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La grande menace terroriste
Publié dans L'observateur du Maroc le 01 - 03 - 2010


HAKIM ARIF
Robert Godec, le coordinateur adjoint de la lutte anti-terroriste au département d'Etat US, ne se fait aucune illusion. Pour lui, la coopération maghrébine demeurera bloquée tant qu’aucun règlement de la question du Sahara n’aura été trouvé. Ainsi, l’Union du Maghreb arabe (UMA) va encore pour de longues années rester un simple sigle. R. Godec, qui intervenait lors d'une rencontre à Washington, organisée au siège du think tank US, Center for strategic and international studies (CSIS), sur le thème «La dynamique du terrorisme en Afrique du Nord», a souhaité voir l'UMA jouer pleinement son rôle «afin que cette région puisse relever les différents défis auxquels elle fait face et en premier lieu la menace que fait planer Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)». Derrière cette dénomination se cache en fait le Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat (GSPC) depuis qu’il a fait allégeance à l'organisation d'Oussama Ben Laden.
«AQMI pose la plus grande menace à la région du Maghreb et au Sahel et constitue une menace réelle et immédiate aux ressortissants américains et occidentaux en général», soutient R. Godec pour qui ce groupe terroriste est responsable de l’assassinat d’un travailleur humanitaire américain en Mauritanie, un otage britannique, des soldats de pays du Sahel et kidnappé des ressortissants européens. Plus encore, affirme l’intervenant, «nombre de citoyens européens ont été ou sont encore entre les mains des militants terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique». Les propos de R. Godec sont d’ailleurs confirmés par un récent rapport du Centre international des études sur le terrorisme relevant de l'Institut de recherche américain Potomac. Ce rapport révèle effectivement que les attentats terroristes perpétrés par AQMI ont connu une «augmentation vertigineuse» de plus de 550%, depuis les attaques du 11 septembre 2001. La zone d’opération englobe l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Selon les dernières données disponibles, plus de 1.500 personnes y ont trouvé la mort, alors que 600 autres ont été blessées. En 2009, l’organisation terroriste a mené 204 attaques, rappelle le rapport.
La situation est d’autant plus dramatique qu’AQMI peut recruter facilement dans les rangs de la jeunesse vivant sous la terreur dans les camps de Tindouf. Ils sont une proie facile, selon l’expression de Michael Braun, un ancien responsable des opérations au sein de l'Agence anti-drogue US (DEA), qui déplore que ces «jeunes âgés entre 16 et 25 ans sont spoliés de leurs droits et vivent dans des conditions abjectes et sans espoir d'un lendemain meilleur». Pour le spécialiste qui est actuellement membre associé au sein de Spectre Group International, une entreprise qui aide le gouvernement US et le secteur privé pour ce qui est des questions sécuritaires, «les organisations terroristes puissantes telles que Al-Qaïda au Maghreb islamique sont des experts en matière de détection de personnes présentant de tels signes de vulnérabilité».
Michael Braun a soutenu d’autre part qu’AQMI «n'est pas uniquement une organisation terroriste, mais également une puissante organisation criminelle». Ce groupe «est motivé par le goût du lucre que ce soit en dollar ou en euro», a-t-il révélé.
D’autres intervenants ont surtout souligné le travail accompli par le Maroc pour contrecarrer les tendances déstabilisatrices. La sous-secrétaire US à la Défense en charge de l'Afrique, Vicki Huddleston, a souligné que «le Maroc a mis en œuvre l'approche la plus complète dans la lutte contre l'extrémisme et le radicalisme à la faveur de mesures sécuritaires, mais aussi économiques, sociales et éducatives».
Le ver est dans le Sahel
Rajae OUMALEK
Ce changement aurait obtenu l'approbation d'Oussama Ben Laden. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des ?tats-Unis, de l'Australie et de la Russie. Elle est considérée par l'ONU comme proche d'Al-Qaida et à ce titre sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, la zone d'opération s'est étendue et correspond aujourd'hui à la région désertique du Sahel qui va des régions semi-arides du Sénégal jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger.
Le 22 février 2008, un groupe lié à l'organisation terroriste enlève deux touristes autrichiens, Andrea Kloiber (44 ans) et Wolfgang Ebner (51 ans) et les transfère en territoire algérien, dans une zone montagneuse.
Le 15 mars, ils sont localisés au nord du Mali à 150 km de Kidal. En janvier 2009, AQMI enlève quatre touristes britanniques au Mali, puis en libère deux assez rapidement.
Fin avril, elle menace d'en exécuter un si Abou Qatada n'est pas libéré. Il s'agit de ce Jordanien d'origine palestinienne condamné à mort dans son pays pour activité terroriste et prisonnier au Royaume-Uni sans avoir été jugé en vertu des lois contre le terrorisme.
Le 22 janvier, un groupe armé enlève quatre touristes européens (un couple suisse, une Allemande et un Britannique) dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali.
Le 31 mai, une cellule d'Al-Qaïda basée au Mali annonce sur un site islamiste avoir exécuté l'otage britannique Edwin Dyer, après avoir repoussé un premier ultimatum jusqu'à la fin du mois.
Le 10 juin, un officier malien à l'origine de l'arrestation de nombreux militants islamistes, le lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, est assassiné par balles à Tombouctou. Al-Qaïda revendique la responsabilité de l'attentat.
Le 23 juin, Christopher Leggett, travailleur humanitaire américain, est assassiné par balles à Nouakchott en Mauritanie. Selon des déclarations d'Al-Qaida, qui a revendiqué la responsabilité de l'attentat, Legett a été tué pour avoir voulu convertir des musulmans au christianisme.
En juillet, l'AQMI prétend avoir tué 28 soldats et capturé 3 autres au cours d'une embuscade au Mali.
Le 8 août, un attentat suicide devant l'ambassade française à Nouakchott en Mauritanie fait 3 blessés.
Le 26 novembre 2009, un ressortissant français président de l’organisation non gouvernementale Icare qui lutte contre le paludisme dans le Cercle de Ménaka et du comité de jumelage de la ville française de Gérardmer et de la commune rurale malienne de Tidermène, a été enlevé dans l’hôtel dont il est gérant à Ménaka, dans la région de Gao. Le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile a confirmé et condamné l’enlèvement.
Le 8 décembre 2009, le mouvement terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne de télévision Al Jazeera (comme toujours), l’enlèvement du Français ainsi que de trois espagnols en Mauritanie le 29 novembre 2009.
Sahel Fief terroriste, repaire mafieux
Mouna Izddine
D’un sommet de chefs d’Etats à l’autre, d’un colloque d’experts internationaux à l’autre, et à chaque nouvelle étude sur cette bande aride de 5 millions de kilomètres carrés s’étendant de l’Atlantique à la Mer rouge, il se confirme que le Sahel est en passe de s’ériger en fief favori des trafics et des crimes en tout genre : acheminement de drogues «douces» et dures vers l’Europe, immigration clandestine, traite infantile, vente et achat illicite d’armes, écoulement illégal de déchets toxiques, transport de ressources naturelles volées, mais aussi établissement de camps djihadistes et kidnapping terroristes. Pis, les connexions entre les différentes mafias dans la région sont désormais avérées. Comme le montre la dernière intervention donnée sur le sujet par Antonio Maria Costa, directeur du Bureau des Nations unies sur la drogue et le crime (ONUDC), début décembre 2009 devant le Conseil de Sécurité à New York.
C’est dire si cette donne inquiète au plus haut point les pays sahéliens (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Soudan), les Etats voisins (Maroc, Algérie, Lybie, Egypte, Ethiopie, etc.), mais aussi les puissances occidentales, les Etats-Unis d’Amérique en tête, tant ces corrélations criminelles font peser une sérieuse menace sur la sécurité dans la région et partant, sur la sûreté des pays industrialisés. On comprend dès lors les appels incessants et croissants de l’Union Européenne et de l’Oncle Sam, en faveur de l’intensification de la coopération transrégionale et internationale contre ces crimes connexes.
Mais s’il est un phénomène qui donne encore plus de fil à retordre aux services de sécurité des pays concernés, c’est bien la montée en puissance des mouvements terroristes dans cette zone.
Les enlèvements de ressortissants étrangers, touristes, hommes d’affaires notamment, moyennant rançons, ont de la sorte atteint un record en 2009, dévoilant l’extension de l'activisme des groupes islamistes armés dans le Sahel, mais aussi leur besoin accru en liquidités. Des groupuscules qui se multiplient telles des métastases, d’une année à l’autre, en fonction des obédiences «en vogue». Et qui prennent une autonomie grandissante vis-à-vis de la branche mère d'AQMI (Al Qaïda dans les pays du Maghreb Islamique), en Algérie.
La branche sahélienne se détache ainsi progressivement de l’ancien Groupe Salafiste pour la Prédication et le combat (GSPC), fondé en janvier 2007 par Abdelmalek Droukdel, ex-émir du Groupe islamique armé (GIA) algérien, mais aussi de l’organisation matrice d'Oussama ben Laden, à laquelle Droukdel avait prêté allégeance. Et plus l’AQMI faiblit en effectifs, en finances et en force de frappe en Algérie, plus sa filiale sahélienne se renforce. Au fur et à mesure des alliances nouées avec les criminels de la zone, des barons de la drogue aux caïds de l’immigration clandestine, du vol de voitures et de chameaux, en passant par les leaders de mouvements rebelles ou encore les vétérans du trafic d’hydrocarbures et d’armes… et le Front Polisario.
Une réalité que reconnaissait Mohamed Abdelaziz lui-même en 2005 déjà, lorsqu’il a déclaré au quotidien algérien l'Expression «qu’il se peut qu'il puisse se trouver des jeunes Sahraouis intéressés par l'islamisme radical». Ces jeunes sont-ils d’anciens enfants de Tindouf partis étudier à Alger à la fin des eighties, où ils se seraient «acoquinés» avec des militants du défunt Front islamique du salut (FIS)? Et combien sont-ils au juste parmi les près de 10.000 combattants séparatistes, devenus quasi inutiles au lendemain du cessez-le-feu de 1991 ? Une chose est sûre en tout cas : cette contamination intégriste est favorisée par les querelles intestines au sein d’une organisation séparatiste absolutiste et éculée, obsédée par la seule crainte de décevoir un soutien algérien en quête d’un débouché sur l’Atlantique. Dans le mépris total des attentes d’une population jeune et sans avenir, lassée par un conflit trentenaire. Sans oublier les millions de jeunes Sahéliens pouvant céder du jour au lendemain aux sirènes indépendantistes par pur esprit mercenaire. Eux les enfants désespérés d’une terre en proie au dénuement, à la famine et à la désertification, animés par la seule rage de survivre dans ce mouroir cruel et ingrat.
Ces fatales alliances entre les organisations criminelles opérant au Sahel, polisario, groupuscules radicaux et autres, constituent en conclusion un danger évident pour la sécurité régionale et mondiale dans son ensemble. Et un repoussoir pour les investisseurs dans cette zone regorgeant de richesses naturelles. Mais si les Etats-Unis, initiateurs du commandement pour l’Afrique, et l’Union Européenne, sont déterminés à coopérer pour sécuriser et assainir le ventre mou de l’Afrique de ses spectres criminels, les pays de la région tardent à afficher un enthousiasme égal, en raison de divergences entre voisins. Des voisins qui gagneraient pourtant tous à achever ces ennemis


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