Unanimes, les experts et économistes du Conseil de Bank Al-Maghrib tablent sur le maintien du taux directeur inchangé au niveau de 1,5%, à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle de l'année 2021. Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), qui s'est réuni le mardi 22 juin, a estimé que l'orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates de l'économie, indique BAM dans un communiqué. En effet, lors de cette réunion, le Conseil de Bank Al-Maghrib a examiné et approuvé le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays, ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l'exercice 2020. Rappelons que depuis le déclenchement de la crise sanitaire, la Banque Centrale avait décidé de baisser son taux directeur aux premier et deuxième trimestres 2020, respectivement de 25 points de base (Pb) pour s'établir à 2%, et 50 Pb pour le ramener à 1,5%. Ce dernier demeure le plus approprié selon le Conseil qui décide ainsi de le maintenir. L'élan inflationniste se poursuit, mais reste à des niveaux modérés Le Conseil a noté qu'après des taux de 0,7% en 2020 et de 0,1% au premier trimestre de 2021, l'inflation a atteint 1,7% en moyenne au cours des mois d'avril et mai. Sous l'effet de la hausse prévue des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, ainsi que l'amélioration de la demande intérieure, elle devrait poursuivre son accélération tout en restant à des niveaux modérés, ressortant à 1% sur l'ensemble de cette année et à 1,2% en 2022. Sa composante sous-jacente argumenterait de 0,5% en 2020 à 1,2% en 2021 puis à 1,5% en 2022. La croissance économique devrait connaître une hausse L'économie nationale devrait rebondir cette année à des niveaux supérieurs à ce qui est prévu par le gouvernement. Bank Al-Maghrib fait état d'une croissance de 5,3% au titre de l'année 2021, tandis que le Projet de Loi des Finances l'avait fixée à 4,8%. Toutefois, ce chiffre devrait baisser l'année suivante pour se situer à 3,3% en 2022, selon le département d'Abdellatif Jouahri. « La croissance atteindrait 5,3% cette année, portée par une hausse de 3,6% de la valeur ajoutée des activités non agricoles et un rebond de 17,6% de celle du secteur agricole », indique BAM dans un communiqué sanctionnant les travaux de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil pour cette année. Ce rebond du secteur agricole reflète notamment les conditions climatiques très favorables qui ont marqué l'actuelle campagne agricole et qui se sont traduites par une augmentation de la production céréalière à 98 millions de quintaux (Mqx), précise la même source. En général, le Conseil de BAM estime que la reprise de l'activité se poursuit à un rythme soutenu, favorisée par l'assouplissement des restrictions, les conditions de financement accommodantes, à l'image du mécanisme de soutien du FMI de 650 milliards de dollars, dont le Maroc devrait capter un quota de 0,19%, soit 1,2 milliard de dollars. Un montant dont l'utilisation ne sera soumise à aucune condition, selon le Wali de BAM. Les perspectives restent toutefois entourées d'un niveau élevé d'incertitudes en lien notamment avec l'apparition de nouveaux variants du Coronavirus et les disparités entre pays en termes de rythme de vaccination. Chaimae BARKI Repères Le NMD, selon le Wali de Bank Al-Maghrib Interrogé sur son appréciation du rapport final de la CSMD, Abdellatif Jouahri a rappelé que la publication du rapport sur le Nouveau modèle de développement « ne représente pas une fin en soi ». Tout en saluant le travail mené par la Commission, le Wali de BAM a précisé qu'il souhaitait se réunir avec les membres de la CSMD pour approfondir les débats sur les questions économiques et financières, notamment sur le point des prérogatives de la Banque Centrale. BAM : la reprise de l'activité se poursuit Selon les projections de Bank Al-Maghrib, les signes de la reprise sont perceptibles avec une atténuation sensible des pertes nettes annuelles d'emploi à 202.000 au premier trimestre 2021 au lieu de 451.000 un trimestre auparavant. Toutefois, tenant compte d'une entrée nette de 40.000 demandeurs d'emplois, le taux d'activité a reculé d'une année à l'autre à 45,5%, et le taux de chômage s'est aggravé à 12,5%, globalement, et à 17,1%, en milieu urbain.