En se rendant chez Abbas en Cisjordanie, Gantz a voulu faire d'une pierre trois coups : essayer de renforcer un peu l'Autorité, affaiblir autant que faire se peut Hamas et surtout diviser plus les Palestiniens. A l'issue de sa rencontre avec le président e l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le ministre israélien Benny Gantz a souligné que «le renforcement de l'Autorité palestinienne et l'amélioration de sa capacité à imposer son contrôle sur le terrain affaiblissent le Hamas», a rapporté par la chaîne officielle israélienne Kan. Gantz a poursuivi que « lors de la réunion, il a été convenu avec le président de l'Autorité palestinienne Abbas d'accorder à l'Autorité un prêt de cinq cent 500 millions de shekels (environ 1,53 milliard de dollars), à payer au milieu de l'année prochaine sur les fonds fiscaux palestiniens ». Il a également été convenu entre Abbas et Gantz de « trouver une solution pour les milliers de Palestiniens bloqués qui n'ont pas les permis nécessaires (pour le regroupement familial) pour retourner de l'étranger ou de la bande de Gaza en Cisjordanie pour diverses raisons, en plus de permettre quinze mille travailleurs palestiniens à entrer (pour travailler à l'intérieur de la Ligne verte), ainsi qu'à autoriser la construction de logements dans la zone C. « Il n'y aura pas de processus de paix » Toutefois cette rencontre entre Gantz et Abbas ne signifie nullement une relance du processus de paix au point mort depuis plus de sept ans. «Il n'y a aucun processus de paix en cours avec les Palestiniens et il n'y en aura pas», a affirmé lundi une source proche du Premier ministre israélien Naftali Bennett après la rencontre entre les deux hommes dimanche soir, la première à ce niveau annoncée officiellement depuis des années. Les discussions à Ramallah, siège du QG de Abbas en Cisjordanie, étaient consacrées aux «questions sécuritaires de routine» et à l'économie, a-telle ajouté. La rencontre d'Abbas avec Gantz a provoqué une polémique interne à Israël, le parti sionisme religieux israélien dénonçant la décision du gouvernement israélien d'approuver le transfert d'un demi-milliard de shekels à l'Autorité, «sans stipuler qu'elle ne verse pas de pensions aux familles des prisonniers palestiniens et des martyrs». Le Hamas a aussi condamné la rencontre d'Abbas avec le ministre israélien pour qui un tel comportement est de nature à aggraver la division politique entre Palestiniens et complique la situation palestinienne. Par le biais d'un communiqué, le porte-parole du mouvement, Hazem Qassem a souligné que « ces réunions entre les dirigeants de l'Autorité palestinienne et l'occupant encouragent certaines parties de la région qui veulent se normaliser avec l'occupation, et affaiblissent la position palestinienne qui rejette la normalisation ». Pour sa part le Jihad islamique a expliqué à travers son porteparole, Tariq Salmi, que « l'Autorité et sa direction tournent le dos au consensus national en dressant des obstacles à la reprise du dialogue national ». Ali B.