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«Le jeûne ou l'abstinence implique la biologie, la sociologie, la psychologie et la religion».
Quatre questions au docteur Jay Hamdouch Jawad,
Publié dans Albayane le 24 - 07 - 2013


psychologue et psychanalyste
Al Bayane : Comment expliquez-vous le phénomène de «Tramdina» chez certaines personnes ?
Jay Hamdouch Jawad : Les premiers jours, on connait le phénomène de «Withdrawal» ou le manque, qui est du à l'abstinence ou (sevrage). Ce phénomène provoque en nous des comportements inhabituels. La baisse du glucose (sucre lent) et le manque d'exercice physique (oxygène) dans notre sang, ainsi que le manque de sommeil provoquent en nous un endormissement sans relâche et des sauts d'humeur exécrables pendant la journée du jeûne.
Notre horloge biologique est déréglée, elle appelle au secours, mais en vain. Ceci concerne le commun des mortels seulement. Quant à la catégorie des gens qui ont de l'addiction pour certaines substances légales ou illicites, le jeûne leur donne du fil à retordre tout le long du mois de ramadan. Tramdina n'est autre que le manque d'une hygiène de vie saine durant toute l'année et plus particulièrement durant le Ramadan.
Ces comportements violents sont –ils fortement liés à des dépendances telles que la nicotine et la drogue ?
Pour ces individus violents, le ramadan est synonyme de manque d'où la colère, les bagarres, les rixes, les disputes et même la dépression réactionnelle/situationnelle. Ce qui fait qu'à la moindre provocation, c'est la « fin du monde ». La rue marocaine est habituée depuis très longtemps à ce phénomène, c'est Pavlovien !
Pour ceux qui développent une addiction (cannabis, alcool, nicotine et cocaïnomane), c'est la migraine, les vomissements, les syncopes, les problèmes gastriques et dentaires. C'est tout cela qui provoque en nous la Tramdina ou le sevrage en terme psychothérapeutique de l'addiction. Du coup, ces gens là ne résistent pas au sevrage/abstinence. L'Islam est très relaxe, ils peuvent remplacer leur addiction par une médication au préalable, un neuropsychiatre où un généraliste est habilité à prescrire les médicaments selon le genre de l'addiction.
Quel diagnostique faites-vous concernant ces personnes qui affichent ce genre de comportement allant même jusqu'aux bagarres à couteaux ?
Il faut préciser 4 points essentiels concernant le Ramadan. Le jeûne ou l'abstinence implique la biologie, la sociologie, la psychologie et la religion. Le corps humain est habitué pendant 11 mois de l'année à un rythme effréné quant à la sustentation, la prise de médicaments, le café, le thé, les boissons gazeuses, la cigarette, l'alcool ainsi que les produits illicites comme le cannabis, la cocaïne et d'autres drogues en vogue aujourd'hui. La sédentarisation, le manque d'exercice physique et la pollution : tout cela fait du mois de ramadan, un pavé dans la marre. Tout notre corps est chamboulé, notre métabolisme se ralentit ; on ne dort plus aux heures habituelles, nous ne mangeons plus aux heures fixes auxquelles nous étions habituées etc....!
Quel conseil donneriez-vous à ces gens là ?
Comment y remédier ? Et bien c'est très simple. Une bonne hygiène de vie, à savoir dormir tôt et assez, (le sommeil est réparateur), manger peu et équilibré. Notre système nerveux central – cerveau a besoin de glucose (céréales, noix et fruits et légumes et laitage) et d'oxygène (exercice physique), marche matinale dans la mesure du possible au bord de la mer ou en forêt, sinon l'après midi. Méditation, prière, lecture sont un bien précieux pour bénéficier des bienfaits du jeûne.


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