? la veille du Sommet de l'alimentation qui doit se dérouler à Rome du 3 au 5 juin, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) exhorte à prendre des mesures concrètes pour affronter la faim et la malnutrition, la flambée des prix alimentaires, la pénurie de ressources en terre et eau, le changement climatique, les besoins accrus en énergie et la croissance démographique. "La dramatique situation alimentaire mondiale actuelle nous rappelle l'équilibre fragile entre les approvisionnements alimentaires mondiaux et les besoins des habitants de la planète, et le fait que les engagements souscrits précédemment pour accélérer les progrès vers l'éradication de la faim n'ont pas été tenus", a déclaré notamment Jacques Diouf, directeur général de la FAO, selon un communiqué publié par l'agence. "Nous espérons que les dirigeants mondiaux, qui se réuniront à Rome, conviendront de mesures urgentes à prendre pour doper la production agricole, spécialement dans les pays les plus affectés et, dans le même temps, protéger les pauvres afin qu'ils ne subissent pas de plein fouet les effets de la hausse des prix des denrées alimentaires", a ajouté J. Diouf. Pour la FAO, ce Sommet offre une occasion historique de relancer le processus de lutte contre la faim et la pauvreté tout en dopant la production agricole dans les pays en développement. Le rapport dresse une liste de 22 pays particulièrement vulnérables en raison de niveaux élevés de sous-alimentation chronique (plus de 30%), conjugués à une forte dépendance des importations de céréales et de produits pétroliers. Des pays comme l'?rythrée, le Niger, les Comores, Haïti et le Liberia sont particulièrement touchés. Le document attire également l'attention sur les effets que peuvent avoir les mesures unilatérales de politique commerciale prises par certains pays sur l'instabilité des prix. Il estime par ailleurs que les politiques liées à la production et au commerce des biocarburants devraient tenir compte des impératifs de sécurité alimentaire. Selon la FAO, le nombre de personnes affamées dans le monde était estimé, en 2002-2004, à 862 millions, dont 830 millions dans les pays en développement.