Le président français Nicolas Sarkozy a remanié son gouvernement, au lendemain de la cuisante défaite de la droite aux élections régionales. Xavier Darcos a été le principal, sinon l'unique bouc émissaire de la déconvenue électorale. Le Premier ministre François Fillon reste à la tête du gouvernement, dont il devra ajuster la stratégie sans remettre en cause le cap des réformes. Pénalisé par son mauvais score aux régionales (28% contre 56% au candidat de gauche en Aquitaine, dans le sud-ouest), le ministre du Travail et des Affaires sociales, Xavier Darcos, est remplacé par le ministre du Budget, Eric Woerth. Ce responsable rompu aux dossiers techniques conduira la réforme des retraites, un des plus importants chantiers de la deuxième partie du mandat de Nicolas Sarkozy. Signe d'une volonté de rassembler la droite, qui avait commencé à douter ouvertement de son leader, des élus issus de ses différents courants entrent au gouvernement. Appel aux différents courants de la droite C'est ainsi un fidèle de l'ancien président Jacques Chirac, le député du parti présidentiel UMP François Baroin, qui prend les rênes du budget. Avec d'autres proches de l'ex-président, il avait pris ses distances ces dernières années avec Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, le président français fait entrer au gouvernement un proche de son ennemi juré à droite, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin. Le député Georges Tron sera chargé du portefeuille de la Fonction publique. Le député UMP Marc-Philippe Daubresse est nommé ministre de la Jeunesse et des solidarités actives, en remplacement de Martin Hirsch, qui avait fait part de sa volonté de quitter le gouvernement. La plupart des ministères de premier plan ne changent pas de titulaire: Bernard Kouchner conserve les Affaires étrangères, de même que Christine Lagarde reste à l'Economie. Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie demeurent respectivement ministres de l'Intérieur et de la Justice. Grèves et manifestations Des grèves perturbaient transports et écoles en France mardi pour une journée de mobilisation syndicale sur les salaires, l'emploi et les retraites dans la foulée de la lourde défaite de la droite au pouvoir à des élections régionales. La circulation des trains était diminuée en début de matinée, en particulier celle des trains régionaux, mais les trains à grande vitesse (TGV) internationaux vers d'autres pays d'Europe devaient fonctionner normalement. A Paris, le trafic était quasiment normal pour les métros et bus. Un train seulement sur deux roulait sur une des lignes du métro régional (RER) tandis que d'autres n'étaient pas affectées. L'appel à la grève était diversement suivi dans les transports de villes de province. Les syndicats ont décidé d'une journée d'action au niveau national, dans les secteurs public et privé, pour protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement et les suppressions de dizaines de milliers d'emplois dans la fonction publique. Le dirigeant du principal syndicat de France, la CGT, Bernard Thibault a demandé mardi la réunion rapide d'un sommet social autour du président Sarkozy. "La question est d'obtenir des inflexions sur les orientations économiques et sociales", a-t-il déclaré. Une loi sur le difficile dossier des retraites est prévue pour septembre et devrait constituer le projet phare de la deuxième partie du mandat de Nicolas Sarkozy.