C'est un conglomérat d'intellectuels, d'experts, de diplomates, d'institutions étatiques, d'ONG qui ont pris part et animé le 1er Forum des Jeunes Diplomates Africains et Assimilés, tenu en Vidéoconférence dernièrement à l'initiative du Laboratoire de Recherches et d'Actions Diplomatiques (LaRAD), en partenariat avec l'Institut Mandela, l'Ecole Doctorale GAMO (UM5) et l'Organisation Maroc Afrika Cultures & Développements (OMA). Placée sous le thème : « Vers une diplomatie africaine plus résiliente, promotrice de l'intégration et du langage commun », cette rencontre virtuelle, tenu du 19 au 23 Juillet 2021, a connu également la participation de plusieurs jeunes africains de la diaspora, et de toutes les régions du continent. Au premier rang des éminents panélistes, figurent SEM Mahamadou ISSOUFOU, Ancien Président de la République du Niger, Président de la Fondation Issoufou Mahamadou (FIM), M. El Mansour VETEN, Secrétaire Exécutif de ladite Fondation.
On a noté aussi la présence du Professeur Dieudonné MUSIBONO EYUL'ANKI, Spécialiste des Questions Environnementales et Ecotoxicologue, Conseiller Spécial à l'Environnement et au Développement Durable du Président de la République Congolaise (RDC), M. Lansana KOUYATE, Ancien Premier Ministre de la République de Guinée, Ancien Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies, Ancien Secrétaire Général de la CEDEAO, et Honorable Roger NKODO DANG, Diplomate, Président Sortant du Parlement Panafricain, Ambassadeur de Bonne Volonté (lire en encadré le reste de la liste des éminents panélistes).
Ce fut une première sur le continent. Ce Forum a été un succès aux dires des participants. En effet, cette conférence de renforcement de capacités des jeunes diplomates et assimilés, avec ses vingt panels, a effectivement nourri la curiosité et occupé l'attention particulière des participants. Il a tenu toutes ses promesses. Elle a permis d'amener plusieurs jeunes africains, diplomates de carrière ou non et assimilés, professionnels des autres secteurs vitaux, étudiants et autres, à cerner les réalités actuelles du monde des relations internationales particulièrement Africaines. Elle les a également amenés à s'orienter vers une diplomatie africaine promotrice de l'intégration et du langage commun, avec une doctrine panafricaine pour ne citer que celles-là.
Au cours de la semaine, plusieurs thématiques et autres sous-thèmes ont été traités par d'éminentes personnalités politiques, diplomatiques, scientifiques et d'experts dans plusieurs secteurs. Dans cette optique, le Forum d'échanger les riches expériences de SEM le Président Mahamadou ISSOUFOU, l'ex Premier Ministre Lansana KOUYATE, l'ex Ministre des Affaires Etrangères José BRITO, les Diplomates Emérites Ezzedine ZAYANI, Jean WOAKE et Dr Paul KANANURA, Spécialiste en Gouvernance, Géopolitique et Géostratégie, Président de l'Institut Mandela.
Ce fut aussi l'occasion de faire un état des lieux de la diplomatie et des relations internationales africaines, de se rendre compte que la diplomatie africaine doit faire peau neuve, s'inventer en innovant. En la matière, selon les panélistes, les années 60 furent excellentes et très brillantes contrairement à ce qui se passe aujourd'hui sur le continent. Le Forum a aussi permis de prospecter de nouvelles idées à savoir la nécessité de la valorisation et de la promotion du mérite et de l'excellence et non de la médiocrité.
A ce sujet, l'ex Ministre et Ambassadeur Filippe SAVADOGO n'a pas manqué de dénoncer la mauvaise gouvernance comme il en existe aujourd'hui sur le continent « dans un esprit politicard et égoïste au lieu de l'intérêt commun ». Il a rappelé « la réappropriation de notre culture en mettant en exergue « la nécessité de la consommation locale ou africaine ». « Combien les artistes africains (musiciens et cinéastes) des années 60, 70, 80 et 90 étaient brillants et talentueux ? », a-t-il lancé aux webinaires.
De leur côté, Dr Paul KANANURA, Dr Najib KETTANI, Dr Nestor ENGONE ELLOUE, Colonel Babacar DIOUF, Lagrange Fidèle SINMENOU AGNANKPE ont planché sur la vision de l'Union Africaine à travers l'importance de la mise en place de stratégies nouvelles impliquant vivement la jeunesse et la société civile en vue de l'effectivité de l'Intégration Africaine via Agenda 2063 qui retrace « l'Afrique que nous voulons ».
Il a été aussi question du moteur principal de l'intégration économique qu'est la ZLECAF. Cet instrument novateur et vital qui deviendra la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Ce Forum a été un moment de voyage dans les coulisses de l'ONU avec son Conseil de Sécurité, dans les couloirs de l'UA avec son Conseil de Paix et de Sécurité mais aussi de partage pour mieux cerner la réalité et les défis du travail des diplomates accrédités auprès de ces institutions. De belles expériences et riches enseignements pour tous les participants, diplomates de carrière ou non, futurs diplomates, économistes, médecins, financiers, banquiers, acteurs de la culture, acteurs de la société civile et bien d'autres.
Toutes les interventions ont dégagé un constat : la diplomatie africaine souffre depuis bien de décennies, de fragilités liées aux ingérences extérieures et également aux ambitions personnelles de certains acteurs non négligeables. Les Africains négocient presque toujours en position de faiblesse. La diplomatie africaine souffre aussi du manque de synergie et d'harmonisation entre le Chef de l'Etat, le Ministre des Affaires Etrangères et les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires ou Envoyés Spéciaux.
« Aujourd'hui et demain, notre continent a et aura besoin d'une diplomatie forte eu égard à sa vision d'une Afrique unie et capable de défendre ses intérêts communs avec un slogan +Africa First+ », ont entonné les participants.
Au cours des débats, au sein des sous-groupes et en plénière, ont été approfondis les notions et concepts de diplomatie classique (bilatérale, multilatérale), intelligente, stratégique, économique, informationnelle (médiatique), culturelle, scientifique, parlementaire, migratoire, sécuritaire, judiciaire, climatique et environnementale.
Les conférenciers ont parallèlement étudié des domaines fondamentaux dont la sécurité continentale, des opérations de paix et de maintien de paix, du protocole diplomatique, du caractère du diplomate, de l'agent du protocole, de la fonction et profession sinon du métier de diplomate, du code de conduite ou de politesse entre les Etats, d'intégration régionale, de féminisation de la diplomatie et de techniques de négociation. La semaine s'est terminée par le lancement de la Plateforme Jeunes Diplomates Africains et Assimilés ouverte à toutes et à tous (Particulièrement aux Jeunes Africains).
Enfin, rappelons que métier de précision et de confiance, le métier de diplomate consiste à représenter, à protéger ses ressortissants et leurs intérêts, à négocier, à informer et à faciliter les contacts. La diplomatie est un champ d'action que les jeunes africains doivent mieux se réapproprier comme cela se doit dans un esprit visionnaire. Cela permettra de sortir des engrenages actuels, aux fins de mieux se focaliser sur les opportunités de développement pour mettre en place une diplomatie offensive après une politique intérieure objective et prospère.
Wolondouka SIDIBE
Suite de la liste des éminents panélistes
-Son Excellence Mme Francisca TATCHOUOP BELOBE, Vice-Président de la Commission de la CEEAC, Ex Vice-Président de la Chambre des Députés et ex Ministre de l'Economie de la République de Guinée Equatoriale (Première Femme Ministre de l'Economie de la Guinée Equatoriale), - Honorable Juge Blaise TCHIKAYA, Vice-Président de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP), et Ancien Président de la Commission de l'Union Africaine sur le Droit International, - Monsieur José BRITO, Ancien Ministre des Affaires Etrangères du Cap Vert, - Ambassadeur Filippe SAVADOGO, Ancien Ministre de la Culture, Ancien Ambassadeur du Burkina Faso en France, Ancien Ambassadeur de l'OIF aux Nations Unies à New York, Président de Dialogue Sans Frontières, - Ambassadeur Jean WOAKE, Diplomate Emérite, Ancien Directeur du Protocole d'Etat de la République Togolaise, Ancien Ambassadeur en Lybie, Enseignant des Universités, Président International du Réseau International des Professionnels du Protocole et des Relations Publiques (IPPRB), - Ambassadeur Ezzeddine ZAYANI, Ancien Ambassadeur de Tunisie dans plusieurs pays Africains, Expert de l'Union Africaine, - Ambassadeur Dieudonné NDABARUSHIMANA, Ancien Ambassadeur de la République du Burundi près la République Française, Ancien Représentant Permanent de la République du Burundi à l'Union Africaine, - Pr Mohamed HARAKAT, Responsable de l'Ecole Doctorale Gouvernance de l'Afrique et du Moyen-Orient (GAMO), - Dr Najib KETTANI, Ancien Ministre Conseiller du Président de Guinée Bissau, Conseiller du Président de l'Assemblée Nationale de la République de Guinée Bissau, Président de l'Organisation Maroc Afrika Cultures et Développement (OMA), - Dr Nestor ENGONE ELLOUE, Enseignant Chercheur, Spécialiste de l'Ecologie Politique, - Colonel (CR) Babacar DIOUF, ex Directeur au Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité du Sénégal, ex Aide de Camp du Président du Sénégal, - Maître Maliza Saïd SOILIHI, Avocate aux Barreaux de Paris et de Moroni, - Mr Lagrange Fidèle SINMENOU AGNANKPE, Consultant, Spécialiste en Intelligence Stratégique, Communication et Diplomatie, Fondateur et Directeur Exécutif du Laboratoire de Recherches et d'Actions Diplomatiques (LaRAD), - Mr Jude Chaleureux MBINA, Doctorant en Philosophie, Premier Délégué et Chef de File des Jeunes Analystes Chercheurs du Laboratoire de Recherches et d'Actions Diplomatiques (LaRAD).
Enfin, le Collège des Rapporteurs est composé du Prof Mohamed HARAKAT (Université Mohammed V/GAMO), Dr Paul KANANURA (Institut Mandela) Dr Najib KETTANI (OMA), Lagrange Fidèle SINMENOU AGNANKPE (LaRAD) Et Jude Chaleureux MBINA (LaRAD)