L'activation de la ligne téléphonique directe dédiée à la réception des dénonciations d'actes de corruption a permis l'arrestation de fonctionnaires ou d'intermédiaires en flagrant délit, par les éléments de la police judiciaire, sous la supervision directe du parquet compétant, apprend-on auprès de la présidence du Ministère public. Les suspects ont été placés en garde à vue à la disposition de l'enquête, précise-t-on de même source. Selon la même source, la ligne téléphonique directe dédiée à la réception des dénonciations d'actes de corruption a commencé à porter des résultats, permettant durant les deux jours de son activation, d'appréhender plusieurs individus en flagrant délit dans trois cas de corruption à Fès, Sidi Bennour et Inezgane. Au lendemain de son lancement lundi 14 mai 2018, la ligne téléphonique directe a reçu quelque 355 appels. La mise en place de ce numéro vise à arrêter les suspects en flagrant délit, sur la base de dénonciations d'actes de corruption ou de chantage auxquels peuvent être exposés les citoyens dans les administrations et les établissements publics, ou privés, en violation de la loi. La raison d'être de la ligne directe Le ministère public a lancé, lundi 14 mai 2018 à Rabat, une ligne téléphonique directe dédiée à la réception des dénonciations d'actes de corruption (0537718888), comme priorité de la politique pénale visant la mise en place d'un mécanisme pour recevoir les plaintes et les réclamations des citoyens sur des actes de corruption. La mise en place de ce numéro s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, qui vise à promouvoir les valeurs d'intégrité et de transparence, d'assurer l'efficacité des interventions des départements gouvernementaux dans le domaine lié à la lutte contre la corruption, conformément aux principes de la bonne gouvernance tels que stipulés par la Constitution et les lois en vigueur. Cette ligne vient renforcer les autres mécanismes de dénonciation d'actes de corruption, qui sont placés à la disposition des citoyens, le but étant de dénoncer ces actes au moment précis et avec l'efficacité nécessaire pour contrôler les cas de corruption ou de chantage et informer ainsi le ministère public et la police judiciaire de ces faits. A cet effet, un centre d'appels relevant du ministère public et qui supervise le traitement en ligne de tous les appels, a été équipé de tous les moyens technologiques de traitement des appels des citoyens en vue de les transmettre au juge en charge, après s'être assuré qu'ils se rapportent à un crime de corruption. Les juges chargés de ces dossiers ont pour mission de coordonner avec le procureur général et le dénonciateur de ces actes afin d'arrêter le suspect, en « flagrant délit ». Dans une allocution prononcée à l'occasion du lancement de ce nouveau numéro, le Procureur du Roi près la Cour de Cassation, président du ministère public, Mohamed Abdennabaoui, a souligné que ce nouveau service dédié à la dénonciation des actes de corruption ou de chantage auxquels peuvent être exposés les citoyens dans les administrations publiques et les services publics, ambitionne encourager les citoyens à dénoncer de tels actes. Eu égard au rôle important des citoyens dans la lutte contre la corruption, Abdennabaoui a fait savoir que la procédure de dénonciation se déroulera dans l'anonymat pour préserver l'identité du dénonciateur, expliquant que l'indépendance du pouvoir judiciaire assure la parfaite coordination entre les départements gouvernementaux et les services publics. Le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Réforme de l'administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader, a, pour sa part, fait remarquer que le lancement de cette ligne directe pour dénoncer la corruption est une « étape importante » dans le processus d'édification de l'Etat de droit et de transparence et un mécanisme essentiel dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Parallèlement au lancement de ce numéro pour dénoncer la corruption dans ses diverses formes, un spot publicitaire d'environ 48 secondes a été publié en vue de faire connaitre ce nouveau service auprès du public et de prévenir contre le danger du phénomène de la corruption.