Le Comité américain pour les réfugiés et les immigrés (USCRI), basé à Washington, a stigmatisé le déni de liberté de circulation dans les camps de Tindouf, au sud de l'Algérie, ainsi que le blocus imposé par le "polisario" autour de ces camps avec "l'aval" des autorités algériennes. Dans une enquête sur "les réfugiés dans le monde en 2005", l'USCRI souligne que les séquestrés marocains de ces camps "ne jouissent pas du droit à la liberté de circulation", notant que ceux qui "parviennent à quitter les camps, sans autorisation, sont souvent appréhendés par les militaires algériens et remis aux responsables du "polisario" avec lesquels ils coopèrent étroitement". "Les militaires algériens surveillent l'entrée de Tindouf et la police établit des check-point à travers tout le territoire", indique l'USCRI précisant que le gouvernement algérien délivre des passeports aux seules personnes "ayant reçu une autorisation du +polisario+ pour voyager à l'étranger". L'enquête remet en cause l'estimation algérienne de 165.000 "réfugiés" à Tindouf, avançant plutôt le nombre de 98.000. Citant un rapport d'Amnesty international, l'enquête note, en outre, que les séquestrés des camps de Tindouf dépendent essentiellement de l'aide internationale octroyée notamment par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Evoquant la situation sanitaire dans ces camps, l'enquête cite une étude menée par l' "Institut de la santé de l'enfant" qui précise qu'"environ 11 % des enfants âgés de moins de 5 ans souffrent d'amaigrissement et/ou d'oedèmes et plus de 30 % d'un arrêt de croissance prématuré". La même source révèle, en citant le PAM, que "le taux d'anémie approchait les 18 % parmi les femmes en âge de procréation". L'enquête reconnaît, par ailleurs, que le Comité américain pour les réfugiés et immigrés avait, dans son enquête publiée en 2004, signalé "par erreur" que les séquestrés dans les camps de Tindouf "jouissaient de la liberté de circulation". L'USCRI est une organisation non gouvernementale à but non lucratif qui mène, depuis 1911, des actions en faveur des réfugiés, des immigrés, des demandeurs d'asile et des personnes déplacées.