Faute reconnue, faute à moitié pardonnée, est-on tenté de dire. C'est ce qui ressort de l'intervention de Othmane El Ferdaous, ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, devant la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la première Chambre. Il a reconnu avoir commis «une erreur de communication» en ayant omis d'organiser une conférence de presse pour dévoiler les résultats du travail des commissions ad hoc chargées de juger les projets candidats au soutien du ministère. Ce mea culpa n'est pas allé plus loin que la forme, au détriment du fond. La polémique qui est remontée à la surface, concernant ces subventions, s'était attaquée aux noms figurant sur ces listes. D'aucuns ont relevé que certains « artistes » ne méritaient pas d'être soutenus. Cependant, la problématique se trouve ailleurs. Distribuer 4.4 M dhs pour des projets artistiques qui ne verront jamais le jour, ou seront confinés dans les tiroirs du ministère, ne règle pas la crise structurelle de la production culturelle nationale. Les artistes ont besoin de structures favorisant cette production, de projets de lois incitatives au financement d'œuvres artistiques par le secteur privé, de circuits de distribution et de diffusion de cette production. Ils ont besoin d'un environnement propice à la création de véritables marchés de la culture. Dans la configuration actuelle, les aides se résument à être une sorte d'aumône que le ministère fait aux gens de la culture qui se contentent du politiquement correct pour avoir ses faveurs qui, au demeurant, restent bien maigres. Ce n'est pas trop dire que de qualifier ces aides de « mendicité institutionnelle ».