La direction palestinienne a annoncé mardi qu'elle allait demander au Conseil de sécurité de l'ONU de condamner la colonisation israélienne, lors d'une réunion autour du président Mahmoud Abbas, en présence d'un dirigeant du Hamas en Cisjordanie. « La direction palestinienne a décidé à titre de première mesure de se tourner vers le Conseil de sécurité de l'ONU au nom de l'État de Palestine pour demander une résolution contraignante pour qu'Israël arrête ses décisions d'expansion destructrices et toutes les formes de colonisation », a-t-elle annoncé dans un communiqué au terme de la réunion à Ramallah. Elle a affirmé qu'elle s'opposerait « fermement aux dernières décisions de colonisation à Jérusalem et dans ses environs, y compris le projet E1, parce que le sort de la solution à deux États et l'avenir du processus politique, dépendent de la mise en échec de ce projet, le plus dangereux de l'histoire de la colonisation », selon le texte. Représailles Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou a annoncé, en réaction à l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU le 29 novembre, la construction de 3000 nouveaux logement dans les colonies, y compris dans le projet E1, qui couperait en deux la Cisjordanie et l'isolerait de la ville sainte, à dessein des balayer la perspective d'un futur État palestinien. Le gouvernement israélien a annoncé dimanche le blocage du transfert des taxes qu'il collecte au profit de l'Autorité palestinienne, soit 460 millions de shekels (une centaine de millions de dollars), pour sanctionner l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU. La direction palestinienne a par ailleurs « appelé à la mise en œuvre d'urgence de la décision du comité de suivi arabe de fournir un filet de sécurité d'au moins 100 millions de dollars par mois à l'Autorité pour affronter les conséquences de la politique israélienne de punition collective ». Accélérer le processus de réconciliation Les dirigeants palestiniens ont en outre « appelé à l'accélération de l'application des mesures de réconciliation convenues », selon le texte, en référence à la réconciliation conclue en 2011 entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, qui gouvernent respectivement la Cisjordanie et la bande de Gaza, restée pour l'essentiel lettre morte. « Il est temps d'aborder sérieusement la réconciliation et il y a des contacts avec le parrain égyptien », avait déclaré M. Abbas à l'ouverture de cette réunion, à laquelle assistait Nassereddine al-Chaër, vice-premier ministre et ministre de l'Éducation du premier gouvernement formé par le Hamas après sa victoire aux législatives de 2006. « Nous espérons arriver à une rencontre et à une réunion de la direction en Égypte pour en finir avec cette question qui n'a que trop duré », a poursuivi M. Abbas.