La situation se complique dans les territoires palestiniens. Alors que l'impasse politique persiste et les violences inter-palestiniennes s'intensifient, l'occupant israélien multiplie ses raids meurtriers. En Palestine, l'impasse politique persiste. Et le spectre d'une guerre civile menace de plus en plus les territoires palestiniens. La violence inter-palestinienne a gagné en intensité à Gaza comme en Cisjordanie, où les bureaux du gouvernement et du Parlement ont été incendiés et deux responsables du Hamas enlevés puis relâchés. Le ministre palestinien du Tourisme, Joudeh Mourqos, a annoncé dans la nuit de lundi à mardi sa démission du gouvernement issu du Hamas en raison de la montée des violences. La recrudescence de la violence partisane survenue sur fond d'impasse politique a poussé le président palestinien Mahmoud Abbas, chef du Fatah, à placer les forces de sécurité en "état d'alerte maximale". Les affrontements ont atteint Ramallah en Cisjordanie, où des activistes des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé issu du Fatah, ont mis le feu aux bureaux du Conseil des ministres puis au siège du Parlement, deux institutions contrôlées par les islamistes du Hamas. Auparavant, les activistes, appuyés de centaines de membres des services de sécurité, avaient pris d'assaut le bâtiment du gouvernement pour protester contre la violence partisane à Gaza qu'ils imputent au Hamas. Toujours à Ramallah, un député du Hamas, Khalil Al-Rabaï, a été enlevé puis relâché par des hommes armés et masqués alors qu'il était en réunion dans un bureau avec des collègues. Cet embrasement a lieu en pleine crise politique surtout après la décision de M.Abbas de convoquer pour le 26 juillet un référendum sur un document reconnaissant implicitement Israël, une consultation rejetée par le Hamas. Le référendum a donné lieu à un affrontement entre députés du Fatah et du Hamas lors d'une réunion houleuse au Parlement, qui s'est soldée par un appel à la poursuite du dialogue pour tenter de parvenir à une plate-forme politique commune et éviter ainsi le recours à la consultation. L'occupant israélien a profité de cette crise pour multiplier ses attaques meurtrières. Neuf Palestiniens, dont deux enfants, ont péri mardi à Gaza dans un raid aérien israélien, l'un des plus sanglants menés contre des lanceurs de roquettes palestiniennes depuis le début de l'année. Une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé un raid contre une voiture transportant des activistes « qui s'apprêtaient à tirer des roquettes » sur Israël. «La voiture était en route pour lancer des Kkatioucha. Elle transportait les membres d'une cellule terroriste», a-t-elle déclaré. Un second raid aérien israélien, également contre une voiture circulant dans le nord de la bande de Gaza, a fait quatre blessés légers. Le président palestinien a accusé mardi Israël de se livrer à du "terrorisme d'Etat" contre les Palestiniens. « Ce que fait Israël s'appelle du terrorisme d'Etat. Ce terrorisme d'Etat ne nous ébranlera pas », a déclaré M.Abbas à des journalistes à son bureau à Gaza. Violences inter-palestiniennes, impasse politique, raids israéliens,…les territoires palestiniens s'enfoncent dans un gouffre sombre et profond qui ne laisse pénétrer aucune lueur d'espoir. Même la carte du référendum risque d'embraser davantage une Palestine divisée en deux. Une Palestine devenue, avec l'aide des roquettes du Hamas, une proie plus que jamais facile pour l'occupation israélienne.