Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik a expliqué que sa femme avait été victime de pressions de la part de la police secrète tunisienne. Lundi 21 avril, la voiture d'Azza Zarrad Ben Brik a été retrouvée complètement saccagée, les vitres brisées, les rétroviseurs arrachés. Pour Ben Brik, une équipe des agents de la police politique est derrière cette agression, qui viserait à faire pression sur son épouse. Celle-ci a en effet lancé une procédure de divorce, dont une première séance de conciliation s'est tenue le 10 avril. Mais depuis, le couple aurait décidé d'abandonner cette procédure. Le divorce du couple Ben Brik n'aurait pourtant pas échappé aux autorités tunisiennes, affirment les intéressés. Appel de la police L'épouse de Taoufik Ben Brik a en effet expliqué à nouvelobs.com que sa famille avait reçu, le 20 avril, un appel à son domicile. "Nous sommes du côté d'Azza Zarrad", aurait déclaré l'interlocuteur au téléphone. "Le gouvernement est prêt à l'aider dans sa démarche, le dossier est sur le bureau du président Ben Ali", aurait-il ajouté. Selon Taoufik Ben Brik et son épouse, la personne au bout du fil se serait présentée comme Ali Sarriati, chef de la sécurité présidentielle. "J'ai dit que je n'étais pas manipulable et que je ne coopérerais en aucune façon avec la police", nous a indiqué Azza Ben Brik. "Le lendemain", poursuit-elle, "je me suis rendu au poste de police pour porter plainte contre ce M. Sarriati. Les agents m'ont dit que personne n'existait derrière ce nom et que je ne pouvais porter plainte contre la police en général." "Sport favori de Ben Ali" Pour Taoufik Ben Brik, l'agression de la voiture et le coup de fil visaient à "effrayer" sa femme et à "la punir de ne pas poursuivre ses démarches de divorce". "Le saccage de voitures est le sport favori de Ben Ali", accuse-t-il. Le journaliste et écrivain tunisien est en effet un opposant déclaré du président Zine el-Abidine Ben Ali, en poste depuis 1987. Il avait notamment mené en 2000 une grève de la faim durant 42 jours pour protester contre les atteintes aux droits de l'homme du régime tunisien. L'échéance électorale de 2009, durant laquelle Ben Ali met en jeu son mandat, serait "très fragile", prévient Taoufik Ben Brik qui nous a expliqué la police présidentielle lui a conseillé dernièrement de "croiser les bras" jusqu'en 2009.