Le Conseil de Bank Al Maghrib a tenu le mardi 23 mars, sa première session de l'année 2021. Une réunion où la Banque centrale a décidé de maintenir son taux directeur à 1,5%. Une décision justifiée par l'orientation de la politique monétaire de l'exécutif jugée « largement accommodante et assurant des conditions de financements adéquates ». Le Conseil de BAM a par ailleurs noté un niveau d'inflation faible durant l'exercice 2020, atténué par « l'effet des pressions désinflationnistes émanant de la demande ». Un taux d'inflation qui devrait tout de même s'inscrire à la hausse avec la reprise d'activité et l'augmentation des cours internationaux du pétrole et d'autres produits alimentaires. Le Conseil s'attend ainsi une hausse modéré de l'inflation en 2021 passant à 0,9% contre 0,7% en 2020, puis à 1,2% en 2022. Côté perspectives de croissance, la Banque centrale mise sur une reprise de l'activité après la forte baisse enregistrée lors du dernier trimestre de 2020. « Tenant compte de ces réalisations et des indicateurs de haute fréquence disponibles, la contraction de l'économie nationale sur l'ensemble de l'année ressortirait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib autour de 7%, reflétant des replis de 8,1% de la valeur ajoutée agricole et de 6,7% de celle des activités non agricoles. Sur le marché du travail, les données du HCP indiquent une forte dégradation en 2020, avec une perte de 432 mille emplois, dont 273 mille au niveau de l'agriculture et 107 mille dans les services. Le taux d'activité a reculé de 45,8% à 44,8% et le taux de chômage s'est aggravé à 11,9% globalement et à 15,8% en milieu urbain », précise le communiqué de BAM. Il n'empêche que le Conseil de BAM demeure confiant sur les possibilités d'une reprise économique, soutenue par le plan de relance de 120 milliards de DH, l'avancement de la campagne de vaccination et les conditions climatiques favorables qui caractérisent l'actuelle saison agricole. Les prévisions de Bank Al Maghrib tablent ainsi sur une progression de la valeur ajoutée des activités non agricoles de 3,5% en 2021. En cas d'atteinte des objectifs de production céréalière fixée autour de 95 millions de quintaux, la valeur ajoutée du secteur agricole devrait rebondir de 17,6%, ce qui permettrait à l'économie nationale d'enregistre un croissance de 5,3%. Un taux qui devrait s'atténuer à 3,2% en 2022, en cas de baisse de 2% de la valeur ajoutée agricole.