Il est de ces livres qui vous trottent dans la tête plusieurs jours après les avoir lus. Qui vous serrent le coeur, qu'on n'oublie plus, et qu'on conseille à tous ses amis. J'en ai croisé un sur ma route. Il s'agit du roman "D'autres vies que la mienne" d'Emmanuel Carrère. Lui a croisé la mort sur sa route. Le Tsunami. Une petite fille qui perd la vie. De retour en France, la mort frappe à nouveau à sa porte. Le cancer. La soeur de sa femme. A travers ces drames dont il reste spectateur, Emmanuel Carrère tire des portraits beaux, simples, et évidents des uns et des autres, touchés par le décès de leurs proches. A travers ces portraits, on fait connaissance avec les cancéreux, les crédits à la consommation, la justice, le deuil. C'est triste. Mais on en redemande, parce qu'on a eu l'impression de toucher à quelque chose de vrai. Parce que tout est vrai, dans ce roman. Non seulement l'histoire mais aussi le style. Pas de fioritures dans l'écriture ou de cynisme déplacé. Seulement le regard de cet écrivain, scénariste (La Classe de Neige, L'Adversaire) et réalisateur français (La Moustache). Lisez-le.