L'Association sahraouie contre l'impunité dans les camps de Tindouf (ASIMCAT) a condamné les exécutions extrajudiciaires commises contre des orpailleurs par l'armée algérienne. Dans un communiqué, l'association dénonce les frappes de drones « barbares » qui ont coûté la vie à plusieurs orpailleurs sahraouis près de Tindouf. « L'Association sahraouie contre l'impunité dans les camps de Tindouf tient le gouvernement algérien pour entièrement responsable de ces graves violations des droits de l'homme », lit-on dans le communiqué. L'incident a suscité l'indignation et renouvelé les appels à la justice, compte tenu des conditions désastreuses auxquelles sont confrontés les séquestrés dans les camps de Tindouf. Selon le Forum des autonomistes de Tindouf (FORSATIN), un drone algérien a pris pour cible une voiture civile transportant des orpailleurs non armés près des camps de Tindouf, causant la mort de plusieurs personnes. Les victimes, qui tentaient de trouver de quoi subsister dans un contexte de manque de travail généralisé et de conditions de vie difficiles, ont été la proie d'une impitoyable opération d'exécution sommaire entreprise par le régime algérien. « La pression sur les séquestrés s'est intensifiée ces dernières années, affectant profondément les résidents des camps », a souligné FORSATIN, qui tire la sonnette d'alarme sur les sévères restrictions imposées à la fois par le régime algérien et par le groupe séparatiste du Front Polisario. Les séquestrés des camps de Tindouf n'ont en effet pas le droit de quitter les camps sans autorisation, ce qui aggrave leur situation déjà précaire. Un incident qui se répète Cette tragédie n'est pas un incident isolé. Un mois plus tôt, trois orpailleurs avaient connu un sort similaire près de Tindouf, lorsque des éléments militaires algériens se sont lancés à leur poursuite et ont ouvert le feu sur leur véhicule. En octobre 2020, deux mineurs issus des camps ont été brûlés vifs par des soldats algériens alors qu'ils étaient en train de fouiller le sol. Au cours de la dernière décennie, plus de dix cas documentés d'exécutions extrajudiciaires de jeunes issus des camps par l'armée algérienne ont été enregistrés, dressant un tableau sombre de la violence et du mépris de la vie humaine. « Le ciblage et l'assassinat délibérés de civils, y compris des orpailleurs, constituent une violation claire de ces droits fondamentaux et une violation flagrante des engagements internationaux de l'Algérie », souligne l'ASIMCAT dans son communiqué. La situation désastreuse dans les camps de Tindouf a été reconnue à maintes reprises par les Nations unies. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait dans ce sens mis en garde contre une « nouvelle détérioration de la situation humanitaire » dans son rapport annuel sur le Sahara. Le manque d'eau, les pénuries alimentaires, la malnutrition et les conditions météorologiques extrêmes, aggravés par la dégradation de l'environnement et des logements inadéquats, continuent d'affliger les séquestrés dans ces camps. En outre, des rapports ont révélé la militarisation des jeunes dans les camps, et des violations des droits de l'homme contre les enfants commises par le Front Polisario et l'Algérie. Dans son communiqué, l'ONG sahraouie demande une enquête plus approfondie. « Nous exigeons une enquête approfondie et impartiale sur ces incidents, et que les auteurs soient traduits en justice », déclare l'ASIMCAT. « Nous demandons instamment à l'Algérie de prendre des mesures immédiates pour prévenir de nouvelles violences et pour garantir le respect et la protection des droits et de la sécurité de tous les individus », ajoute l'Association.