La situation en Palestine s'aggrave de jour en jour. Les affrontements inter-palestiniens se multiplient au risque de faire basculer la région vers une guerre civile. Les affrontements entre les partisans du Hamas et ceux du Fatah s'intensifient de jour en jour. Une avalanche de violence qui risque de faire basculer les territoires palestiniens vers une guerre civile. Samedi, le général Tarek Abou Radjab, chef des renseignements généraux palestiniens et fidèle du président Mahmoud Abbas, a été grièvement blessé dans ce qui s'apparente à une tentative d'assassinat commise dans son QG de la bande de Gaza. L'explosion, qui a coûté la vie à l'un de ses collaborateurs et neveu et fait onze autres blessés, avait été précédée dans la nuit d'affrontements entre membres du Hamas et partisans du Fatah d'Abbas. Le ministère de l'Intérieur, aux mains du Hamas, a pour sa part affirmé que la blessure de Radjab était due à l'explosion accidentelle d'une grenade transportée par l'un de ses collaborateurs. «Les premières informations indiquent qu'un compagnon de Tarek Abou Radjab a lâché une bombe», a déclaré à la presse Khalid Abou Helal, porte-parole du ministère, qui a ouvert sa propre enquête sans avoir eu accès au site. Après la tentative d'assassinat, plusieurs dizaines d'hommes armés issus du Fatah ont encerclé le siège du Parlement palestinien à Ramallah , en Cisjordanie, et ont distribué des tracts invitant Abbas à dissoudre le gouvernement dirigé par le Hamas. À Gaza, quatre Palestiniens, dont un responsable du Djihad islamique, ont été tués lors d'un raid aérien israélien contre une voiture samedi. Mohamed al-Dahdouh, chef militaire de l'organisation armée, était notamment responsable de récents tirs de roquettes de conception russe contre le territoire israélien. Toujours dans la bande de Gaza, les forces de l'ordre palestiniennes ont annoncé avoir déjoué un attentat contre Rachid Abou Chbak, responsable de la Sécurité préventive. Lui aussi fidèle du président Abbas. Une bombe de 70 kg, découverte à l'extérieur de son domicile de la bande de Gaza, a été désamorcée, a déclaré dimanche à l'agence Reuters un responsable de ses services. «Nous pensons que l'engin devait être mis à feu lorsque le chef sortirait pour se rendre au travail. Nous pensons qu'il s'agit d'une tentative d'assassinat», a déclaré l'officier sans évoquer aucune piste. Chbak appartient au Fatah d'Abbas, engagé dans un bras de fer avec le Hamas depuis l'arrivée du mouvement islamiste aux affaires. Les tensions entre Abbas et le gouvernement Hamas se sont brutalement accentuées mercredi avec le déploiement, dans la bande de Gaza, d'un nouveau service de sécurité placé sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, Saïd Seyam, et issu pour l'essentiel de la branche armée du Hamas. Le président de l'Autorité palestinienne avait répliqué en ordonnant le déploiement d'une unité de police fidèle au Fatah. Dans un communiqué diffusé samedi, la formation dirigée par Abbas menace de dépêcher plusieurs milliers d'hommes si la nouvelle force du Hamas n'est pas démantelée dans les trois jours. Israël débloque une partie des taxes palestiniennes Le gouvernement israélien a autorisé le déblocage de 50 millions de shekels (11,18 millions de dollars) de taxes et de droits de douane perçus au nom de l'Autorité palestinienne pour lutter contre la crise humanitaire à laquelle sont confrontés la Cisjordanie et la bande de Gaza. La somme, qui représente moins d'un quart du montant total (220 millions de shekels) retenu par les autorités israéliennes depuis le triomphe du mouvement islamiste Hamas aux législatives de janvier, sera allouée à l'achat de matériel médical et de médicaments.