Selon la dernière note d'information du HCP relative à la situation du marché de travail, l'année 2024 a vu la création de 162.000 emplois en zone urbaine, tandis que 80.000 postes ont été perdus en milieu rural. Cette dynamique repose essentiellement sur une augmentation de l'emploi rémunéré (+177.000 postes), contrastant avec une chute de 95.000 emplois non rémunérés. Les secteurs des services (+160.000 emplois) et de l'industrie (+46.000) ont été les principaux moteurs de cette croissance. En revanche, l'agriculture, la forêt et la pêche ont accusé une perte alarmante de 137.000 postes. Parallèlement, le taux d'emploi a reculé de 38% à 37,7% au niveau national, notamment en raison d'une baisse de 1 point en milieu rural. En dépit d'une légère hausse en zone urbaine (+0,1 point), les perspectives restent incertaines pour certaines catégories de la population active. Une montée du chômage Le nombre de chômeurs a progressé de 58.000 personnes pour atteindre 1.638.000, portant le taux de chômage à 13,3% contre 13% un an plus tôt. Cette hausse concerne aussi bien les hommes (+0,1 point) que les femmes (+1,1 point), les jeunes étant les plus touchés (36,7%). Les diplômés ne sont pas en reste, avec un taux de chômage atteignant 19,6%. Les raisons du chômage restent diverses : 30% des nouveaux chômeurs ont perdu leur emploi suite à un licenciement ou à la fermeture de leur entreprise, tandis que 25,6% ont vu leur situation basculer à la fin de leurs études. En outre, la durée moyenne de chômage s'établit à 31 mois, rendant encore plus difficile l'insertion des chercheurs d'emploi. Outre la progression du chômage, le sous-emploi a gagné du terrain avec un volume total atteignant 1.082.000 personnes, soit une augmentation de 39.000 par rapport à 2023. Cette tendance touche particulièrement le secteur agricole (+0,9 point) et les BTP (+0,4 point). Plus de 595.000 personnes souffrent d'un manque d'heures de travail, et 486.000 occupent un poste inadéquat par rapport à leurs compétences. Des disparités régionales En 2024, cinq régions concentrent 72,4 % de l'ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat arrive en tête avec 22,4 %, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,6 %), Marrakech-Safi (13 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,8 %) et Fès-Meknès (11,6 %). Quatre régions affichent un taux d'activité supérieur à la moyenne nationale (43,5 %) : Tanger-Tétouan-Al Hoceima (48,3 %), Casablanca-Settat (46 %), les régions du Sud (45,7 %) et Marrakech-Safi (43,8 %). À l'inverse, les taux d'activité les plus faibles sont enregistrés à Drâa-Tafilalet (40,8 %), Souss-Massa (40,3 %), l'Oriental (40,1 %) et Béni Mellal-Khénifra (39,7 %). Par ailleurs, cinq régions concentrent 69,8 % des chômeurs au niveau national. Casablanca-Settat occupe la première place avec 25,2 %, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (12,8 %), Fès-Meknès (12,6 %), l'Oriental (10,1 %) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,1 %). Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (22,2 %) et l'Oriental (20,9 %). Avec une intensité moindre, deux autres régions dépassent la moyenne nationale de 13,3 %, à savoir Casablanca-Settat (15 %) et Fès-Meknès (14,4 %). En revanche, les taux les plus bas sont relevés à Marrakech-Safi (8,9 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,2 %) et Drâa-Tafilalet (10,7 %).