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Une France recroquevillée sur elle-même
Publié dans L'observateur du Maroc le 26 - 03 - 2010

Etonnant pays que la France. Jusqu’à la dernière minute, Nicolas Sarkozy et les dirigeants de son parti l’UMP ont fait mine de croire que rien n’était perdu pour le premier tour des élections régionales du 14 mars. Et, comme prévu, le chef de l’Etat français a reçu un double camouflet. D’une part, les abstentionnistes (53,6%) ont été les premiers vainqueurs de ce scrutin, avec la participation la plus basse des précédentes régionales. D’autre part, l’UMP et la droite parlementaire ont essuyé un terrible vote sanction (26,3%), d’autant que c’est son électorat qui a le plus manqué à l’appel ! Bref, un désaveu inédit depuis la catastrophique présidentielle de 2002 où Jean Marie Le Pen s’était retrouvé au second tour de la présidentielle.
Pourtant, la majorité continue à «faire comme si» il n’y avait aucun lien entre déroute de l’UMP, abstention massive et impopularité record de Nicolas Sarkozy ! Comme si aussi le second tour pouvait permettre de limiter la défaite. Tout cela est de bonne guerre, même si l’arithmétique électorale interdit tout miracle !
Dynamique de la gauche
Côté socialiste, on se réjouit. Et c’est aussi de bonne guerre après trois échecs successifs à la présidentielle. Avec 29,5% des suffrages, le PS redevient le premier parti de France en devançant nettement l’UMP. L’ensemble de la gauche parlementaire (socialistes, écologistes et Front de gauche) passe même le seuil symbolique des 50%. Les socialistes pavoisent donc mais discrètement à cause de l’abstention massive. Et ils espèrent réussir le «grand chelem» le 21 mars en raflant toutes les régions. Ce qui au fond importe peu car la symbolique d’une dynamique de la gauche s’est imposée.
Le bon score des écologistes (12,5%), désormais troisième force en France, y a aidé. Certes, ce score demeure un peu en deçà de leurs attentes. Mais c’est un fait marquant : les écologistes sont enracinés dans le paysage politique français. Et ils le doivent sans doute beaucoup à l’énergie et au pragmatisme de Daniel Cohn-Bendit qui a su incarner l’idée qu’on peut faire de la politique «autrement».
Les esprits chagrins noteront que les régionales, comme les municipales, sont toujours propices au PS, d’autant que les bilans des présidents de région socialistes sont globalement bons. Ils observeront aussi que le succès de la gauche est avant tout rejet de la politique de Sarkozy et que le vote sanction est généralement important au milieu d’un quinquennat. Ils remarqueront enfin que gagner des élections locales ne garantit pas une victoire nationale. Tout cela est vrai. Mais on était loin de penser il y a encore quelques mois que le PS renaîtrait de ses cendres. Ou que Martine Aubry serait confortée dans sa fonction de leader du PS, de chef de l’opposition, voire de présidentiable pour 2012.
Défiance à l’égard des politiques
Déni de l’UMP, satisfaction des socialistes…tout cela relèverait de la tactique politicienne banale si deux données ne révélaient pas la crise profonde d’une France qui se recroqueville toujours plus sur elle-même : l’abstention massive qui, bien que structurelle, a pris une proportion inquiétante. Car ce qui domine aujourd’hui, c’est le désintérêt, voire la défiance à l’égard du politique. Les électeurs sont consternés par la légèreté des responsables politiques et leurs querelles d’égo alors qu’eux-mêmes sont frappés de plein fouet par la crise économique et financière. Autant dire que ce scrutin a à la fois renforcé l’impression d’impuissance attribuée au politique et exprimé les revendications et les angoisses générées et entretenues par cette crise : grogne sociale forte, peur des délocalisations, des violences à l’école, taux de chômage flirtant avec les 10%, niveau le plus haut depuis dix ans…
Seconde donnée alarmante : la progression du Front National qui, avec 11,6% des suffrages, talonne les écologistes ! La campagne de caniveau qui a eu lieu en Ile de France a aggravé les choses. A droite comme à gauche, les dérapages se sont multipliés. Dans le Languedoc-Roussillon, c’est l’ex-socialiste Georges Frêche qui a fait des déclarations aux relents antisémites. A droite, c’est Gérard Longuet qui a tranquillement dit préférer «un vieux protestant» à Malek Boutih, un socialiste d'origine algérienne pour diriger la Halde, l'autorité de lutte contre les discriminations !
Tout cela a eu deux conséquences : d’une part, révéler le décalage, pour ne pas dire le fossé existant entre les politiques et le pays réel. D’autre part, redonner vie au discours du Front National.
Remise en selle du Front National
Nicolas Sarkozy se vantait d’avoir marginalisé le parti de Jean Marie et Marine Le Pen en ne lui laissant pas le monopole du discours sur la sécurité et sur l’identité. Il a au finish permis à Eric Besson, le ministre de l’immigration, d’ouvrir la boîte de Pandore de l’extrême droite avec son désastreux «débat sur l’identité nationale».
On ne dira jamais assez la responsabilité de Eric Besson, et du chef de l’Etat qui a laissé faire, dans cette remise en selle des vieux démons de l’extrême droite.
Quels que soient les résultats définitifs de ce scrutin, ils ne résident donc pas seulement dans les pourcentages, les combinaisons politiques, à droite (où les couteaux sont tirés pour savoir qui portera le chapeau de l’échec), ou à gauche où il y a pléthore de présidentiables pour 2012 mais toujours pas de stratégie…
Le troisième round - la présidentielle de 2012 - commence en réalité au lendemain des régionales. Par crainte d’une explosion sociale, le chef de l’Etat va-t-il, comme il l’a dit, marquer une «pause» dans ses réformes au deuxième trimestre 2011, quelques mois avant la présidentielle ? L’invective va-t-elle continuer à se substituer aux débats de fond ? La démagogie populiste qui flirte avec l’extrême droite sera-t-elle toujours plus forte que la pédagogie sur le rôle positif de l’immigration ?
Le pire serait en tout cas de faire comme si cette élection régionale n’avait pas une portée nationale. Le pire serait aussi de continuer à nier les raisons qui ont conduit plus d’un électeur sur deux à ne pas voter et la responsabilité des discours d’exclusion sur la remontée du Front national.


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