Le ministre de la Communication, Mustapha Elkhalfi, a organisé vendredi 31 mai dernier, dans les locaux du ministère une «rencontre communicative», selon ses propre termes, pour présenter les résultats des travaux de la commission scientifique pour la réforme du secteur cinématographique marocain. Cette rencontre a été organisée pour présenter les conclusions du «Livre blanc sur le cinéma». «C'est le résultat de neuf mois de travail de la commission scientifique en partenariat avec les professionnels du secteur toutes catégories confondues, pour développer un projet national répondant à toutes les attentes, et qui sera la base de l'élaboration d'une politique gouvernementale selon une approche transversale et participative, où se conjuguent les efforts de tous les départements d'Etat afin d'entamer un nouveau cycle de production cinématographique en capitalisant sur le travail accompli durant les trois dernières décennies en termes de créativité e de production» a expliqué Mustapha Elkhalfi lors de son allocution. Pour sa part, le président de la commission scientifique Abdallah Saâf a fait l'exposé de ses conclusions qui «ont été le fruit d'un travail collectif doublé d'assises avec les différentes composantes du cinéma marocain dont des catégories n'ayant jamais été impliqué dans les réflexions autour du 7e art au Maroc tels les techniciens, les scénaristes, et les figurants entre autres.» a-t-il expliqué. A la suite des assises et de la reconstitution ainsi que de la réorganisation des travaux et recommandations, la commission scientifique a engendré quatre sous-commissions s'occupant respectivement de la production, la distribution et l'exploitation ; les professionnels ; le rayonnement, les festivals et la société civile liée au secteur ; les aspects juridiques et les institutionnels. Un vecteur culturel et une industrie à part entière Le travail de la commission s'est basé sur les rapports fournis par les différentes sous-commissions mais aussi sur un programme «d'écoute» pour tous les intervenants dans le secteur. Le livre blanc en question se présentera sous six grands titres : la production, les questions professionnelles, la distribution et l'exploitation, la protection de la propriété intellectuelle et les droits connexes, le rayonnement du cinéma marocain et les approches juridiques et institutionnelle de la réforme. Parmi les recommandations du livre blanc, ressort la volonté de promouvoir le cinéma marocain à différents niveaux, notamment par l'intégration de «l'éducation cinématographique» dans les programmes éducatifs, l'encouragement de la critique, la réhabilitation des ciné-clubs et le soutien aux publications cinématographiques, mais aussi la promotion de la «diplomatie cinématographique marocaine» (un nouveau concept ? NDLR). Le livre blanc présente donc une vision assez complète de l'essor du cinéma marocain en tant que vecteur culturel important et une industrie à part entière. La rencontre a connu également l'intervention de Noureddine Sail, directeur du Centre Cinématographique marocain qui a salué les efforts de la commission, tout en soulignant la «pertinence» du choix du Maroc, privilégiant la production de films, le comparant au Liban qui a basé sa réforme sur la construction de multiplex qui, à défaut de films nationaux suffisants ont été inondés par le géant hollywoodien.