Dans beaucoup de domaines, beaucoup de salariés ont appris sur le tas mais ne peuvent prétendre à une promotion ou une augmentation de salaire, sans avoir le diplôme correspondant à tel ou tel grade. Face à cette injustice, un système de validation des acquis de l'expérience professionnelle (VAEP) a été mis en place. Alors qu'en France et ailleurs en Europe, la VAEP a acquis ses lettres de noblesses, depuis belle lurette, au Maroc ce dispositif n'est qu'à ses débuts. Des opérations disparates sont menées depuis 2008, dans différents secteurs, permettant de reconnaître que l'expérience professionnelle des candidats retenus correspond aux compétences exigées pour l'exercice de l'un des métiers ciblés. Le but est de faciliter le retour à la formation pour les salariés et favoriser leur promotion professionnelle pour une amélioration de la compétitivité des entreprises. La validation des acquis de l'expérience professionnelle constitue, également, une nouvelle voie d'accès à un diplôme ou un titre, en dehors du système de formation initiale, permettant d'améliorer l'employabilité des candidats. Elle dynamise également le marché de l'offre en formation puisqu'elle favorise l'ouverture des systèmes de formation sur le milieu professionnel. 2008, l'année du démarrage Au Maroc, la première expérience pilote de la VAEP a été mise en place en 2008 dans le cadre du programme de coopération maroco-française dans le secteur du Bâtiment Travaux Publics (BTP) et en partenariat avec la FNBTP. Entre 2008 et 2010, trois opérations ont été réalisées. Elles ont été sanctionnées par la délivrance de 138 attestations aux candidats déclarés admis sur un total de 320 salariés inscrits relevant de 69 entreprises adhérentes à la FNBTP. Ces candidats qui travaillent dans 13 métiers du secteur du BTP ont été formés pour accéder à 3 niveaux de formation : technicien spécialisé, technicien et qualification. Pour ce faire, quatre départements ministériels ont mobilisé des ressources techniques pour participer au processus de certification pour réaliser les différentes étapes de la validation des acquis de l'expérience professionnelle. Par ailleurs, 45 professionnels et formateurs du secteur ont constitué les différents jurys de certification. 1ère opération 2011-2012 Il a fallu attendre la période 2011/2012 pour voir lancer la première opération dans le secteur du textile/habillement en partenariat avec l'association marocaine des industries du textile et d'habillement (AMITH) et le groupement Ecole supérieur des industries du textile et de l'habillement et le Centre technique du textile et de l'habillement (ESITH – CTTH). Cette action a été couronnée par la remise de 19 attestations aux candidats déclarés admis par les membres du jury, constitués de professionnels du secteur du textile/habillement pour trois métiers. D'autres opérateurs ont suivi Suite à la réussite de ces opérations de la VAEP et dans le cadre de la capitalisation et en attendant l'adoption de la loi de la formation en formation continue, le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle a mis en place, dans son plan d'action, plusieurs opérations VAEP suite à la demande des professionnels. Deux opérations ont été lancées dans le secteur du BTP respectivement en partenariat avec la Fédération nationale du bâtiment et des travaux public (FNBTP) (4e opération : 200 bénéficiaires) et la Fondation Addoha (1ère opération : 100 bénéficiaires). Puis une autre action a suivi concernant le secteur de l'hôtellerie en partenariat avec la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH) et les associations de l'industrie hôtelière (AIH) de Marrakech et d'Agadir (200 bénéficiaires). La dernière n'est autre qu'une opération avec Koutoubia Holding dans le secteur de l'industrie de transformation des viandes (400 bénéficiaires sur la période 2012 – 2016). In fine, la réussite de ces opérations permet d'instaurer, à moyen terme, un système global de validation des acquis de l'expérience professionnelle comme une nouvelle voie diplômante, permettant aux salariés l'obtention d'un diplôme ou d'une attestation en dehors du système de la formation initiale. Le projet de loi en cours de formation, une fois adopté, permettrait de booster ce système qui redonne espoir, à une grande partie des salariés, qui ont dû abandonner leurs études, pour rattraper un peu le temps perdu et monter en compétences.