Une conseillère de Barack Obama, qui dispute à Hillary Clinton l'investiture démocrate à la présidentielle américaine, a démissionné après avoir traité Hillary Clinton de "monstre". Cette démission avait été réclamée par des proches de l'ex-Première dame, qui avaient présenté cette affaire comme un "test du caractère" de Barack Obama. L'universitaire Samantha Power avait fait scandale en déclarant au quotidien britannique The Scotsman "Elle (ndlr Hillary Clinton) est un monstre - je le dis entre nous - et elle s'abaisse à tout", dans un entretien publié vendredi. Après s'être contentée dans un premier temps de présenter des excuses à Hillary Clinton et Barack Obama, Samantha Power a finalement annoncé sa démission le jour même. "Je démissionne, avec un profond regret, de mon rôle de conseillère de l'équipe de campagne de (Barack) Obama, avec effet dès aujourd'hui", a déclaré Samantha Power, 37 ans, dans un communiqué diffusé par un porte-parole du sénateur de Chicago. "Tomber dans le caniveau" "Lundi dernier j'ai fait un commentaire inexcusable qui diverge significativement de mon admiration plusieurs fois exprimée pour Mme Clinton, et de l'esprit, de la teneur et du but de la campagne de M. Obama", a-t-elle ajouté, en présentant une nouvelle fois ses "plus profondes excuses" à Hillary Clinton, à Barack Obama et à l'équipe à laquelle elle avait participé durant 14 mois. Samantha Power, qui est également professeur à l'université Harvard et commentatrice pour l'hebdomadaire américain Time, avait accordé au Scotsman un entretien à l'occasion de la parution de son livre sur Sergio Vieira de Mello, le représentant de l'ONU en Irak tué dans un attentat à Bagdad en août 2003. Un porte-parole de Barack Obama, Bill Burton, s'était rapidement distancé des commentaires de Samatha Power. "M. Obama rejette ce genre de qualificatifs qui n'ont pas leur place dans la campagne", avait-il dit dans un communiqué. "Si moi ou qui que ce soit de l'équipe de campagne (de Mme Clinton) avions utilisé les mêmes mots que Samantha Power pour décrire M. Obama, nous ne ferions plus partie de l'équipe de campagne ce matin", avait cependant souligné le directeur de communication de Hillary Clinton Howard Wolfson. "Tomber dans le caniveau comme cela, se livrer à des insultes de cour de récréation, c'est un manque de goût inconvenant", avait souligné la parlementaire de Floride pro-Clinton Debbie Wasserman-Shultz. Une autre polémique "On ne peut pas avoir une campagne qui vise en-dessous de la ceinture", avait renchéri la représentante de New York estimant que Barack Obama devait s'exprimer publiquement sur cette affaire parce qu'"on juge une personne aux gens dont ils s'entourent, aux gens dont ils obtiennent des conseils". Cette polémique intervient alors que la bataille pour l'investiture démocrate entre Barack Obama et Hillary Clinton est plus indécise que jamais, depuis que l'ex-Première dame a relancé ses chances avec une triple victoire lors des primaires de mardi, qui a mis fin à une série ininterrompue d'échecs essuyés pendant un mois. Quelques minutes après la démission de Samantha Power, l'équipe Clinton a diffusé une autre déclaration prêtant à polémique: dans un entretien accordé à la BBC, l'universitaire avait relativisé l'engagement de Barack Obama à retirer d'Irak toutes les troupes de combat en 16 mois, le décrivant comme "le scénario le plus optimiste", susceptible d'être révisé