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Sahara marocain. Un tremblement médiatique en France
Publié dans L'observateur du Maroc le 02 - 02 - 2023

Un journaliste est spécialement visé, il s'appelle Rachid M'Barki et il est présentateur d'infos. Pour le moment, dit-on il est écarté en attendant les conclusions de l'enquête qu'on veut bien appeler audit, pour ne pas avoir l'air policier. Qu'a donc fait ce Rachid M'Barki?
Dans une de ses interventions, il a parlé du Maroc et de l'Espagne et plus précisément du "réchauffement des relations diplomatiques" entre les deux pays. S'il s'était arrêté là, il serait encore à son poste. Mais il a ajouté que ce réchauffement était facilité par la "reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». Il ne faut pas chercher loin, pour la France officielle parler de Sahara Marocain n'est pas bon pour la promotion, surtout en ce moment. On sait ce qui se passe entre Macron et la junte militaire de l'ancien département français d'Afrique du Nord.
Quoi qu'il en soit la direction veut aller jusqu'au bout et est déterminée à prendre "toutes les mesures à la fois juridiques, judiciaires, individuelles et d'organisation si nécessaire, selon les résultats de cette enquête".
On peut déjà aider les enquêteurs en présentant quelques pièces à conviction.
Pièce à conviction numéro 1. Rachid M'Barki est Marocain et il avait déclaré en 2019 à notre confrère le 360 qu'il voulait « faire briller le Maroc ». A un moment où le président de la France veut surtout ternir le Maroc, on peut dire que c'est un acte de trahison passible de la guillotine.
Pièce à conviction numéro 2. Un internaute a remercié le présentateur de la manière suivante et suivez bien, la preuve est là: « Merci à Rachid M'Barki d'avoir évoqué les derniers développements diplomatiques et économiques du Maroc sur son Sahara, sujet largement sous-médiatisé en France ». Donc M'Barki travaille pour une puissance étrangère. Encore une trahison. On va même jusqu'à suggérer qu'il puisse y avoir corruption, lorsque Politico précise que cette affaire intervient alors qu'on parle encore de soupçons de corruption de parlementaires européens par le Qatar et le Maroc. Mais bon, cela ne risque pas d'aller très loin. Dans un pays où un premier ministre peut être acheté avec deux costumes, on peut penser que ce n'est pas grave. Mais non au contraire c'est extrêmement grave quand ça vient du Maroc. Un concurrent qui dépouille la France en Afrique.
Est-ce que la France peut encore donner des leçons en matière de liberté de la presse? Quand on apprend que les sujets doivent suivre un processus de validation qui passe certainement par les palais de la république (tiens, une république gouvernée à partir de palais royaux, c'est beau ça!), on est dans le doute.
D'ailleurs rappelez-vous l'interview annulée du président du gouvernement kabyle en exile, Ferhat Mehenni, sur CNews du groupe Canal Plus. A la dernière minute! Quand même, il faut vraiment être un Etat policer pour le faire. La France se caporalise ou quoi?
Voilà, vous avez les pièces à conviction, le coupable, le motif, l'arme du crime, procédez!
Reste à qualifier le crime. Tentative de faire briller le Maroc? On touche le fond.


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