Le conflit du Sahara ne sera pas résolu dans les mois à venir. Cest une réalité quil faut prendre en compte pour toute évaluation de la position du Maroc. Le conflit ne peut être appréhendé correctement que si lon se situe dans le cadre dun affrontement maroco-algérien, voulu par nos voisins de lEst et qui a trait à la position de chacun dans la région. AHMED CHARA? Les points engrangés par le Maroc auprès du Conseil de sécurité de lONU en faveur de loption dautonomie sont importants, bien évidement. Mais il faut prendre en compte, dans cette affaire, le fait que ce Conseil refuse dimposer une solution et que de manière globale lONU a rarement résolu un conflit de ce genre. Cest donc dans la perspective dun conflit qui séternise quil faut sinscrire et inscrire la politique marocaine. Ceci nempêche pas dévaluer lexistant. Le Maroc ne peut rester prisonnier dune problématique algérienne. LEtat voisin ne pourra revenir à la raison et accepter des relations normales, juste normalisées, que quand il aura pu pacifier son territoire, instaurer une vraie démocratie, assurer lémergence dune identité nationale qui na pas besoin dennemi extérieur pour assurer sa cohésion. Cest un processus dans lequel les Marocains ne peuvent rien, sauf à subir les retards. Par contre, ce conflit ne doit en aucune manière retarder les avancées du Maroc dans son projet national. La construction démocratique doit saccélérer par une crédibilisation accrue des institutions. Le choix de la décentralisation, de la régionalisation avancée doit être concrétisé. Cela signifie, au Sahara, la mise sur place de lautonomie, après un large débat avec les populations concernées. Tous les Sahraouis de bonne foi, y compris ceux tentés par les sirènes de lindépendance mais qui ne sont instrumentalisés par aucune force étrangère, doivent participer à ce débat. Cest de ladhésion de lextrême majorité des Sahraouis que dépend la réussite de ce projet. Sus à lAlgérie ! Par ailleurs, lAlgérie agit sur tous les fronts comme un ennemi irréductible. La diplomatie marocaine, elle, est soft, très soft sur le sujet. Les rares déclarations et les initiatives prises auprès du système onusien sur Tindouf sont insuffisantes. Il est scandaleux que lAlgérie fasse la leçon au Maroc sur les droits de lhomme. Défendre les droits des «refugiés» de Tindouf à la libre circulation est une bataille juste, qui peut avoir ladhésion de lensemble des ONG de bonne foi, c'est-à-dire la majorité, et gêner fortement lAlgérie. Dans une nouvelle attitude, moins conciliante, le Maroc peut rendre coup par coup, sans perdre les soutiens qui sont les siens. Ceux-ci sont déterminés par des enjeux géostratégiques de sécurité et de stabilité dans la région. Elargir le débat à lintérieur, démontrer plus dagressivité face à lAlgérie et accélérer la construction du projet national sont les piliers de la stratégie gagnante dans ce conflit. Perdre de vue son origine et croire à sa solution rapide, cest préparer de nouvelles désillusions. Dangereux voisinage LEspagne au Nord, lAlgérie à lEst, la Mauritanie au Sud. Quel voisinage ! Cest le lot du Maroc. Il doit faire avec. hakim arif Aminatou Haidar nest finalement quun épiphénomène. Ce qui est sur la table, ce ne sont ni les droits de lhomme, ni lindépendance du Sahara «occidental». Cest le Maroc lui-même qui est en jeu. Entre une Espagne, ni clairement amie, ni franchement ennemie et une Algérie qui ne cache plus son animosité envers tout ce qui est marocain, le pays joue très serré. Dans ces conditions, on imagine assez vite les dégâts que peut causer la moindre fissure dans la position des Marocains. Lorsque laffaire Haidar a éclaté, tous les partis politiques ont réagi. Etait-ce une bonne initiative ? Mohamed Cheikh Biadillah (PAM), Abdelouahed Radi (USFP), Mohand Laenser (MP), Mustapha Mansouri (RNI) se sont tous déplacés dans lurgence pour expliquer, convaincre et rallier les récalcitrants à la vision marocaine. Ont-ils réussi ? Le temps le dira. Aminatou Haidar crie sur tous les toits que son retour est une victoire et quelle est rentrée sans présenter la moindre excuse et sans signer le moindre document. Un fait a été établi. Un dangereux précédent. La loi peut ne pas sappliquer dans certains cas. En loccurrence lorsque des «pays amis» interviennent et suggèrent une intervention humanitaire. Dailleurs cest ce qui a été déclaré en France, en Espagne et aux Etats-Unis. Si Aminatou Haidar était une véritable militante ou une chaude activiste, elle naurait pas dû accepter de rentrer. De ce point de vue, elle a perdu «sa» bataille. Et le pouvoir algérien, ou du moins sa partie hostile au Maroc, peut constater que cette affaire ne lui a rien rapporté. Au contraire, elle a donné naissance à de nouvelles idées qui vont se révéler catastrophiques pour lAlgérie et donc aussi pour le polisario. Lorsque Fouad Ali El Himma déclare quil faut ouvrir le dialogue avec ce quon appelle le «polisario de lintérieur», cest une innovation politique qui fait dune pierre deux coups. Dune part, il coupe lherbe sous les pieds des critiques des droits de lhomme et, dautre part, sur le plan politique, il récupère une population, composée essentiellement de jeunes qui peut ainsi sexprimer chez elle, sans intermédiaire. Les choses vont peut-être commencer à bouger. Les partis politiques savent certainement que ce qui est en jeu cest la stabilité et la paix en Afrique du Nord. LAlgérie ny a aucun intérêt. Son business est plus fructueux dans la guerre larvée que dans la paix. Il nest même pas dans une véritable guerre. Donc, pas dentente avec le Maroc dont léconomie est fondée sur les industries de la paix. LAlgérie a donc toujours cherché noise au Maroc. Les archives déclassifiées de lancien chef de la diplomatie américaine, Henry Kissinger, le révèlent. Bouteflika, qui nétait alors que ministre des Affaires étrangères de Houari Boumedienne, incitait les Etats-Unis à arrêter laide économique et militaire au Maroc. Cétait une solution alternative. Parce que le ministre algérien aurait voulu que les Etats-Unis interviennent pour empêcher la Marche verte. Son immixtion dans les affaires marocaines était déjà claire. On comprend alors que le plus grand perdant de la Marche verte nétait pas lEspagne, mais lAlgérie de Boumedienne et Bouteflika. Son attitude na pas changé depuis ce temps. Et cela fait 35 ans. Lantimarocanisme algérien a atteint le summum avec lassassinat le 29 juin 1992 du président Mohamed Boudiaf, auquel des généraux navaient pas pardonné sa prise de position en faveur de la Marche verte lancée par Hassan II. Bien sûr, il y avait dautres raisons. Parmi les plus importantes, la découverte par le colonel Mourad chargé par le président Boudiaf denquêter sur un large réseau mafieux dans larmée qui a détourné plus de 64 milliards de dollars logés dans des banques en Europe. Le colonel a été assassiné ainsi que dautres proches du dossier. Mohamed Boudiaf allait payer plus tard pour sa détermination à contrer les généraux. Ils sont toujours aussi puissants. Doù linstabilité qui règne dans le pays et partant dans la région tout entière. Avoir un voisin comme celui-là, cest une grosse affaire à gérer. Ce ne sont pas les principes de démocratie et de droits de lhomme qui font autorité, mais les intérêts des dirigeants. Au Nord, le voisin est au contraire un pays structuré autour de la démocratie. Toutefois, ce nest pas non plus une bonne nouvelle pour le Maroc qui devient un enjeu électoral très important. Dans ce pays, cest lopinion publique qui commande, doù le grand danger. Si le Maroc ne maîtrise pas la communication vers cette opinion, il sera attaqué sans pitié. Si les campagnes antimarocaines se poursuivent et touchent les Espagnols, il est fort à craindre quun jour, même les «amis» socialistes se trouveront obligés de changer leur politique marocaine pour obéir à leurs électeurs. Même sil paraît très ardu, leffort à faire sur lopinion publique espagnole et européenne reste jouable. Tout dépend de la stratégie adoptée. Par contre, sur lAlgérie, il ny a rien à faire. Plutôt, il y a tout à craindre. Un régime dirigé par des militaires puise ses références et ses stratégies, par réflexe, dans la terminologie et les pratiques militaires. Si le polisario sest «diversifié» dans le terrorisme, la contrebande et le détournement des denrées alimentaires offertes par la communauté internationale, cest quil est justement loutil utilisé par lAlgérie pour maintenir le feu au braséro de cette «sale guerre» froide. La complexité du voisinage monte dun cran lorsquon évoque le cas de la Mauritanie au Sud. Le pays dirigé actuellement par Mohamed Ould Abdelalziz paraît acquis à la cause marocaine et veut vivre en paix. Cest de là justement que vient le danger. LAlgérie nadmet pas un pouvoir ami du Maroc en Mauritanie et elle fera tout pour le combattre par tous les moyens. Nous savons déjà que tous les moyens sont bons pour les généraux. Une autre politique vers la Mauritanie dont il faut renforcer et stabiliser le pouvoir simpose. La tâche nest pas facile. Sahel, drogues, armes, trafics et terrorisme : Liaisons fatales Mouna Izddine Nous avons acquis des preuves que deux flux de drogues illicites - l'héroïne dans l'est de l'Afrique et la cocaïne dans l'ouest - se rejoignent désormais dans le Sahara, empruntant de nouveaux itinéraires à travers le Tchad, le Niger et le Mali. Les drogues n'enrichissent pas seulement le crime organisé. Les terroristes et les forces anti-gouvernementales dans le Sahel puisent des ressources du trafic de drogue pour financer leurs opérations, acheter des équipements et payer leurs troupes ( ). La région est en train de devenir une zone économique franche pour toutes sortes de trafics: drogue, migrants, armes, déchets toxiques et ressources naturelles ( ) Des répercussions dans les pays voisins, au Maghreb par exemple, sont inévitables. Ces propos ne sont autres que ceux dAntonio Maria Costa, directeur du Bureau des Nations unies sur la drogue et le crime (ONUDC), basé à Vienne, et qui sexprimait sur le trafic de drogue en Afrique, début décembre 2009 à New York, devant le Conseil de sécurité. Une intervention que le haut responsable onusien illustre par la découverte le 2 décembre 2009 des débris dun Boeing 727 vénézuélien non loin de Gao au Mali, une zone minée par la rébellion et le terrorisme islamiste, et qui a servi à transporter entre autres 10 tonnes de cocaïne avant son crash au décollage le 5 novembre. Un fait qui confirme lutilisation de la voie africaine, depuis maintenant plus de cinq ans, par les cartels de la drogue d'Amérique latine pour lacheminement de la cocaïne vers le Vieux Continent. Autre marque du nouveau tournant pris par ce trafic autrefois fait par caravanes, et désormais «de taille supérieure, plus rapide et plus perfectionné», lalimentation du marché européen via lAfrique se fait aussi de lautre côté du continent, où «entre 30 et 35 tonnes d'héroïne afghane sont écoulées chaque année en Afrique de l'est, provoquant une hausse de la toxicomanie et contribuant à répandre le sida», un phénomène facilité, selon Costa, par «la situation dramatique en Somalie». Antonio Maria Costa a ainsi qualifié de «terrifiante» la découverte de ces nouvelles preuves du lien entre drogue, crime et terrorisme. Estimant cette corrélation de plus en plus étroite et «source de préoccupation croissante», le Conseil a adopté une déclaration non contraignante dans ce sens, et appelé à lintensification de la coopération transrégionale et internationale contre ce nouveau trafic de stupéfiants et les activités criminelles connexes. Cette sortie médiatique du haut responsable onusien intervient alors que, dans le même registre, Paris et Bamako, par la voix même du président malien Amadou Toumani Touré, multiplient les tentatives pour la libération de lhumanitaire français Pierre Camatte, 61 ans, détenu par Abdelhamid Abou Zaïd, le commandant de l'aile dure de la neuvième région dAl-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), depuis son kidnapping le 26 novembre dernier à Ménaka au Nord du Mali (1.500 km environ au nord-est de Bamako) par trois hommes armés. Tout en appelant à la collaboration du Niger, de la Mauritanie et de lAlgérie dans la lutte contre la branche sahélienne de l'AQMI. Lenquête sur cette affaire, diligentée par la section antiterroriste du Parquet de Paris, a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Inquiétude généralisée Madrid sinquiète pareillement du sort de ses trois ressortissants humanitaires, enlevés en Mauritanie et vraisemblablement aux mains de Mokhtar Belmokhtar, un autre émir de lAQMI. Les kidnappings, moyennant rançons ou prisonniers, ont de la sorte atteint un record sans précédent en 2009, révélant lextension de l'activisme des groupes islamistes armés dans le Sahel, mais aussi leur besoin accru en liquidités. Mais pas seulement : «Il est intéressant de se pencher sur le mode de revendication. Il s'agit d'une vidéo fournie à un journaliste d'Al-Jazeera. C'est généralement la manière de fonctionner des groupes agissant dans le Sahel. Cela montre à la fois leur isolement, leur difficulté d'accès à Internet, mais aussi leur très grande autonomie par rapport à la branche "mère" d'AQMI en Algérie (qui utilise, elle, les sites djihadistes pour revendiquer ses actions)», explique ainsi Dominique Thomas, spécialiste des mouvements islamistes, dans une interview accordée le 8 décembre 2009 à TF1 News. Avant dajouter : «La situation dans le Sud (dans la zone Mauritanie, Niger, Mali), où s'est installée une économie de guerre, est très instable, entre groupes islamistes, contrebandiers, trafiquants d'armes... Dans cette région, l'AQMI n'est pas une entité définie, mais une nébuleuse. La direction centrale n'a pas de véritable contrôle sur les différents groupes locaux à qui elle a donné son "label". Il s'agit surtout d'une stratégie de cooptation. Ces groupes, peu structurés et dont la profondeur idéologique est limitée, ont intérêt à faire allégeance pour bénéficier d'un soutien logistique, financier ou humain. Leurs actions sont également souvent spectaculaires afin de justifier l'allégeance». Une obédience, qui nempêche pas, daprès cet expert reconnu, les groupuscules islamistes du Sahel dêtre largement autonomes, finançant leur fonctionnement par des rapts et des attaques et confiant parfois ces opérations à «des groupes crapuleux intermédiaires, qui les revendent ensuite aux affiliés de l'AQMI, ce qui dans le cas de Pierre Camatte, pourrait d'ailleurs expliquer le délai entre l'enlèvement et la revendication». Un avis partagé par dautres analystes. La branche sahélienne se détache ainsi progressivement de lAQMI (ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), fondée en janvier 2007 par Abdelmalek Droukdel, ex-émir du Groupe islamique armé (GIA) algérien), mais aussi de lorganisation matrice d'Oussama ben Laden, à laquelle Droukdel avait prêté allégeance. Et plus lAQMI faiblit en effectifs, en finances et en force de frappe en Algérie, larmée du chef d'état-major algérien Gaïd Salah ratissant sans répit les maquis islamistes dans les hauteurs du pays et les policiers de Yazid Zerhouni (ministre algérien de lIntérieur) traquant sans pitié les radicaux dans les villes, plus sa «filiale» sahélienne se renforce. Et pour cause. Les chefs de ces groupuscules terroristes, disséminés un peu partout dans cette vaste bande désertique nouent des alliances stratégiques avec les mafias de la région, des barons de la drogue aux caïds de limmigration clandestine, du vol de voitures et de chameaux, en passant par les leaders de mouvements rebelles ou encore les vétérans du trafic dhydrocarbures et darmes. Le polisario dans le coup En 2008, Fouad Ali El Himma, alors ministre délégué à lIntérieur, avait estimé à près de 80.000 le nombre de kalachnikovs en circulation dans le Sahel. Sans compter les milliers dautres armes légères, de petit calibre (revolvers, pistolets mitrailleurs, fusils dassaut, etc.) ou portatives (canons anti-chars, mortiers, etc.), faciles à utiliser et à entretenir, et «idéales» pour les guérillas urbaines ou les attaques terroristes. Ces armes, volées lors dattaques de sites militaires de pays en conflit ou achetées auprès du mouvement séparatiste du Front polisario moyennant des pétrodollars sonnants et trébuchants (exemple : en 2005, des véhicules appartenant à lorganisation séparatiste ont été reconnus comme assaillants dune caserne militaire par le GSPC en Mauritanie), atterrissent de la sorte entre les mains des rebelles et autres opposants aux régimes subsahariens et centre-africains, des mafias de stupéfiants, dans les camps dentraînement secrets intégristes ou encore chez les tribus touarègues qui sen servent pour protéger leurs campements et leur bétail contre les brigands du désert. Une population en proie au dénuement (plus de la moitié des Sahéliens vivent avec moins dun dollar par jour), à la famine et à la désertification, vivotant dun élevage décharné et dune agriculture maigrelette pour la fange sédentaire parmi elle Et auprès de laquelle les malfaiteurs de la région trouvent des complices silencieux et mouvants, et un vivier intarissable de mercenaires, jeunes et dociles, parfaits connaisseurs du terrain, mus par la seule rage de survivre dans ce mouroir cruel et ingrat. Peu surprenant dès lors quun ex-rebelle tchadien se retrouve garde du corps ou transporteur dun trafiquant de drogue colombien en partance pour lEspagne, quun jeune chômeur malien soit recruté comme guide par un passeur pour lEldorado européen ou revendeur dessence par un contrebandier algérien à la frontière avec le Maroc Ou encore quun ex activiste indépendantiste sahraoui soit enrôlé par le mouvement djihadiste de lAQMI. Un fait que reconnaissait Mohamed Abdelaziz lui-même voilà 4 ans déjà quand il confiait au journal algérien l'Expression du 23 août 2005 «quil se peut qu'il puisse se trouver de jeunes Sahraouis intéressés par l'islamisme radical». Ces jeunes sont-ils danciens enfants de Tindouf partis étudier à Alger dès la fin des années 80, où ils se seraient «acoquinés» avec des militants du défunt Front islamique du salut (FIS), comme laffirment certains analystes? Et combien sont-ils au juste parmi les près de 10.000 combattants séparatistes, devenus quasi inutiles au lendemain du cessez-le-feu de 1991 ? Quoi quil en soit, cette contamination intégriste est favorisée par les dissensions croissantes au sein dune organisation séparatiste totalitaire et obsolète, obnubilée par la seule crainte de décevoir un soutien algérien en quête dun débouché sur lAtlantique, dans le mépris total des attentes dune population jeune et sans avenir, lassée par un conflit trentenaire, dans les geôles de Tindouf comme parmi les autres Sahraouis embrigadés par la propagande polisarienne. Trois ans plus tard, début octobre 2008, cétait au tour de lEuropean strategic intelligence and security center (ESISC) dapporter la preuve de la jonction entre les deux mouvements islamiste et marxiste-léniniste, en révélant que près de 500 combattants islamistes formés en Afghanistan ont été embauchés comme instructeurs dans les bases arrières du polisario au Sahel. Un rapprochement très inquiétant, sachant les velléités de déstabilisation communes des deux mouvements envers le Maroc Ces fatales alliances, que ce soit entre le polisario et lAQMI ou le reste des organisations criminelles opérant au Sahel, font peser une véritable épée de Damoclès sur la sécurité de la région dans son ensemble, de lAfrique noire au Maghreb en passant par lAfrique subsaharienne et jusquen Europe. Faisant fuir par la même occasion les investisseurs dun «ventre mou» fourmillant de richesses naturelles, entre pétrole, uranium, fer, manganèse, cuivre, phosphate, pour ne citer queux. Une réalité dont les Etats-Unis, initiateurs du fameux Pansahel et du commandement pour lAfrique (Africom, basé en Allemagne) paraissent pleinement conscients, eux qui consacrent près de 100 millions de dollars tous les ans à «la lutte contre le terrorisme au Sahel». Timidement suivis par lUnion européenne qui, depuis les attaques terroristes sur son sol, envoie régulièrement des émissaires dans les pays du Maghreb pour appeler à un combat plus acharné contre les groupuscules intégristes et les mafias du crime organisé dans le Sahel. Reste aux pays de la région à dépasser leurs divergences politiques pour venir à bout des résistances meurtrières du ventre mou de lAfrique