Dans la communauté ouest-africaine au Maroc, son nom ne passe pas inaperçu. Quant à celle de son pays natal, on l'appelle affectueusement « Maman ». Du côté de ses compatriotes travailleurs, on la surnomme tantôt NTéri (qui signifie en Malinké : mon amie à toutes épreuves), tantôt Mme Cissé, dans le plus grand respect, tenez-vous bien. Pour cette dame ordinaire mais extraordinairement sociable, tout lui sourit. Mme Cissé Nantènin Kanté, née Nantènin Kanté, de nationalité guinéenne, fait partie de ces braves femmes qui méritent respect. Travailleuse et assidue, elle est licenciée de l'Institut supérieur de Journalisme (actuel Institut Supérieur de l'Information et de la Communication-ISIC). Après les études, elle intègre l'administration de son p ays avant d'être affectée à l'Ambassade de la Guinée auprès du Royaume du Maroc. Durant tout le temps passé à Conakry, la distance ne l'a jamais éloignée du foyer qu'elle a fondé au Maroc avec son mari, un ressortissant malien, qui lui voue amour et tendresse. Revenue dans son pays d'adoption, Mme Cissé n'avait aucun mal à s'intégrer et s'adonner aux bonnes causes mais aussi en organisant des retrouvailles autour des plats traditionnels de la sous-région, le tout dans une ambiance bon enfant. Très sensible à la cause de la femme, elle n'a jamais cessé d'encourager les jeunes étudiantes à se forger un destin et de renoncer à la facilité. « Il n'y a aucune raison que nos sœurs ne puissent pas réussir car elles ont toutes les potentialités pour y parvenir et l'Ambassade est là pour les accompagner », aime-t-elle dire. D'ailleurs, c'est ce qui explique son engagement sans réserve auprès des organisations estudiantines. Et celles-ci le lui rendent bien. Aujourd'hui, Mme Cissé a une série de reconnaissances, de satisfactions, de félicitations de la part de ces organisations dont celles de l'ASEGUIM, de l'AGUIREC, de l'ASEM, le tout couronné par la création d'un « Prix Mme Cissé Nantènin pour la Culture » par l'Association des Stagiaires, Etudiants et Elèves Guinéens au Maroc. Côté marocain, elle a été primée par NALSYAFOUNDATION de Kénitra. Aujourd'hui, 1ère Secrétaire Chargée des Affaires Culturelles à l'Ambassade de Guinée à Rabat, Mme Cissé entend continuer sur sa dynamique humanitaire dans la cause de défense des femmes. Le 8 mars est l'occasion pour elle d'interpeller acteurs et décideurs qui militent pour l'égalité entre l'homme et la femme. Pour elle, « en réaction à la crise liée à Covid-19, la femme africaine doit placer l'autonomisation au cœur de ses projets, dépasser les représentations, transcender les rôles qu'on lui attribue traditionnellement, prendre son destin en main ». Avant d'ajouter: « L'entrepreneuriat féminin en Afrique constitue un horizon, en effet, le taux de femmes africaines entrepreneures est le plus élevé mondialement. Ce processus d'autonomisation passe également par la faculté à mettre les femmes actives en lien, par la fluidification de leurs communications afin qu'elles puissent répondre à des besoins spécifiques ». W. S.