Les travaux de la 40e session de la conférence arabe du travail se sont ouverts lundi à Alger avec la participation de délégations de 20 pays arabes dont le Maroc. Conduite par le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, la délégation marocaine tripartite se compose de représentants de l'administration, des organisations professionnelles des employeurs et des centrales syndicales les plus représentatives (UMT, CDT, l'UGTM et la FDT). Dans une déclaration à la MAP en marge de la séance d'ouverture, Souhail a souligné «la particularité» de cette conférence qui regroupe, en plus des gouvernements qui s'occupent des problèmes de l'emploi et de la sécurité sociale, les autres partenaires sociaux. «La conférence est le seul cadre inter-arabe où on retrouve les trois parties à la production, le gouvernement, les syndicats et le patronat. Cela permet de développer la coopération bilatérale entre certains pays arabes et aux partenaires sociaux de nouer des liens avec leurs homologues arabes, ainsi que pour faire le point de l'évolution des problèmes qui se ressemblent dans l'ensemble alors que la situation n'est pas la même», a-t-il relevé. Le ministre a également évoqué la conjoncture de crise économique «où la situation est différente dans tous les pays arabes» à laquelle s'ajoute la non-intégration maghrébine. «Nous souffrons de peu d'intégration surtout dans la zone du Maghreb pour des problèmes connus», a-t-il dit. «La fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie nous fait perdre quelques points de croissance», a-t-il déploré. «Nous vivons une situation où incontestablement l'intégration inter-arabe et l'intégration maghrébine nous permettra de gagner quelques points de croissance, de gagner des emplois et certainement de développer la couverture sociale au niveau du monde arabe», a-t-il ajouté. L'ordre du jour de cette conférence porte sur les conventions inter-arabes concernant le domaine social et un projet d'une convention arabe du travail sur la protection sociale dans le secteur informel. «C'est un bon début de réflexion sur ces problématiques», a encore souligné Souhail. 3 millions de chômeursde plus dans le monde arabe Pour sa part, le secrétaire général de l'OAT, Ahmed Mohamad Loqman, a évoqué le contexte dans lequel se tient la Conférence, notamment «le printemps arabe». A cet égard, il a indiqué que ces mutations ont «des répercussions graves» à court terme, puisque le taux de chômage a connu, durant les deux dernières années, une hausse de 2%, soit trois millions de chômeurs de plus dans le monde arabe. Les participants s'attelleront lors de cette session à l'enrichissement des sujets en relation avec les dossiers socioéconomiques en rapport avec l'emploi. Un intérêt particulier sera accordé à l'assurance chômage et à l'avenir de l'emploi à la lumière des changements en cours dans le monde arabe. Des rapports sur le développement équitable et les aspirations des jeunes à un emploi décent sera présenté à l'effet de souligner l'importance de l'équilibre entre le développement social et économique, outre l'avenir de l'emploi à la lumière des derniers développements survenus dans la région arabe. Un hommage sera rendu à une vingtaine de personnalités parmi les pionniers dans le domaine du travail dans le monde arabe.