Selon le HCP, le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait croître de 3 % en 2024 et de 3,8 % en 2025, grâce à une reprise modérée du secteur agricole et à la poursuite des performances des activités non agricoles. En valeur, le PIB devrait progresser de 4,5 % en 2024 et de 5,9 % en 2025, avec une inflation mesurée à 2,1 % en 2025. Après une contraction de 5 % en 2024 due à un déficit pluviométrique, la valeur ajoutée agricole devrait croître de 4,1 % en 2025. Le secteur de la pêche maritime devrait également connaître une progression significative (+6,5 %). De leur côté, les activités industrielles, minières et de construction devraient maintenir une dynamique positive, avec une croissance globale de 3,8 % en 2025, soutenue notamment par la hausse continue de la production de phosphate. Le HCP note également que la reprise des activités touristiques et de transport devrait se poursuivre, avec une croissance prévue de 7,4 % et 5,9 %, respectivement. L'amélioration de l'attractivité touristique et l'organisation d'événements internationaux devraient renforcer cette tendance. Déficit budgétaire maîtrisé en 2024 Le déficit budgétaire devrait se stabiliser autour de 3,5% du PIB en 2024, avant de remonter à 3,9% en 2025, selon les prévisions du HCP. Ainsi, les recettes ordinaires devraient poursuivre leur progression en 2025, soutenues par une hausse de 7,5% des recettes fiscales et de 5,6% des recettes non fiscales. Le taux de pression fiscale atteindrait ainsi 19,8% du PIB en 2025, contre 19,5% en 2024. Les impôts directs devraient se maintenir à 8,8% du PIB, tandis que les impôts indirects progresseraient légèrement, passant de 8,2% en 2024 à 8,4% en 2025. Par ailleurs, les recettes non fiscales bénéficieront des revenus générés par les mécanismes de financement innovants et les établissements publics, atteignant 4,4% du PIB. Hausse des dépenses publiques et baisse des charges de compensation Les dépenses globales devraient atteindre 28,8 % du PIB en 2025, en légère hausse par rapport aux 28,2 % prévus pour 2024. Cette augmentation reflète des investissements publics accrus, représentant 6,9 % du PIB en 2025. Parallèlement, les dépenses ordinaires devraient s'élever à 21,9 % du PIB en 2025, contre 20,6 % en 2024, principalement en raison de la progression des dépenses de personnel (11,1 % du PIB) et des subventions aux secteurs sociaux (7 % du PIB). En revanche, les charges de compensation devraient diminuer, passant de 1,7 % du PIB en 2024 à 1,1 % en 2025, grâce à la baisse des cours des matières premières et à la poursuite de la décompensation partielle du gaz butane. Stabilisation de la dette publique La dette publique globale devrait se stabiliser autour de 83,3 % du PIB en 2024 et 2025, après 82,1 % en 2023. La dette du Trésor, en particulier, est attendue à près de 69,9 % du PIB en 2025, avec une prédominance de la dette intérieure (52,4 % du PIB) par rapport à la dette extérieure (17,5 % du PIB). Par ailleurs, la dette extérieure garantie devrait progresser pour atteindre 13,4 % du PIB. Equilibre extérieur et épargne nationale Le déficit commercial devrait s'alléger, passant de 19,9 % du PIB en 2024 à 19,6 % en 2025, grâce à la baisse des cours des matières premières et à la hausse des exportations. Par ailleurs, le déficit du compte courant devrait rester limité à 1,5 % du PIB sur les deux années. L'épargne nationale est attendue à 28,3 % du PIB en 2025, portée par une amélioration de l'épargne intérieure (21,1 % du PIB). Le besoin de financement devrait ainsi rester stable à 1,5 % du PIB. Politique monétaire et stabilité financière Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) anticipe une progression de 6,4 % de la masse monétaire en 2024 avant de ralentir légèrement à 5 % en 2025. La Banque centrale a récemment abaissé son taux directeur à 2,5 %, une mesure destinée à favoriser la reprise du crédit bancaire au secteur non financier. Cette décision, selon le HCP devrait encourager les investissements, notamment à travers le renforcement des crédits à l'équipement prévus en 2024. Les créances sur l'économie devraient maintenir une tendance haussière, progressant de 6,5 % en 2024 puis de 6,2 % en 2025. Cette croissance serait notamment portée par une augmentation des besoins de financement des entreprises et des ménages. Parallèlement, les créances nettes des institutions de dépôts sur l'administration centrale devraient connaître une hausse significative de 6,9 % en 2025, contre une progression estimée à 4,8 % en 2024. Cette évolution marque une reprise notable après un recul de 4,7 % en 2023.