Vous êtes ici : Actualités / featured / Addiction au jeu de cartes : une vraie pathologie ? Après la rupture du jeûne, l'ambiance devient festive et ouvre la voie à tous les excès, des excès qui relèvent de tout, sauf du sacré. La léthargie du jour se transforme en course effrénée le soir. Les familles déambulent sur les grandes artères tandis que les hommes se ruent vers les cafés. Une fois la rupture du jeûne achevée, les cafés s'activent pour accueillir les consommateurs assoiffés de nicotine, caféine mais aussi de jeux. Les joueurs ne sont pas friands de courses de chevaux, du Loto ou du Toto-foot seulement mais aussi d'autres formes de jeux de hasard qui apparaissent sporadiquement durant le mois de Ramadan. Avec quelques sous en poche, les joueurs se dirigent vers ces établissements qui ne désemplissent pas. Pour certains, ces longues nuits ramadanesques sont des occasions qui peuvent rapporter gros et pour d'autres, elles peuvent être synonyme de perdition. Les boîtes de nuits, à leur tour, sont réaménagées durant le mois béni pour accueillir les férues des jeux. Des soirées thématiques tournant autour des cartes sont organisées avec comme récompense au gagnant des grosses sommes d'argent. Théologiquement, les jeux de cartes restent prohibés par la religion musulmane pendant ou en dehors du mois béni, car ils sont considérés comme une perte de temps. « O vous qui croyez, l'alcool, le jeu de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires ne sont qu'impureté, relevant du fait du diable. Préservez-vous en, afin de réussir. Le diable ne veut, par le biais de l'alcool et du jeu de hasard, que jeter l'inimitié et la haine entre vous, et vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière » (Coran 5/90-91). Mohamed, 55 ans, avoue que pendant le mois sacré son addiction aux jeux devient plus forte. Il avoue qu'il se dirige vers le café une fois le ftour achevé pour ne revenir chez-lui que pendant la prière du Soubh. « Jouer aux cartes et pour moi une façon d'oublier les dures journées du Ramadan et un moyen de passer du bon temps avec mes amis que je ne vois pas durant toute la journée à cause du travail ». Malgré la prohibition religieuse en matière de jeux de cartes et plus généralement des jeux de hasard, ces pratiques connaissent un franc succès chez les joueurs chez qui l'énergie faisant défaut pendant la journée, se transforme en excès durant la nuit. Un excès sur tous les plans : nicotine, caféine mais aussi jeux de cartes et de hasard Yousra El Aouiri (Stagiaire)