Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mardi 23 mars sa première session de l'année 2021. Lors de sa réunion, il a analysé l'évolution de la conjoncture économique et sociale aux niveaux international et national, ainsi que les projections macroéconomiques de la Banque à moyen terme. Celles-ci traduisent un certain regain d'optimisme suscité en particulier par le bon déroulement de la campagne de vaccination anti-Covid-19 et les conditions climatiques favorables qui caractérisent l'actuelle campagne agricole, indique le communiqué de BAM. Le Conseil a néanmoins noté que les perspectives restent entourées d'un niveau élevé d'incertitudes liées essentiellement à l'évolution de la situation sanitaire aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, au regard de la propagation de nouveaux variants du virus et des capacités actuelles de production des vaccins ainsi que des délais de leur livraison. Le Conseil s'est enquis également des bilans d'étape des différentes mesures mises en place depuis le début de la pandémie pour favoriser le financement de l'économie et atténuer l'impact de la crise sur les ménages et sur les entreprises. Sur la base de l'ensemble de ces évaluations, le Conseil a estimé que l'orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Il a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,5%. Le Conseil a noté que sous l'effet des pressions désinflationnistes émanant de la demande, l'inflation est restée faible en 2020. Avec la reprise de l'activité et l'augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, elle devrait s'inscrire en hausse tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021 puis à 1,2% en 2022. Sa composante fondamentale connaîtrait une évolution similaire, s'établissant à 1,2% en 2021 après un taux de 0,5% en 2020, puis s'accélérant à 1,5% en 2022. Par ailleurs, les dernières données des comptes nationaux relatives au troisième trimestre 2020 laissent indiquer une reprise de l'activité après la forte baisse enregistrée un trimestre auparavant. Tenant compte de ces réalisations et des indicateurs de haute fréquence disponibles, la contraction de l'économie nationale sur l'ensemble de l'année ressortirait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib autour de 7%, reflétant des replis de 8,1% de la valeur ajoutée agricole et de 6,7% de celle des activités non agricoles. En outre, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, la valeur ajoutée des activités non agricoles progresserait en 2021 de 3,5% et, tenant compte d'une production céréalière estimée autour de 95 millions de quintaux, celle du secteur agricole rebondirait de 17,6%, portant ainsi la croissance de l'économie nationale à 5,3%. En 2022, celle-ci se consoliderait à 3,2%, recouvrant une accélération pour sa composante non agricole à 3,8% et une baisse de 2% de la valeur ajoutée agricole, sous l'hypothèse d'un retour à une production céréalière moyenne de 75 millions de quintaux.