Le fils du défunt président Omar Bongo Ali Bongo s'est dit lundi 31 août "largement gagnant" de l'élection présidentielle de dimanche au Gabon. "Des informations fondées, reçues des différentes circonscriptions au Gabon et à l'étranger, me donnent largement gagnant. J'attends maintenant que les instances compétentes annoncent officiellement ces résultats", a-t-il déclaré devant la presse. "Des résultats sur tout le territoire" "Il m'est difficile d'être beaucoup plus précis parce que je veux attendre l'annonce officielle des résultats, mais selon des informations fiables nous sommes en tête, je peux vous le confirmer", a ajouté Ali Bongo. Interrogé sur deux autres candidats, Pierre Mamboundou et André Mba Obame, qui ont eux aussi revendiqué la victoire, il a répondu : "C'est courant, de se précipiter et de se déclarer vainqueur". "Ceux qui se prétendent et se proclament vainqueurs ont des résultats dans des localités bien précises. Nous avons l'avantage d'avoir des résultats sur tout le territoire", a dit le fils Bongo. Les chiffres officiels mercredi "Les résultats, les informations que nous avons et qui concernent l'ensemble du territoire ne font aucun doute: nous sommes devant, nous sommes vainqueurs", a-t-il répété. Aucun chiffre n'a encore été communiqué, ni par la commission électorale, ni par le ministère de l'Intérieur, qui co-organisent les scrutins au Gabon. Lundi, la centralisation des résultats était en cours, selon la commission électorale, qui a indiqué qu'elle communiquerait ses résultats "plus probablement mercredi". La France "fait confiance aux institutions" De son côté, la France, ex-puissance coloniale, s'est félicitée lundi du "bon déroulement" du scrutin présidentiel au Gabon et a déclaré faire confiance aux institutions gabonaises pour que le processus se poursuive "dans le calme". "La France se félicite du bon déroulement du scrutin du 30 août et de la bonne participation en dépit de certaines difficultés techniques", a affirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Eric Chevallier, interrogé sur la position française vis-à-vis de cette élection. "Nous faisons confiance aux institutions (...) pour que le processus continue à se dérouler dans le calme jusqu'à la proclamation des résultats", a-t-il ajouté. A la question de savoir si les forces françaises déployées en permanence au Gabon (un millier d'hommes) avaient été mises en alerte, il a répondu : "Nous n'avons rien changé à notre dispositif pré-positionné, ni en volume, ni en niveau d'alerte". Lundi, des militaires et policiers gabonais en tenue anti-émeutes étaient visibles aux points névralgiques de la capitale.cepen Les trois favoris s'annoncent gagnants L'issue du scrutin reste cependant encore très floue, lundi. En effet, les trois favoris en lice pour la succession du président gabonais Omar Bongo, décédé après 41 ans au pouvoir, ont tour à tour revendiqué la victoire dans la nuit de dimanche à lundi. Tard dimanche soir, l'opposant historique Pierre Mamboundou - qui fait partie avec Ali Bongo, le fils du défunt président (PDG, au pouvoir) et l'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame, des trois favoris du scrutin a annoncé sa victoire. "En ce jour d'allégresse, ma pensée va particulièrement en direction de nos illustres disparus dont le combat vient d'être conduit à la victoire finale", a notamment affirmé devant la presse Pierre Mamboundou qui n'a pas voulu répondre aux questions des journalistes. L'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame, "AMO", n'a pas tardé a affirmé lui aussi qu'il sera "proclamé président de la République" sur foi de résultats recueillis par son équipe de campagne. Aucun chiffre "Au Gabon, on ne s'autoproclame pas président (...) mais je dis que lorsque le processus électoral sera allé jusqu'au bout, la Cour Constitutionnelle proclamera le candidat André Mba Obame président de la République", a affirmé AMO, qui se dit en tête dans 4 des 9 provinces gabonaises, représentant 62% du corps électoral. "C'est une tendance lourde qui manifeste la volonté profonde du peuple gabonais pour la rupture. Donc sauf "miracle" nous ne pouvons pas être rattrapés. Nous sommes convaincus, la Cour constitutionnelle nous proclamera président de la République gabonaise dans quelques jours", a-t-il précisé. "Aujourd'hui si le candidat de l'UPG (Mamboundou) se déclare vainqueur, je lui dirais qu'il est difficile d'être vainqueur si vous n'êtes en tête que dans trois provinces sur neuf qui ne représentent que 25% du corps. Quant au PDG (Ali Bongo), son candidat n'est en tête que dans deux provinces qui ne représentent que 16% du corps électoral. Ce ne sont pas des sondages mais des résultats". Aucun chiffre n'a encore été communiqué, ni par la commission électorale, ni par le ministère de l'Intérieur, qui co-organisent les scrutins au Gabon. Les résultats officiels sont attendus mercredi. "Tendances très fiables" pour Ali Bongo Le parti au pouvoir, PDG, n'est pas resté inerte face aux annonces des ses adversaires. Son candidat, Ali Bongo, fils aîné du président défunt Ali Bongo, serait bel et bien l'unique "gagnant" de la présidentielle, estime le parti sans toutefois fournir de chiffres officiels. "Vous allez dans quelques heures découvrir les résultats tels qu'ils nous seront annoncés par les instances compétentes. (...) Les résultats nous donnent gagnants, largement gagnants", a déclaré devant la presse dans la nuit de dimanche à lundi le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi. "Sur l'ensemble du territoire, nous l'emportons dans la plupart des provinces, la plupart des départements, la plupart des communes", a assuré Faustin Boukoubi, évoquant des scores "très serrés au niveau de Libreville". Il a précisé que les "tendances" sur lesquelles le parti s'est fondé étaient "très fiables parce qu'elles émanent de milieux officiels" qu'il n'a pas cités. "Aussi bien sur le plan national qu'à l'extérieur, dans les commissions consulaires, nous avons une très large majorité", a-t-il soutenu. "En conséquence, le candidat du PDG a bien été élu et les chiffres de la Cénap (Commission électorale nationale autonome et permanente) et ultérieurement de la Cour constitutionnelle, le confirmeront". "Je vous affirme que nous avons bel et bien gagné", a répété le dirigeant du PDG.