Le drame s'est produit ce matin dans les alentours immédiats de la Daira Argoub, une localité sahraouie rattachée au camp de Dakhla, dans la région de Tindouf. Deux jeunes Sahraouis ont été tués par des éléments de l'armée algérienne et plusieurs autres ont été blessés. Ces victimes s'ajoutent à bien d'autres parmi les jeunes qui ne trouvent nul autre moyen de subsistance que l'orpaillage. Ce type d'incident n'est pas isolé. Depuis plusieurs années, les tensions entre orpailleurs sahraouis et armée algérienne sont récurrentes. Mais l'attaque de ce matin crée un précédent pouvant être lourd de conséquences : elle a eu lieu à moins de 5 kilomètres des camps, dans une zone définie par un accord préalable entre les séparatistes du Polisario et les autorités algériennes comme une zone d'exclusion, censée être exempte d'intervention militaire sans coordination préalable. À la suite de ces tirs, des habitants du camp d'Argoub sont sortis crier leur colère à la face du régime algérien, entrant en confrontation avec les forces militaires déployées dans la zone. L'incident provoque une onde de choc parmi les séquestres des camps de la honte, qui y voient une atteinte grave à leur sécurité. Ce nouvel épisode macabre confirme la fragilité de la cohabitation entre les civils séquestrés et l'armée algérienne.