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Les enfants et la perversion
Publié dans L'observateur du Maroc le 01 - 07 - 2013

Rubrique animée par Moubarak Mamoun Dribi, Auteur chercheur en science du comportement et psychanalyse.
Plusieurs familles sont chaque jour stupéfiées par un ou plusieurs comportements de leurs enfants. Ils sont choqués de voir comment un enfant maltraite son petit frère ou sa petite sœur à des fins de jouissance sexuelle souvent si précoces. Ils se demandent comment une de leurs filles, à peine l'adolescence entamée et du haut de ses 12 ans, ose séduire tout homme qui passe en jouant à la pin-up girl au risque d'attirer un prédateur sexuel sans scrupules. C'est donc l'angoisse face à l'idée d'un passage à l'acte réel. Tous s'interrogent alors : « Comment en sommes-nous arrivés là ? ».
La plupart des parents accusent la société, Internet et ses réseaux sociaux remplis de salons de chat gratuit… Mais rares sont ceux et celles qui perçoivent leurs parts à eux dans ce qui arrive. Un comportement droit, c'est avant tout un acte inscrit par rapport à un référentiel plus universel à ce qui est bien et à ce qui est mal. L'enfant ne sait pas, de lui-même, distinguer ces deux dimensions. Pour ce faire, il a besoin d'intégrer, dès son plus jeune âge, ce qu'il en est des oppositions différentielles : maman-papa, masculin-féminin, gauche-droite, jour-nuit, jeu-repos, etc. Si ces premiers repères ne sont pas visibles clairement pour l'enfant, comme quand un papa calque à la lettre le comportement de la maman. Ou quand il brime toutes émotions ou expressions affectives pour ne laisser apparaître que
brimades et injonctions. Alors l'enfant grandit dans une absence de repères symboliques. C'est alors la porte ouverte à l'imagination vagabonde, frontière du délire et de la folie. Les structures sociales, familiales et psychiques sont étroitement liées. Le social, s'il est souvent accusé à outrance de défaire les mœurs ou de déstructurer les gens par la rencontre de la dépravation et de la débauche, c'est aussi un relais. Un lieu de toutes les rencontres riches et passionnantes. On ne peut pas vivre reclus entre la maison et le travail ! La structure familiale est un bain de jouvence multidimensionnelle. C'est là où l'enfant se ressource, se nourrit, s'épanouit, s'éduque et se structure. Si les parents sont souvent bien au fait de ce qu'il en est de l'éducation, ils ignorent bien souvent ce qu'il en est de la structuration. Laquelle fait appel à une fine connaissance de la mise en jeu des notions de pouvoir, de désir, et surtout des places et des fonctions. Ces éléments sont l'ultime initiation et introduction au registre des règles et des lois. A partir de là, aucune famille n'est à l'abri de l'émergence des structures perverses chez les enfants. Que l'on soit une famille conservatrice religieuse ou moderne laïque, ce ne sont pas les formalismes qui comptent et qui permettent de transcender de tels faits. Mais c'est surtout un rapport continuellement renouvelé aux véritables sens des choses de la vie. C'est le rapport à l'argent, à la peur, à la séduction, aux mensonges, et surtout au faux semblant qui permet un autre positionnement vis à vis de la perversion. Nous, nous situons ici bien au-delà de l'analyse des faits pervers qui voudrait situer cela en rapport à la sexualité et aux phénomènes psychiques de la régression, du transfert et de la résistance. Nous sommes ici au niveau des aspects institutionnels : c'est le lieu où les textes s'énoncent. Ce lieu que nous appelons héritage et culture. Un lieu où le sacré rencontre l'interdit. Où la tentation rencontre la censure, qui ne peut empêcher le désir de connaître ce qu'il y a de l'autre côté de l'interdit. Ce lieu est en fait notre esprit, lieu commun en chaque individu se croyant singulier. N'ayant de la singularité que son apparence et son statut social, ou son inconscient malade et si bien caché, qui ne transparaît qu'à travers autrui quant il vient à vomir nos contradictions, nos échecs et nos bévues. Ainsi quand un enfant ment concernant ses notes de classe pour avoir plus d'argent de poche, c'est que sans le savoir, il vient en réalité nous proclamer sa foi dans le dieu de la performance. Le tout en nous révélant notre échec et celui de notre société toute entière à innover des solutions nouvelles. Cela ne signifie pas que l'enfant est juste dans son comportement pervers, il est tout aussi paumé que l'environnent qui le structure. Le but n'est pas d'affliger aussi les parents pour les voir se morfondre dans de ridicules et stupides attitudes de culpabilité morbides. Il faut se situer autrement pour admettre l'échec comme une composante inévitable de la réussite, surtout en ce qui concerne les faits humains. Les maladies mentales et psychiques ont ceci de particulier, ils nous empêchent de progresser vers l'infini de notre désir. Cela ne signifie pas qu'il nous est impossible de réussir y compris dans le fait psychique. Mais cela suppose d'avoir réussi à saisir toute les nuances subtiles des richesses de notre histoire humaine. Le savoir est en effet la seule issue, encore faut-il le libérer des mouvements écartelés qui tendent à réaliser la gymnastique des compétences qui voudraient gaver notre gosier insatiable d'auxiliaire avoir (j'ai ça et j'ai aussi ça, et ça et ça… ad vitam aeternam) au détriment de la vertu du verbe être : notre être. La position juste voudrait que l'on relègue au second plan toute richesse qu'elle qu'en soit la forme. Surtout celle qui s'apparente au savoir et aux connaissances, pour privilégier les qualités humaines d'amour et d'abnégation. Cela ne signifie aucunement qu'il faille vivre dans le dénouement, bien au contraire. Il est nécessaire de chérir l'excellence en toute chose, mais sans pour autant la considérer comme un but en soi. C'est juste un tremplin pour autre chose


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