Les projets d'Elon Musk dans le désert suscitent l'inquiétude des îles Canaries    Energie : Le PJD dénonce l'accord avec un groupe israélien    Vienne : Adoption d'une résolution inédite portée par le Maroc, la France et le Brésil sur l'impact de la drogue sur l'environnement    Après les eurodéputés gauchistes, des juristes espagnols à l'agenda douteux expulsés de Laâyoune    Sahara : L'Algérie tente de contrer le Maroc au Mexique    Après le pétrole, les projets d'Elon Musk au Sahara préoccupent les Iles Canaries    Carburants au Maroc : Nouvelle baisse des prix ce samedi    Journée Nationale du Consommateur : Des chiffres clés pour une protection renforcée au Maroc    Ramadan: Grande affluence sur le marché pilote "Al Hizam" à Laâyoune    L'UE impose des droits compensateurs sur les roues en aluminium importées du Maroc    Historic GITEX Africa 2025 : 3rd edition set for Marrakech    Etats-Unis : L'administration Trump expulse l'ambassadeur d'Afrique du Sud    Trump s'adressant à la milice houthie au Yémen : Votre temps est révolu    Botola Pro D1 "Inwi" (25è journée) : La Renaissance Berkane sacrée championne du Maroc    Botola Pro D1 "Inwi" (25è journée) : La Renaissance Berkane sacrée championne du Maroc    Morocco : Dangerous wave alert from Cap Spartel to Tarfaya from Monday    Tanger: Interpellation d'un individu soupçonné de trafic de drogues et de psychotropes    Argelia ofrece un regalo agrícola a la administración Trump    Sáhara : Marruecos expulsa a los abogados españoles de El Aaiún    Les ambassadeurs de la musique andalouse marocaine en France gratifient le public parisien d'une soirée festive et spirituelle    Moussem Moulay Abdellah Amghar 2025 : Une Réorganisation Stratégique pour un Rayonnement Accru    Institut Français d'El Jadida : Les Nuits de Ramadan, une 19e édition dédiée à la diversité et au dialogue interculturel"    Diaspo #380 : Aux Pays-Bas, Bilal Ben Abdelkarim raconte les MRE, de la résilience à l'autonomisation    La Chine et la Russie réaffirment leur soutien total à l'Iran face aux pressions américaines    La France remet à l'Algérie une liste de 60 Algériens "dangereux" et brandit des mesures escalatoires    Prévisions météorologiques pour le dimanche 16 mars 2025    Botola DII / J21: Le KACM vise le large face au SM cet après-midi    Marché des changes (6-12 mars) : le dirham s'apprécie de 1,3% face au dollar    L'Agence Bayt Mal Al-Qods poursuit la distribution du "panier de Ramadan" au profit des Maqdessis    Burkina Faso - Niger : À la recherche des camionneurs perdus [INTEGRAL]    Canada: La composition du nouveau gouvernement dévoilée    Modernisation urbaine : Rabat aspire au statut de capitale mondiale    Présidence marocaine de l'ECOSOCC-UA : Réalisations inédites et impact tangible en Afrique    Botola : Victoire de l'AS FAR sur le Maghreb de Fès    Botola D1 / J25 : L'OCS inflige à la RCAZ sa 3e défaite de suite    Botola D1 / J25: Fort probablement, la RSB officialisée ''Championne 24-25'' ce soir !    Arrestation à Tanger après un délit de fuite lors d'un accident de la circulation    Marrakech : 290 400 dirhams attribués à SFB ELEC SARL pour la maintenance électrique du CHU Mohammed VI    Ligue des Champions : Carlo Ancelotti répond à la polémique Julian Alvarez    Mondiaux de boxe féminine : La Marocaine Hasna Larti remporte la médaille de bronze    Revue de presse de ce samedi 15 mars 2025    Les températures attendues ce samedi 15 mars 2025    Affaire Baitas : le gouverneur de Sidi Ifni Hassan Sadki met en garde contre l'usage partisan des moyens communaux en période pré-électorale    Caftan Week 2025 : Voici la liste des stylistes sélectionnées    Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Séries Turques : Les secrets de leur succès au Maroc
Publié dans L'observateur du Maroc le 07 - 10 - 2014


Sur la route d'Anfeg
Les chiffres parlent d'euxmêmes : pour la seule année 2013, les pays arabes ont consommé 150 millions de dollars US de feuilletons télévisés turcs. Le cabinet d'études Deloitte Turkey, à l'origine du rapport publié le 26 août 2014 à ce sujet, révèle par ailleurs que les recettes générées par ces feuilletons (soit plus de 70 séries tournées tous les ans) ont augmenté de 70 % par an ces 5 dernières années, passant de 10 millions de dollars en 2008 à 150 millions de dollars en 2013. Chaque épisode exporté peut en outre rapporter l'équivalent de 200 000 dollars en fonction de sa qualité et de sa popularité.
Production industrielle et coûts attractifs
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les soap-operas turcs ne sont pas appréciés uniquement dans les foyers maghrébins ou moyen-orientaux. En effet, 36% des séries exportées dans le monde (dans 76 pays en tout, notamment dans les Balkans, la Russie, la Chine et le Pakistan) sont turques et en une décennie, la république d'Erdogan s'est hissée au deuxième rang des pays producteurs de séries après les Etats-Unis. Derrière cet engouement, et avant toute chose, un coût de production relativement bon marché (entre 100 et 300 000 dollars par épisode en moyenne), lié notamment au faible nombre de scénaristes par saison et à la réinjection des revenus sur les ventes à l'international dans la production de nouveaux épisodes.
Le doublage en darija, un choix judicieux
Auparavant traduites en arabe oriental (dialecte syrien ou libanais), ces séries sont depuis quelques années doublées en dialecte marocain. Un choix linguistique qui s'est avéré judicieux, puisqu'il a permis d'atteindre un public beaucoup plus large, notamment parmi les téléspectateurs analphabètes ou illettrés. Au grand dam des détracteurs du doublage en darija qui continuent à juger « décalé et ridicule » le fait d'entendre des acteurs étrangers « blonds aux yeux bleus » s'exprimer dans la langue du Marocain lambda.
Drame sentimental sur fond de décor onirique
Amours interdites, familles ennemies, intrigues, passions et trahisons, grandeur et décadence...Les ingrédients des mélodrames turcs sont les mêmes que ceux de tout soap-opera digne de ce nom, à la différence que les récits se déroulent dans une société musulmane, avec un référentiel religieux et des tabous sociaux bien connus des téléspectateurs arabes. Fourmillant de personnages en tous genres, de la belle et arrogante rentière à l'humble mère de famille ouvrière en passant par l'étudiante romantique éprise du richissime homme d'affaires, ces feuilletons racontent en général des intrigues parallèles (entremêlées ou indépendantes), avec à la fin de chaque épisode la promesse d'une suite encore plus palpitante… sachant que chaque série peut comporter jusqu'à 42 épisodes. A côté de l'intensité de l'intrigue et du professionnalisme des acteurs, la qualité de l'image est aussi considérée comme l'un des ingrédients majeurs du succès des soap-operas turcs. Et il faut dire que le cadre extérieur aide beaucoup. En effet, la plupart des feuilletons sont tournés dans les quartiers historiques et résidentiels d'Istanbul, offrant à voir au public la sublime et historique Constantinople flirtant avec une métropole éblouissante de modernité.
Les Turcs, notre miroir embellisseur
Beaux, séduisants, soignés, éduqués, nantis et bons musulmans. Ringardisant les tonitruantes paysannes égyptiennes ou les curés des telenovelas mexicaines, les protagonistes des soap-operas turcs représentent pour les téléspectateurs marocains une sorte de miroir embellisseur, d'idéal à atteindre. « Je suis fan de ces séries, elles me font oublier le stress et la banalité du quotidien. Contrairement aux séries américaines par exemple, on peut aussi les voir en famille, sans risquer de tomber sur une scène osée. Avec ma mère et ses amies, on adore deviner les marques de vêtements des héroïnes pour acheter les mêmes et on copie un peu la décoration de leurs résidences. J'ai aussi convaincu mon mari de prendre la même voiture qu'Haroun dans XXX. Il est tellement viril et distingué...», confie avec un soupir entendu Rania, 30 ans, cadre à la banque. A l'instar de Rania, nombre de jeunes filles et de mères de famille marocaines semblent s'identifier elles aussi à ces personnages et aux valeurs culturelles et morales qu'ils véhiculent. En l'occurrence un attachement aux traditions sociales et religieuses (pudeur, code de l'honneur, sacralité de la famille, fatalisme, cérémonies et rites musulmans, etc.) n'empêche pas pour autant une certaine ouverture d'esprit et un style de vie contemporain. En somme, le modèle turc tant vanté par l'AKP, alliant références islamiques, style de vie à l'européenne et prospérité économique. Vous avez dit « ottoman soft-power » ? ❚


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.