Vous êtes ici : Actualités / featured / «Le RNI est un candidat sérieux» Quelle est la position officielle du parti quant à la démission des ministres de l'Istiqlal et vis-à-vis du retrait du parti du gouvernement ? Nous percevons cette démarche comme étant la mise en application d'une décision interne au Parti de l'Istiqlal qui a choisi de se retirer de ce gouvernement et de rejoindre l'opposition. Nous nous désolons de cette décision, mais nous considérons que c'est une décision souveraine au parti qui d'ailleurs, depuis un certain moment, jouait le rôle de l'opposition au sein du gouvernement, à travers les déclarations et les agissements de son secrétaire général. Sur les six ministres istiqlaliens, cinq ont déposé leur démission. Le ministre de l'Education Nationale, Mohamed El Ouafa, ne s'est pas conformé à la décision du Conseil national du parti de l'Istiqlal. Que pensez-vous de cette décision ? Nous considérons cela comme un problème interne au parti de l'Istiqlal. Le ministre devrait représenter son parti au sein du gouvernement et il est supposé se conformer à la décision de son parti. Mais s'il s'accroche à cette décision, la décision finale reviendra au chef du gouvernement. Mais d'un point de vue politique et éthique, il est requis que tout ministre se soumette aux décisions de son parti. Quelles sont les prochaines mesures que compte adopter le Parti de la Justice et du Développement, notamment en termes de nouvelles alliances politiques ? Nous avons décidé de tenir une session extraordinaire du Conseil national du parti au cours de laquelle nous examinerons tous les choix possibles et nous prendrons les décisions adéquates. Il y a deux scénarios possibles. Le premier scénario est le début des consultations avec les partis au sein de l'opposition actuellement. Dans cette perspective, c'est le Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui fait figure de sérieux candidat pour compléter la majorité parlementaire. Le deuxième scénario est celui de l'organisation d'élections anticipées après la dissolution du Parlement. Ce deuxième scénario semble beaucoup moins probable… Si les négociations avec le RNI échouent, ce gouvernement ne pourra pas durer sans majorité parlementaire. Dans ce cas, la seule option sera celle d'élections anticipées. Démocratiquement parlant, cette option est tout à fait normale et envisageable. En réponse à ceux qui avancent que l'opération sera coûteuse, je peux vous assurer que la crise artificielle engendrée durant les derniers mois par le secrétaire général de l'Istiqlal a grandement coûté au pays, économiquement et politiquement parlant. De plus, un pays comme la Grèce, par exemple, a connu une crise économique accablante et a tout de même organisé des élections à deux reprises en une année. Que pensez-vous du recours à l'article 47 de la Constitution, après que l'Istiqlal ait longtemps fait référence à l'article 42 de la Constitution ? Je pense que le recours à l'article 42 était une erreur politique flagrante de la part du parti de l'Istiqlal. Le roi a agi en adéquation avec la Constitution, laissant le parti de l'Istiqlal prendre sa décision et la mettre en œuvre de manière indépendante et refusant ainsi l'arbitrage entre deux partis politiques. L'Istiqlal a alors été forcé de recourir à l'article 47 de la Constitution. C'est exactement ce que nous avançions depuis le début de cette crise. Suite au retrait de l'Istiqlal du gouvernement et son entrée dans l'opposition, le président de la Chambre des Représentants, Karim Ghellab, fait désormais partie de l'opposition. Le poste de président de la Chambre des Représentants fait partie des négociations entre les partis de la majorité quant à la distribution des postes gouvernementaux. Je pense qu'il est du devoir du Président de la Chambre des Représentants de déposer sa démission tant que son parti a choisi d'être dans l'opposition et qu'un nouveau Président de la Chambre des Représentants, issu d'un des partis de la majorité, soit élu. Nous attendons du Président de la Chambre des Représentants qu'il dépose sa démission, en concordance avec la position de son parti. Je pense que c'est une exigence politique et éthique.