Hakim Benchemmas : «La rue a dit à votre ministre et à ses médias publics de dégager» Nabil Benabdellah : «La rue a demandé à vos dirigeants de dégager» L'animatrice de l'émission « MilafLinnikach » (Un dossier à débattre) de Médi1 Tv nes'attendait pas à ce que l'épisode d'hier mercredi 6 avril setermine avec un accrochage verbal entre deux de ses invités. Aprèsavoir débattu pendant près d'une heure dans la sérénité surles réformes constitutionnelles en cours, l'animatrice a donné laparole à ses trois invités pour un mot de conclusion. Sur leplateau, il y avait Mohand Laenser, secrétaire général duMouvement populaire (MP), Nabil Benabdellah, secrétaire général duParti du progrès et du socialisme (PPS), et Hakim Benchemmas, chefdu groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM).Le premier, très consensuel comme d'habitude, conclut sur une notetrès positive. Le patron du PPS fait une excellente analyse, rapidemais précise, sur le rôle des médias dans cette phase que le Maroctraverse. Mais quand le chef de file des parlementaires du PAM prendla parole pour conclure, il attaque frontalement Nabil Benabdellahl'accusant de tenir un double discours, estimant que l'ancien etl'actuel ministres de la Communication, tous deux du PPS, n'ontrien fait pour moderniser le secteur de la presse. Benchemmas estallé jusqu'à qualifier le ministre Khalid Naciri de « menteur ».Des propos qui ont irrité Nabil Benabdellah qui, tout en rappelantle fait que c'est sous son mandat que le Maroc a connu la plusgrande ouverture dans le domaine des médias, a dit au parlementairedu PAM que le ministre actuel n'a rien pu faire parce que le PAMest intervenu d'une manière directe dans le domaine en promettantun « livre blanc qui n'est jamais sorti ». M.Benabdellah rappelait ainsi à son interlocuteur les travaux duprojet « médias et société » mené par Jamal EddineEnnaji. Ce à quoi, M. Benchemmas répond : « La rue a dit à votre ministre et à ses médias publics de dégager ».Riposte immédiate de Nabil Benabdellah : « La rue a demandé àvos dirigeants de dégager ». Sur ce, l'échange est devenuvirulent entre les deux dirigeants politiques et le débat qui devaitse terminer donnait l'impression d'avoir à peine commencé. Seulla montée du générique a pu mettre fin à un spectacle désolantmais très significatif puisqu'il révèle que l'abcès n'a pasencore été crevé et que la tension entre la classe politique et lePAM continue à être l'un des principaux freins à lanormalisation de la vie politique marocaine.