Malgré la claque aux régionales, Nicolas Sarkozy a apporté des remaniements mineurs au gouvernement de François Fillon, les ministres les plus importants sont restés et aucune femme n'est venue renforcer la nouvelle équipe. Les deux victimes des régionales sont Xavier Darcos, ministre du Travail et Martin Hirsch haut-commissaire aux Solidarités actives. Considéré comme le bouc émissaire de la déroute de la majorité aux régionales, Xavier Darcos, a été le premier à faire ses cartons. «Je suis fier du travail accompli. Je garde toute confiance dans l'action de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement», a-t-il déclaré dans un communiqué. Un temps pressenti pour devenir Premier ministre, Xavier Darcos ne sera resté que neuf mois à son poste. Si neuf mois suffisent pour engager la réforme du travail dominical et la lutte contre le stress au travail, la réforme des retraites, œuvre de longue haleine, échoit à son successeur, Eric Woerth. Le second partant est Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives et symbole de l'ouverture à gauche, il avait fait part il y a quelques semaines de son souhait de quitter le gouvernement. Dans un communiqué, l'ancien président d'Emmaüs France, a exprimé sa «reconnaissance» envers Nicolas Sarkozy pour avoir soutenu ses projets. Nommé en mai 2007, il laissera comme héritage le revenu de solidarité active (RSA), toujours en chantier, et le service civique. Il quitte le gouvernement pour prendre le poste de président de l'Agence du service civique. Son successeur, Marc-Philippe Daubresse, lui a d'ailleurs adressé un «vrai coup de chapeau». On note aussi trois arrivées : François Baroin, chiraquien pur jus, Georges Tron, symbole de l'ouverture aux villepinistes, et Marc-Philippe Daubresse député UMP du Nord. Sarkozy a fini par entendre les critiques de plus en plus vives sur son ouverture à gauche François Baroin, chiraquien convaincu, est aussi un «ambitieux». Il n'a cessé de fustiger l'ouverture à gauche de Sarkozy entre les deux tours et intègre aujourd'hui le gouvernement François Fillon en tant que ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'Etat. Né le 21 juin 1965 à Paris, François Baroin a été en quelque sorte «adopté» par l'ancien président Jacques Chirac après la mort accidentelle, en février 1987, de son père, Michel Baroin. Ce dernier, haut fonctionnaire, P-DG de la Garantie mutuelle des fonctionnaires (GMF) et de la FNAC grand maître de la principale obédience maçonnique française, le Grand Orient, Michel Baroin était un ami personnel de Jacques Chirac. François Baroin, titulaire d'un DEA de géopolitique et de DESS de défense et de sciences de l'information, est élu en 1989 conseiller municipal RPR de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube. Il est alors journaliste au service politique d'Europe 1. Jacques Chirac a veillé sur sa carrière politique, fulgurante. En 1993, il est élu député de la troisième circonscription de l'Aube et devient le benjamin de cette nouvelle législature et a toujours été réélu depuis. Il est maire de Troyes depuis 1995. Georges Tron, 53 ans, spécialiste de la fonction publique, a rejoint les rangs du gouvernement en tant que secrétaire d'Etat en charge de la Fonction publique. Proche de Dominique de Villepin, il a assuré que Nicolas Sarkozy ne lui avait demandé «aucune concession». Villepiniste déclaré, Georges Tron, a assuré qu'il resterait «un homme libre» au gouvernement, ne voyant pas «d'incompatibilité» à faire partie de la nouvelle formation politique que va lancer Dominique de Villepin. «Je ne crois pas qu'il y aura incompatibilité à en faire partie» puisque cette formation se situe «dans l'orbite de la majorité», a déclaré Georges Tron à la presse. L'ancien député de l'Essone a affirmé que son entrée au gouvernement était «clairement un signe» d'ouverture de Nicolas Sarkozy en direction des villepinistes. «Je ne serai pas entre deux chaises», a-t-il affirmé, indiquant qu'il continuerait à parler «comme un homme libre». Quant à son chef de file, Dominique de Villepin, il doit annoncer demain jeudi le lancement d'un nouveau mouvement qui s'inscrira «dans l'orbite de l'UMP» et sera «compatible avec sa famille d'origine». La nouvelle formation doit être officiellement créée en juin. Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre délégué au Logement et à la Ville (2004-2005) et actuellement secrétaire général adjoint de l'UMP, reprendra au ministère de la Jeunesse les attributions jusque-là dévolues au haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté et à la Jeunesse, Martin Hirsch. Marc-Philippe Daubresse représente la vague centriste et humaniste de l'UMP. «Je crois que l'Elysée souhaitait renforcer ces valeurs au gouvernement», a-t-il confirmé dès sa nomination. Ancien UDF, il juge que «L'ouverture voulue par le Président était de prendre tous les talents. Il y en a à gauche mais aussi dans toutes les sensibilités de la majorité». Le choix de trois députés ne doit rien au hasard. Les députés de la majorité devaient en effet tenir une réunion de crise, mercredi, à l'Assemblée nationale. En nommant trois d'entre eux à de hautes responsabilités, l'Elysée a voulu apaiser les tensions naissantes dans les rangs de la majorité. Si l'UMP a exprimé sa satisfaction quant à ce mini-remaniement, il n'en va pas de même à gauche, chez les gaullistes historiques et l'extrême droite. Le Parti socialiste a estimé que le remaniement n'était pas à la hauteur du message envoyé par les Français lors des régionales de dimanche. «La France a besoin d'un changement de politique, pas d'un remaniement cosmétique», peut-on lire dans un communiqué. «Si c'est là la seule réponse que le Président de la République compte apporter, elle est totalement hors sujet». Le député européen Vert Daniel Cohn-Bendit, a ironisé sur les changements au sein du gouvernement décidés par Nicolas Sarkozy. «Si on se pose la question du remaniement, vu que c'est lui qui mène toutes les politiques et que ça va mal, il faudrait un remaniement à l'Elysée», a-t-il déclaré à la presse. Même sévérité du côté du député gaulliste, Nicolas Dupont-Aignan, à la tête du mouvement Debout la République : «Le président et sa majorité n'ont pas compris l'attente immense qui existe. Dans une incohérence totale, ils ont continué à mener la même politique que leurs prédécesseurs. Seules les paroles ont été musclées, le décalage n'en a été que plus fort entre l'attente et le résultat». Le FN a ironisé: «voilà que Nicolas Sarkozy nous inflige maintenant les has been de la Chiraquie et les never been de la Villepinie». «Remanier le gouvernement sans changer radicalement de politique revient à nier le vote des Français lors des élections régionales», a estimé le Parti communiste. Les scrutins des 14 et 21 mars «ont traduit une défiance sans précédent à l'égard du chef de l'Etat et de son gouvernement» mais Nicolas Sarkozy «lance une opération d'enfumage des Françaises et des Français». RCA : Raids de rebelles ougandais Des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony ont effectué dimanche une série de raids en à l'est de la République centrafricaine, tuant dix personnes et enlevant plus de 50, ont rapporté lundi des responsables locaux. Les éléments de la LRA ont multiplié les attaques ces derniers mois. Libye : L'Allemagne médiateur L'Allemagne va faire office de médiateur dans le différend sur les visas qui oppose la Libye à la Suisse et les pays européens de l'espace Schengen, a annoncé lundi la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères Catherine Ashton. Mme Ashton a exhorté la Suisse et la Libye à «trouver une solution diplomatique». Irak : Le courant sadriste se renforce L'imam radical chiite Moktada Sadr pourrait bien émerger des législatives du 7 mars dernier comme un acteur incontournable sur l'échiquier politique irakien. Alors que les résultats définitifs ne sont pas encore connus, il est quasi certain que l'Alliance nationale irakienne (ANI), coalition chiite, arrive en troisième position. Afghanistan : Un mort et 3 blessés dans un crash Le crash d'un hélicoptère de l'Otan écrasé au sud de Kaboul a provoqué la mort d'un soldat turc. Trois soldats ont été grièvement blessés dans l'accident qui semble dû à une avarie technique. Dans le Helmand, un soldat britannique a été tué par l'explosion d'une bombe. 276 militaires britanniques sont décédés depuis 2001. Egypte : 56e anniversaire de la Ligue Arabe Le 22 mars 1945 naissait au Caire la Ligue arabe pour unifier la «nation» arabe et l'indépendance de chacun de ses membres. Cela regroupe la coopération entre ses membres dans différents domaines et la coordination de leurs actions politiques en vue de la défense des intérêts arabes ; 56 ans après sa création, son bilan est négatif.