On notera cependant que le passage du secrétaire général du parti du Livre à l'émission Hiwar a été marqué par les absences d'El Fassi et de Radi. Une fois élu au poste de secrétaire général du PPS, interrogé sur une possible alliance avec le PJD, Nabil Benabdellah avait répondu par la négative, précisant que « c'est une ligne rouge à ne pas dépasser ». C'était le 30 mai 2010. Aujourd'hui, le camarade a mis de l'eau dans son vin. Mardi, il n'a pas tari d'éloges sur les positions des frères de Benkirane. « En dépit de nos différences sur les libertés individuelles, le référentiel et les levées de réserves marocaines sur la convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes». Benabdellah a énuméré les bienfaits des islamistes : « ils ont contribué à la stabilité du pays et de ses institutions », « ils ont soutenu la Constitution » et « ils ne sont pas descendus dans les rues » lors des premières marches du 20 février. Le SG du PPS s'est même interrogé sur les raisons qui incitent certaines parties, sans les nommer, à « diaboliser le PJD ». Mais à la question s'il y aurait alliance avec le parti de la Lampe, Nabil Benabdellah a savamment évité de répondre. En homme politique avisé, il ne s'est pas précipité d'insulter l'avenir : « nous demeurons fidèles à notre alliance avec les composantes de la Koutla…jusqu'à présent ».