Le Matin : À part la rencontre contre le Qatar, programmée le 3 septembre, quels sont les autres matchs amicaux programmés pour l'équipe nationale ? Aziz Bouderbala : À part le Qatar, on ignore encore l'identité des sélections que nous allons affronter, pour la simple raison qu'il y a des éliminatoires de la Coupe d'Afrique 2015. Il faudra attendre pour voir quelles seront les équipes éliminées et c'est à ce moment-là que le sélectionneur national devra faire son choix. On a reçu plusieurs propositions pour des matchs amicaux, notamment des Emirats arabes unis, du Brésil, de l'Uruguay et de l'Italie, mais rien n'a été encore décidé concernant ces équipes. Le sélectionneur national préfère se mesurer aux équipes africaines. Les avis sont partagés concernant le stage du Portugal, est-ce que cette concentration de 10 jours a été effectivement bénéfique pour le Onze national ? Le stage a été excellent. Excellent parce qu'il a permis à l'équipe nationale de retrouver l'esprit de groupe. Nous avons constaté qu'il y avait beaucoup d'indiscipline dans l'équipe nationale. Le stage du Portugal nous a permis de recadrer tout le monde en faisant comprendre aux joueurs que le maillot national était au dessus de tout autre chose. Ce stage nous a aussi permis de retrouver l'esprit de groupe. En plus, malgré plusieurs contraintes (fin de saison, blessure, les vacances…), on a essayé de motiver les joueurs. Qu'est-ce qui manque à cette équipe nationale pour vraiment devenir compétitive ? On a de très bons joueurs en équipe nationale. Seulement, ils ont été déçus par le climat qui régnait en sélection. Aujourd'hui, les joueurs ont senti qu'il y a des gens à la hauteur qui s'occupent de l'équipe nationale. Des gens qui ont évolué au haut niveau et qui sont proches d'eux. Les joueurs savent dorénavant que celui qui veut endosser le maillot de l'équipe nationale doit privilégier ce maillot plus que l'AC Milan, que Barcelone, que Torino ou tout autre équipe. Celui qui considère que le maillot de l'équipe nationale n'est pas une priorité n'a pas sa place en sélection. Est-ce que c'est un message que vous adressez à Adel Taarabt ? Non, pas du tout. C'est un message adressé à tous les joueurs. J'aime beaucoup Taarabt. J'estime que c'est un joueur talentueux. Je lui ai dit à Milan qu'il avait les capacités pour être parmi les meilleurs joueurs d'Europe, mais qu'il avait quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête. C'est un joueur qui a un talent fou. Il a toujours une chance en équipe nationale. Tant qu'on sera là, la porte est ouverte pour tout le monde. Il faut juste qu'il soit responsable. Celui qui mérite de porter le maillot de l'équipe sera retenu. Quelle sera votre mission après la rencontre face à la Russie ? On va attendre le début des championnats européens pour suivre les performances des joueurs marocains. On doit suivre de près chaque joueur avant de décider de le sélectionner. Quels sont les secteurs où l'équipe nationale ressent un grand besoin ? On a un manque au niveau des gardiens de but, même si on est rassuré un peu avec Karim Fegrouch, après les matchs amicaux et les entraînements. Le grand besoin est sur le côté droit. Il nous manque un arrière droit. El Hachimi, pour ses débuts, s'en est bien sorti, tout comme Ayoub El Khaliqi. Nous suivons un joueur que je ne citerai pas. Abdoulaye Konko ? Bravo Avez-vous déjà approché le joueur ? On a été un peu occupé avec les stages du Portugal et d'El Jadida. On va bientôt le contacter et essayer de le convaincre. Et à part le côté droit et le gardien de but, est-ce que vous êtes satisfaits des autres compartiments de jeu ? On a également besoin d'un milieu relayeur capable de faire le même travail que celui que faisait Houcine Kharja à son époque. Un joueur capable de faire la jonction entre la défense et l'attaque, qui soit aussi capable de temporiser quand il le faut et d'accélérer quand c'est nécessaire. À ce sujet, Kharja, qui vient de trouver un club, a-t-il une chance d'être rappelé s'il revient à son meilleur niveau ? Maintenant qu'il a un club, il a une chance, à condition qu'il revienne à son meilleur niveau. Seuls les meilleurs joueurs du moment seront convoqués en équipe nationale. Kharja reste un joueur sélectionnable. Nous avons besoin de créer une concurrence dans tous les postes et que tous les joueurs sentent qu'aucune place n'est définitivement acquise en sélection.