Le tourisme va mal, très mal. Et les prévisions tablent sur un retour à la normale en 2023, voire même en 2024. En attendant, des mesures ont été prévues dans le nouveau contrat programme dédié à la filière pour sauver ce qui reste à sauver. Mais une chose est sûre, le redémarrage ne sera pas facile. Mounia Kabiri Kettani «Le découragement n'est pas une option », c'est en gros le message qu'a voulu véhiculer la ministre de du Tourisme, de l'Artisanat, du Transport aérien et de l'Economie sociale, Nadia Fettah lors d'une conférence organisée par la Chambre française du commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM), sous le thème «Perspectives et ambitions de relance de l'activité touristique au Maroc». « La crise a contrarié toutes les valeurs du tourisme. Et le secteur a été durement impacté, on ne le nie pas », ajoute t-elle. En chiffres, selon Nadia Fettah, l'activité a enregistré à fin août 2020, une baisse drastique en termes de recettes de l'ordre de 24MMDH. 50% d'établissements hôteliers sont à l'arrêt total et le taux d'occupation à fin août n'a pas dépassé les 13%. «les temps sont durs. Et la baisse devrait se maintenir lors du quatrième trimestre de l'année », commente Nadia Fettah. Mais elle reste optimiste «nous allons tout faire quand même pour reconquérir notre part de marchés à moyen terme et sauver cette saison d'hiver à court terme ». La recette « Fettah » pour le redémarrage Pour le redémarrage, un contrat programme a été signé avec les professionnels du secteur comprenant 21 mesures. L'objectif selon la ministre de tutelle, est de maintenir les entreprises en activité et préserver 80% d'emplois avec la sauvegarde de 60% de l'emploi intérimaire. Elle assure par ailleurs que le redémarrage du secteur touristique national est conditionné par trois impératifs ayant trait à la mobilité, la confiance et la compétitivité. Les opérateurs n'ont pas de visibilité quant à l'ouverture des frontières. Et sur ce point justement Nadia Fettah a relevé que des assouplissements ont été mises en place à partir du 1er octobre notamment, la suppression du test sérologique et la prolongation de la durée de la validité des tests exigés pour l'accès au territoire, à 72heures. Mais, elle indique qu'à l'heure actuelle, seuls 53% des pays dans le monde ont assoupli les mesures d'accès à leur territoire. Et le Maroc s'inscrit pleinement dans ce sens. Lors de sa présence à cette conférence, Nadia Fettah a profité de l'occasion pour rappeler aux hôteliers que la qualité du protocole sanitaire mis en place est un facteur déterminant dans la restauration de la confiance des voyageurs. «Nous travaillons avec le bureau Véritas sur un label qui permettra de rehausser les standards en matière de sécurité et respect du process sanitaire », souligne la ministre. Et elle ajoute «qu'au niveau régional, les walis des principales villes touristiques et les professionnels ont la charge de définir eux-mêmes le protocole sanitaire ».