Le Ramadan est un mois de purification, de piété et d'ascèse. Mais… Les uns veillent la nuit en pratiquant la prière dans les mosquées, «Taraouih », en priant Le Grand Dieu pour leur pardonner leurs péchés, notamment pendant les dix derniers jours du mois, les autres passent les longues nuits ramadaniennes à jouer aux cartes, « rami », et au « loto populaire ». Juste après la rupture du jeûne, ces derniers se rencontrent dans les différents cafés de la ville. Il faut voir ces parieurs à l'œuvre. Pour le rami, un calme absolu règne dans le lieu du jeu. On n'entend que le bruit des cartes à chaque tirage. La mise varie, selon les jours, entre dix dirhams, dans les quartiers populaires, et plus de trois cents dirhams dans certains cafés du centre-ville. Ce jeu, communément appelé « simple, 101 », consiste à réunir des combinaisons d'au moins trois cartes du type des figures de poker ou de piquet, qu'on étale sur la table et l'on compte les autres lorsque l'adversaire fait rami, étale toutes ses cartes. L'autre jeu qui bat son plein durant cette période est le « loto populaire ». Ce type de jeu n'a rien de commun avec le Loto institutionnel. On ne le voit que pendant le ramadan dans la plupart des cafés populaires et pratiquement dans toutes les villes du Royaume. Chaque nuit, durant tout le mois sacré, certains jouent par plaisir, d'autres par nécessité, mais surtout par habitude. Il y a même ceux qui prélèvent de leurs dépenses quotidiennes une certaine somme dédiée exclusivement aux veillées autour d'une table de cartes. La mise varie entre trois et dix dirhams. L'organisateur de ce genre de jeux crée une ambiance particulière dans le café qui abrite le jeu. Il faut y débarquer juste après la rupture du jeûne pour pouvoir trouver une place et surtout se doter d'une carte pour participer aux jeux. Cette carte comporte vingt numéros, compris entre un et 99. La formule du gain consiste à obtenir sur sa carte vingt numéros de ceux tirés au hasard par l'organisateur du jeux.