Le Haut Commissariat aux Réfugiés remet en cause le recensement algérien établissant le nombre des séquestrés dans les camps de Tindouf à 165.000 personnes. Le Haut Commissariat aux Réfugiés remet en cause les thèses algériennes. Ces dernières établissaient le nombre des populations vivant dans les camps de Tindouf, au Sud de l'Algérie à 165.000 personnes. Le rapport global du (HCR) pour l'année 2004, rendu public mardi dernier à Genève, s'en est démarqué pour la toute première fois. Ceci, en exprimant une « préoccupation grandissante au sujet du nombre exact » des populations des camps de Tindouf, en mettant en exergue les «appels en faveur de leur enregistrement global» et en réaffirmant que «les démarches vont se poursuivre» dans ce sens en 2005. Des appels émanant notamment du Maroc devant les instances exécutives. Le dernier en date est celui du 9 mars dernier, devant la 32ème session du Comité permanent du HCR, où le Maroc a affirmé que les populations des camps de Tindouf représentent moins que la moitié du chiffre avancé par le pays hôte. Ceci, alors que dans un mémorandum adressé aux Nations unies en septembre 2000, le «polisario» parlait de 107.149 séquestrés. L'absence d'enregistrement de cette population est atypique par rapport à la situation assistée par le HCR à travers le monde. En effet, elle n'a été ni recensée ni n'a bénéficié des procédés usuels du HCR en matière de recensement. Le HCR se contentait, jusqu'à ce jour, de reprendre régulièrement les estimations avancées par l'Algérie, lesquelles sont largement exagérées et statiques depuis plus de deux décennies. Une avancée réelle a donc été réalisée dans ce domaine, mais beaucoup reste à faire. Les griefs exprimés par le Maroc à l'égard de l'instance onusienne, d'après une source officielle ayant requis l'anonymat, sont nombreux. Si le premier n'est autre que cette question du recensement, le deuxième reproche est relatif à la faible présence des membres du HCR et à l'inefficacité de leur action. A cela, il y a plusieurs raisons. A commencer par le manque d'une présence effective du HCR dans les camps de Tindouf. Le bureau de l'organisme onusien est situé à Tindouf-ville, qui se trouve à plus de 40 kilomètres du camp le plus proche et à 170 kilomètres du camp le plus éloigné. Une distance qui rend tout contact entre le HCR et les populations difficile, voire impossible étant donné que les camps sont souvent encerclés par des militaires qui les quadrillent. Une présence militaire qui repose un troisième problème. Celui du respect du caractère civil des camps. Le HCR avait adopté, en octobre 2002, la conclusion numéro 94 au sujet de « la nature civile et humanitaire du réfugié » et qui fait état de la responsabilité qui incombe aux Etats en ce qui concerne le respect du caractère civil des camps et leur non-utilisation pour héberger des centaines de prisonniers de guerre en violation flagrante des règles du droit international, sans parler du caractère militaire strict des camps soumis à un double blocus sécuritaire et militaire. Là-dessus, la mission du HCR souffre de plusieurs manquements. Sans oublier l'inexpérience de ses équipes dans le domaine du travail humanitaire. De plus, ses membres sont de simples volontaires, alors que la protection des séquestrés et la gestion de leurs affaires requièrent un personnel expérimenté. Une situation qui conduit des milliers de séquestrés à opter pour des moyens alternatifs et individuels pour regagner, au prix de leur vie, la mère-patrie, le Maroc, en laissant des membres de leurs familles dans les camps. Un recensement précis devrait dans ce sens permettre à l'organisation d'assurer protection des séquestrés et aux pays donateurs et les autres organisations humanitaires de fournir les aides humanitaires en toute transparence et éviter en cela les multiples détournements dont ces aides font l'objet de la part de la bande à Abdelaziz.