Un Jamaïcain pur jus. Elevé à la campagne au son ska. Il gagne la capitale Kingston à l'âge de 18 ans. Il y monte son premier groupe Emotions et sort le prometteur «I'll buy a rainbow». Il s'engage rapidement et sans succès dans une carrière solo qu'il laisse de côté pour former The Hippy Boys, The Upsetters et The Wailers. Max explose à la fin des années soixante grâce au single «Wet dream». Pourtant, il est censuré en Jamaïque. Il fait, en revanche, un malheur à l'étranger et séduit les crânes rasés en Angleterre. Deux ans plus tard, Romeo devient rastafari et rejoint Bob Marley qui militait au People National Parti du fameux Michael Manley. En 1976, il signe chez Island Records qui lui produit «War Inna Babylon», l'un des albums majeurs de l'histoire du reggae. Il est en partie composé par le gourou Lee Perry. Ce dernier le lâche et Max Romeo entame une longue traversée du désert en s'installant aux Etats-Unis. Il écrit une comédie musicale - «Reggae» - pour Broadway, mais le public ne suit pas. Sa rencontre avec les Rolling Stones qui l'invitent à jouer sur «Emotional Rescue» en 1980 ne l'aide pas à séduire le marché américain. Keith Richards va jusqu'à lui produire un album auquel participent de grands noms de l'époque (Ansel Collins, Sly & Robbie, Earl Smith ) mais rien n'y fait. L' Amérique reste opaque aux multiples efforts du Jamaïcain qui rentre au pays en 1989. Il enregistre l'album «Transition» en 1990, timidement accueilli. Il refait réellement surface avec Jah Shaka en 1992 en sortant «Far i captain of my ship». Suivront deux autres albums qui attirent enfin l'attention aux Etats-Unis. Max Romeo profite de cette brèche et sort plusieurs compilations en guise de séances de rattrapage. A lui les années 2000, à lui la gloire. Des rappeurs comme Jay-Z puisent dans ce riche répertoire et samplent à l'envi.