L'information est passée inaperçue. Et pour cause. Tous le tapage se fait sur la grève de la faim. Samedi 5 décembre, des membres du polisario ont attaqué les locaux du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) à Tindouf. Là où des Marocains sont encore séquestrés et subissent les traitements les plus condamnables au regard des droits de l'homme. L'Alliance hispano-nord africaine, ONG basée à Las Palmas (Canaries), a condamné cette attaque. Mais ni l'Espagne, très chatouilleuse sur le cas Haidar, ni l'Algérie, qui prétend respecter la légalité internationale, n'ont bougé le petit doigt. Pourquoi cette attaque ? Pourquoi maintenant? Le Maroc a réussi à faire admettre son plan d'autonomie par la communauté internationale et la voie de la raison recommande cette solution. L'Algérie s'est du coup trouvée sans argument. La situation lui filait entre les mains. Par ailleurs, elle ne peut plus cacher les violations des droits de l'homme commises chaque jour dans les camps de concentration qu'elle «offre gracieusement» au polisario. La communauté internationale sait ce qui se passe et condamne. Il fallait donc une solution de rechange, une manuvre qui éloignerait les regards des camps. Aminatou Haidar, parfaite marionnette consentante, va jouer ce rôle visiblement trop grand pour elle, puisqu'en fait de grève de la faim, cela se passe plutôt bien pour elle. Selon des informations de sources très proches et crédibles, la «gréviste» mange chaque soir du chocolat. Pour plus de précision, la source révèle même le nom de la marque. On comprend alors pourquoi la concernée refuse de se soumettre à un examen médical pour déterminer si son état de santé exige ou non une intervention impérative. Elle n'en est toujours pas là, ce qui suscite pas mal de questions. Avec Aminatou Haidar, le polisario croit qu'il est le véritable pêcheur qui suspend l'appât (A. Haidar) à l'hameçon alors qu'il n'est que la canne tenue par la partie du pouvoir algérien opposée à l'intégrité territoriale du Maroc. Marionnettes L'Algérie gagne par cette grève de la faim le fait que les regards seront détournés des camps de concentration de Tindouf. Entre temps, les habitants de cette prison à ciel ouvert subissent les traitements les plus inhumains. Ils vivent dans des conditions aux antipodes de celles que vivent leurs parents à Laâyoune ou à Dakhla par exemple. Le Haut commissariat aux réfugiés sait désormais que les accusations du Maroc et de plusieurs ONG internationales des plus influentes ne sont pas des manuvres dilatoires et que le polisario serait soulagé de le voir quitter les lieux quitte à terroriser ses agents sur place. C'est la raison pour laquelle A. Haidar est intéressante pour le polisario et l'Algérie. C'est ce que répète le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri. Pour lui, «l'Algérie et le polisario sont, de toute évidence, derrière les agissements de la dénommée Aminatou Haidar». Il s'agit d'un chantage auquel le ministre a déjà répondu : «Le Maroc ne fera aucune concession dans cette affaire». Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, trouve la formule juste qui correspond à la situation : la dénommée Aminatou Haidar est "l'arbuste avec lequel les Algériens veulent cacher la forêt". Pour le ministre, cette manuvre «fait partie, en toute évidence, d'un complot infernal ourdi par l'Algérie». Les grands partis politiques ne pensent pas autrement. Que ce soit au Parti authenticité et modernité (PAM), à l'Union socialiste des forces populaires (USFP), au Rassemblement national des indépendants (RNI) ou encore au parti de l'Istiqlal (PI), le ton est le même. Le secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, originaire des provinces du Sud marocain, a rencontré des politiques espagnols pour leur expliquer le fond du problème. Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'USFP, Mustapha Mansouri, président du RNI, Mohand Laenser, secrétaire général du MP et quelques membres du PI en ont fait autant. La manuvre est tellement vicieuse qu'il fallait réagir, et rapidement..